Macron veut supprimer "l'exit tax" créée par Sarkozy pour limiter l'évasion fiscale
Dans une interview accordée à "Forbes", le président de la République fait une annonce qui ne manquera pas de faire réagir.
POLITIQUE - Voilà qui ne manquera pas de raviver les critiques et de redonner du souffle au qualificatif de "président des riches". Dans une interview qui sera publiée le 31 mai prochain par le magazine économique américain de référence Forbes, Emmanuel Macron fait une annonce qui suscitera forcément des réactions passionnées.
En effet, et pour la première fois depuis sa prise de fonction, le chef de l'État évoque son envie de supprimer "l'exit tax", une mesure mise en place sous Nicolas Sarkozy pour lutter contre l'évasion fiscale. Cette taxe permet à la France de faire payer les entrepreneurs qui déménagent leur foyer fiscal à l'étranger, en imposant les revenus qu'ils tirent via des obligations, des actions, une participation dans des entreprises bénéficiaires...
French President Emmanuel Macron is transforming France into an entrepreneurial hotbedhttp://on.forbes.com/6016DjqYs
— Forbes (@Forbes)
Interrogé par Forbes -qui présente en Une le président de la République comme "Le leader des marchés libres"- sur la possibilité que cette "exit tax" ne soit un frein à l'attractivité de la France, Emmanuel Macron répond sans détour. "Nous allons la supprimer l'an prochain. C'est une excellente remarque." Une décision qu'il justifie ainsi: "Elle envoie un message négatif aux entrepreneurs en France, plus qu'aux investisseurs. Pourquoi? Parce qu'elle implique qu'au-delà d'un certain seuil, vous allez être pénalisé si vous quittez le pays. Et c'est un gros problème pour nos propres start-ups, parce que la plupart d'entre elles, considérant la France moins attractive que l'étranger, ont décidé de se lancer de zéro depuis l'étranger rien que pour échapper à cette taxe."
Relancé par les journalistes de Forbes sur cette annonce d'ampleur, le chef de l'État poursuit avec une métaphore matrimoniale: "Je ne veux aucune 'exit tax'. Cela ne fait aucun sens. Les gens sont libres d'investir où ils veulent: si vous êtes capable d'attirer des investisseurs, tant mieux pour vous, mais si vous n'y arrivez pas, alors il faut pouvoir divorcer. Et je crois que si vous voulez vous marier, vous ne devez pas avoir à expliquer à votre conjoint 'Si tu m'épouses, alors tu ne pourras jamais divorcer.' Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure manière d'être avec quelqu'un que l'on aime. Alors je suis pour que l'on soit libre de se marier, mais aussi de divorcer."
Le président de la République termine sur ce sujet en expliquant que de toute façon, cette taxe n'est pas vraiment bénéfique au pays. "Vous savez, elle n'est pas particulièrement bonne pour les finances publiques françaises non plus. C'est infime et cela représente un coût d'opportunité. La plupart des réformes que notre gouvernement a mis en place depuis le début de mon mandat ont pour objectif de réduire le coût de l'échec entrepreneurial. Et désormais, il est plus simple et quasiment sans coût de rencontrer l'échec, ce qui est le meilleur moyen d'encourager les entrepreneurs à essayer et à réussir."
À voir également sur Le HuffPost:
Lire aussi :
• Les 7 mesures du gouvernement pour muscler sa lutte contre la fraude fiscale
• Fermeture du guichet pour les repentis fiscaux, il a permis de récupérer 8 milliards en 4 ans
• "La France de Macron capitule devant les paradis fiscaux et pire, elle les imite"
• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici
• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost
1 commentaire:
«Il n'y a pas d'argent facile» qu'il disait? Oui, mais pour certains, ça va être encore plus "facile" d'en ramasser davantage.
Encore une opération destinée à faciliter l"optimisation" chère à la sémantique qu'il a défendue en face de Bourdin et Plenel sur BFM.
Se "gaver" semble être une fin en soi!
Enregistrer un commentaire