samedi 18 avril 2009

Ce petit chemin qui sent la lavande


Une randonneuse dépitée
Ce petit chemin qui sent la lavande
ou « Jean de Florette » mais à l’envers
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Une histoire banale ici comme ailleurs.
D’aucuns, de plus en plus nombreux, achètent des mas et les transforment en résidence ou si besoin est [cela coûte] en chambres d’hôtes...
ou en le cas en pseudo « galerie d’art » [la loi Malraux, passons]… et en profitent pour « interdire », j’ai bien dit interdire l’accès d’un chemin communal/ou de randonnée qui les jouxte : on veut être tranquille, entre soi.
Le truc ? Classique : des ronces laissées mine de rien à l’entrée du chemin en barrière, quelques bambous morts en vagues fagots menaçants, un éboulis bienvenu juste après et pour finir, carrément deux troncs d’arbre en travers.
Suivent des « avertissements » hypocrites criés aigrement par la fenêtre [« ne passez pas c’est dangereux »] et plus loin … l’abattage au bull d’un énorme mur qui tenait la terre :
plus de chemin ou quasiment, on a l’impression [fausse] de pénétrer un domaine privé et les braves qui avaient passé outre ronces, éboulis et troncs s’en retournent, du moins s’ils ne sont pas très agiles. « Zut, ça a l’air privé, on a dû se tromper. »
Or ce sont les vieux qui s’y baladaient la plupart du temps. Les pierres ? Rien ne se perd mes amis : elles servent à construire un autre mur, privé, fort joli… [Attesté benoîtement par un ouvrier qui avait participé au démolissage et au transport… devant l’élu de Saint Ambroix diligenté par moi…]
Car j’ai poursuivi tout de même, nullement arrêtée par ronces, troncs et mur abattu. Miracle : après la propriété riveraine responsable du saccage, le chemin réapparaît intact et ouvre sur une baignade… et plus loin, une véritable splendeur : un petit gourd alimenté par une cascade de quinze mètres [jaillissant même l’été] à l’eau limpide et aux galets brillants.
Confisqué à présent. Privatisés.
Bon, la Mairie est réactive : le mur sera reconstruit sous peu. Aux frais de qui ? Il tenait la terre communale, c’est donc à la commune de le rebâtir : « il s’est éboulé tout seul, l’ancienne équipe n’entretenait rien, on avait bien demandé (!!) mais… » Eboulé juste sur ce tronçon et juste à droite [car celui de gauche, miracle, tient.] Soit. [J’ai fait un reportage photo, si cela vous intéresse il est plus parlant qu’un article.]
Alors ? Alors c’est notre patrimoine qui fout le camp. Lorsqu’il s’agit d’un accaparement minime [tel ce paysan qui a enclos un monument historique, en le cas un tombeau ! qu’il utilise comme remise : les morts voisinent avec râteaux, pelles, bois coupé, baste, ils ne s’en portent pas plus mal]… mais lorsque c’est tout un pan du domaine public qui se trouve définitivement confisqué, de surcroît à fins lucratives et sous couvert de culture et d’ouverture, avec demande de subventions, là, on frôle le grandiose. Un lieu enfin « ouvert » ! selon la brochure de pub. [En partie à nos frais.] Ouvert un mois et seulement jusqu’à la « galerie ». Fini le spectacle, out l’indigène ou le randonneur. Anecdotique ? Pagnolesque ? Oui… et non.
Déclinons cette histoire à l’infini : on voit ainsi des sites dont nous semblons avoir perdu conscience de la beauté petit à petit accaparés par des sans scrupules désireux d’en jouir seuls ou de les rentabiliser à leur profit ; et des loisirs gratuits, accessibles à tous [randonnées, baignades] interdits et remplacés par ce que la société nous offre ou plutôt nous vend de plus bas : la consommation, la culture préformée, hypermarché et piscines. Pour ceux qui le peuvent ; les autres, les vieux par exemple, bof...
Un détail pour finir : à Genève, dans certains quartiers même pas très chics, si vous laissez à la fenêtre un pull d’enfant, vous aurez dans la demi heure qui suit l’irruption de policiers indignés [y’â nouisâânc’ : pââpîîers !] qui investiront votre domicile comme si vous étiez des malfrats. Ca s’est calmé : mon mari était à l’époque détaché à l’ONU, un fonctionnaire international qu’ils avaient sans doute ordre de ménager. Pour le fun, on a compris ensuite que le quartier était en fait un haut lieu de «très belles dames» [manteau de vison et BMW] que notre fille de huit ans lorgnait avec une infinie admiration [notre fils, trois ans, s’attachait aux voitures] me reprochant de ne pas être si bien attifée. Nous avons déménagé avant qu’ils ne se découvrent des vocations.
Hélène Larrivé
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6 commentaires:

Anonyme a dit…

Combien de chemins ainsi "privatisées" aussi à Anduze ?

LUCY

Anonyme a dit…

Tout ça est bien confus, un peu longuet et particulièrement embrouillé ?

Anonyme a dit…

Si des chemins communaux sont laissés à l'abandon, c'est la mairie qui est responsable. L'indélicatesse ne vient pas que de "l'étranger" qui obstrue des chemins quand ça l'arrange, combien d'"indigènes" interdisent aussi les accès publics trop près de chez eux ? mais aussi, combien de promeneurs passent avec arrogance sur des chemins privés ? c'est partout pareil ma bonne dame.

Anonyme a dit…

Tout ça pour ça !

Anonyme a dit…

Tout a fait d'accord avec Helene
les mairies devraient avoir un droit de preemption sur les acces aux rivieres qui sont de plus en plus fermes
On devrait faire comme pour les acces au littoral

Anonyme a dit…

Il suffirait dans un premier temps que les communes fassent le tour de leurs chemins communaux ,cadastre en main et rouvrent ceux qui ont été récupérés
Avec un bon balisage et un recueil de promenades mis à jour et diffusé par l'OT on devrait largement améliorer la situation.
Ensuite à nos baskets pour maintenir le passage.!
Mais comme pour les chasseurs ce n'est pas très électoral...
LUCY