Une séduisante cuvée 2018 s'annonce en Cévennes
En Cévennes, la fin de l'été rime avec vendanges, qui ont déjà commencé depuis la fin de la semaine dernière pour plusieurs producteurs. Au domaine de Saint-Alban, à Saint-Privat-des-Vieux, c'est cette nuit que les premières grappes ont été ramassées. "Nous commençons par le grenache blanc et le gewurztraminer", annonce Loïc Evesque, fils de Christine et Jean-Luc. Il prend peu à peu la relève de cette entreprise familiale, transmise depuis quatre générations.
Sept cépages rouges et huit blancs
Cette année, Saint-Alban prend une autre ampleur avec l'achat d'un second domaine, La Quiétude de Saint-Hilaire-de-Brethmas, avec des vignes à Saint-Hippolyte-de-Caton. "Nous ajoutons donc 22 ha aux 35 que nous avions, avec sept cépages rouges et huit blancs, se réjouit Loïc Evesque. ça va être intense cette année !" Pour les vendanges, père et fils travaillent de nuit, avec une machine, et emploient trois saisonniers.
"Nous avons acquis une nouvelle machine, alors nous allons sûrement nous battre pour savoir qui conduit", sourit-il. Dès 3 heures, cette nuit, pour pouvoir garder la fraîcheur des grappes autour des 13° C, ils se sont donc mis au travail. Une date qui n'est pas choisie au hasard. "On regarde le degré d'alcool, le taux d'acidité dans le raisin, la qualité de la peau..." Le rouge haut de gamme va même bénéficier de quelques semaines de plus pour arriver à bonne maturation. "C'est un risque en cas d'orage, mais c'est un pari à relever pour avoir une bonne qualité." Les vendanges devraient donc durer jusqu'à la fin du mois d'octobre.
J'aurais pu tout perdre, alors je préfère voir le verre à moitié plein
Cette saison a été marquée par la bataille contre le mildiou au printemps, puis la pluie de l'été. "Nous avons dû continuer à passer le broyeur pour couper l'herbe entre les vignes jusqu'à il n'y a pas longtemps." Le vent de ces dernières semaines est, en revanche, bénéfique pour lutter contre la moisissure. "Au final, nous avons perdu un peu en bio et en conversion bio (il faut trois ans pour qu'une vigne passe au bio, NDLR), notamment sur le merlot. J'aurais pu tout perdre, alors je préfère voir le verre à moitié plein."
Si le viticulteur affiche volontiers son optimisme, c'est parce qu'il n'est pas inquiet quant à la qualité du millésime 2018. "L'an passé, nous avions eu beaucoup de chaleur et souffert sur la quantité, mais la qualité n'avait pas été touchée. Cette année, ce sera très bien aussi."
Nous augmentons constamment en qualité
Sa production sera essentiellement vendue au caveau, où la vente directe est proposée sept jours sur sept. "Nous avons aussi un super-soutien avec les restaurants alésiens qui nous ont choisis." Le domaine développe également sa présence chez les cavistes haut de gamme, à Paris, en Bretagne et même en Bourgogne, "à côté de bouteilles à 2 000 € !" L'exportation n'est pas en reste, notamment à Londres, où vit le frère de Loïc Evesque, aux états-Unis, en Belgique et au Canada.
De quoi promouvoir l'IGP Cévennes, que le domaine a totalement adoptée depuis trois ans. "Nous sommes très fiers de ce qui est fait, nous avons participé à la fête du vin d'Anduze et de Saint-Ambroix, où j'ai beaucoup aimé tout ce que j'ai goûté. L'IGP Cévennes a une bonne image auprès des gens et nous augmentons constamment en qualité." Une reconnaissance que le guide Hachette est tout juste en train de confirmer en attribuant une étoile au domaine de Saint-Alban.
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