17 avril 2018 - Nous avons lancé hier notre campagne d'actions de groupe contre les GAFAM. Jusqu'au 25 mai (jour du dépôt des plaintes devant la CNIL) toute personne vivant en France peut nous rejoindre sur gafam.laquadrature.net. C'est sur la base de ces premières actions que nous pourrons, sur le temps long, déconstruire méthodiquement le monde qu'ils tentent de nous imposer.
Nous n'attendrons pas le 25 mai, jour d'entrée en application du règlement général sur la protection des données (RGPD), pour agir. Nous n'avons plus à attendre.
Ce règlement européen (que nous avions ardemment défendu il y a 3 ans) nous donne enfin l'opportunité de renverser la grande farce sur laquelle les GAFAM ont construit leur monde : le « consentement » que nous leur donnerions, pour qu'ils sondent notre esprit et influent nos volontés, ne vaut rien. Il est vulgairement monnayé contre l'utilisation de leurs sites et applications.
Or, le droit européen est maintenant clair : un consentement monnayé, bradé, ne vaut rien et ne suffit plus à rendre légale leur surveillance de masse1. Ce « consentement » de paille ne saurait donc plus longtemps servir d'alibi à Zuckerberg et aux autres pour nous rendre responsables de la perte de notre vie privée et de la destruction de nos liens collectifs.
Nos actions de groupe se baseront sur ce seul argument juridique, la fausseté du consentement, car il attaque à sa racine le monde ultra-centralisé (pour eux) et individualiste (pour nous) qu'ils espèrent pouvoir imposer.
Notre campagne de 40 jours consacrera chaque semaine à chacun des GAFAM, pour comprendre la spécifité de l'emprise de chacun d'eux. Mais ce n'est qu'une première étape : les GAFAM ne sont que le symbôle d'un monde qu'il faudra, une fois cette étape passée, déconstruire méthodiquement : contre leurs alliés (sites de presse ou du gouvernement), qui diffusent leurs mouchards partout sur Internet, contre les administrations avec lesquelles ils vivent le grand amour et contre toutes les entreprises ‑ notamment françaises - qui ont embrassé leurs ambitions de manipulation de masse, Criteo en tête.
Cette première étape doit donc être la plus puissante possible, car c'est d'elle que partira le reste.
Puissante comment ? En mettant la CNIL au pied du mur. En déposant sur son bureau une plainte réunissant tant de personnes qu'elle ne pourra pas refuser de la traiter avec la fermeté requise sans perdre toute légitimité. Et le nouveau règlement lui donne enfin les moyens de cette fermeté : des amendes de 4 % du chiffre d'affaire mondial.
Que ce soit clair : cette première étape est si décisive que nous ne pouvons entièrement la laisser dans les mains de la CNIL. Si, au 3 septembre, elle n'a encore entamé aucune démarche, nous porterons nos actions devant l'autorité judiciaire, civile ou pénale, qui a elle aussi le pouvoir de nous défendre.
Enfin, comprenons bien que ces actions auront nécessairement une répercution européenne, si ce n'est mondiale. Le processus de coopération entre les différents États membres de l'Union européenne prévu par le nouveau règlement impliquera manifestement que nos actions soient, en fin de course, tranchées au niveau européen. Nous invitons donc les populations de chaque État membre à reprendre l'initiative entamée en France dans leur pays : nos actions se retrouveront au sommet !
1. Retrouvez le détail de l'analyse juridique sur gafam.laquadrature.net, dans l'encart « détail du mandat » du formulaire
SONDAGE. Mélenchon premier opposant à Macron selon les Français
Avant sa deuxième émission en quatre jours, Emmanuel Macron affronte des oppositions résolues mais désunies. Selon un sondage Ifop pour le JDD, 51% des Français considèrent que Jean-Luc Mélenchon incarne le mieux l'opposition à au chef de l'Etat. Laurent Wauquiez est loin derrière avec 30%.
Alors qu'Emmanuel Macron a choisi de s'adresser aux Français deux fois en quatre jours pour expliquer son action - jeudi sur TF1, dimanche sur BFMTV, RMC et le site Mediapart - les leaders de la contestation donnent eux aussi de la voix. Dans deux entretiens accordés au JDD, Laurent Wauquiez et Jean-Luc Mélenchon pilonnent sans merci le chef de l'Etat et sa politique. "Le macronisme est un illusionnisme", cingle le président des Républicains, qui l'accuse de "mensonge" sur le pouvoir d'achat et d'"aveuglement" face au terrorisme. De son côté, le chef de la France Insoumise dénonce une "dérive autoritaire" de l'exécutif et l'accuse de "jeter de l'huile sur le feu" des revendications sociales. Pendant ce temps, les syndicats ne désarment pas contre la réforme de la SNCF. La troisième phase de la grève s'est terminée samedi matin. La quatrième débutera mardi soir, précédée le matin par un nouveau mouvement à Air France.…
"Il va sans dire qu'il ne connaît aucune des questions qui lui seront posées (...), questions que nous sommes seuls à connaître, Jean-Jacques Bourdin et moi", a tenu à préciser le président de Mediapart Edwy Plenel, dans un billet publié samedi sur son site. Il précise "qu'aucun contact direct avec Emmanuel Macron n'a été établi" pour préparer l'interview, mais uniquement avec trois proches du président (son conseiller spécial Ismaël Emelien, son conseiller en communication Sylvain Fort et Sibeth Ndiaye, chargée des relations avec la presse).
Un cadre prestigieux et symbolique
L'interview, qui devrait servir au président de premier bilan, près d'un an après son élection, se tiendra dans un cadre prestigieux: le grand foyer du Théâtre national de Chaillot à Paris. Le lieu donne sur les jardins du Trocadéro et la Tour Eiffel, et est en outre situé symboliquement sous le Parvis des droits de l'homme. D'après Edwy Plenel, le choix du lieu a été "la seule question débattue avec nos interlocuteurs" de l'Élysée.
Plusieurs lieux ont été évoqués, comme le Collège de France et le café "Fluctuat nec mergitur" (la devise de Paris devenue slogan de la lutte contre le terrorisme après les attentats du 13-Novembre) sur la place de la République, confie le directeur de Mediapart. Finalement, le cadre plus solennel de Chaillot a été retenu "pour des raisons de symbole et de sécurité".
Et le symbole est grand. D'abord, parce que l'Onu a tenu deux assemblée générales au Palais de Chaillot après la Seconde guerre mondiale, alors qu'elle n'avait pas encore de siège permanent à New York. C'est à Chaillot, en 1948, que l'Assemblée générale des Nations unies adopte la Déclaration universelle des droits de l'homme, rappelle Edwy Plenel. "En choisissant ce lieu, c'est ce rappel que nous avons voulu faire face à des politiques autoritaires, de court terme et de courte vue, qui, prenant leurs urgences politiciennes ou idéologiques pour l'essentiel, en viennent à sacrifier l'urgence de l'essentiel: le bien-être de l'humanité, la solidarité des humains, la dignité des individus d'où qu'il viennent, quels qu'ils soient", écrit-il.
"Un dispositif d'un gros match de foot"
Alors que Jean-Pierre Pernaut avait interviewé Emmanuel Macron en face à face, sans table et au milieu d'une salle de classe dans l'école d'un petit village normand, le président et ses deux intervieweurs seront cette fois assis autour d'une table triangulaire dans le cadre majestueux de la place du Trocadéro.
8 caméras, une grue et un travelling ont notamment dû être installés dans le foyer du théâtre pour accueillir le président, comme le montre BFMTV. "C'est un dispositif d'un gros match de foot", selon le réalisateur Jérôme Revon.
Contrairement à l'interview de Jean-Pierre Pernaut, celle-ci sera "brute", selon les mots du directeur général de BFMTV Hervé Béroud, c'est-à-dire sans reportages.
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Gemapi / prévention des inondations
Quatre intercos sur dix vont lever une taxe pour financer la prise de compétence
Alors que s'est ouverte au 1er janvier 2018 la prise de compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations par les intercommunalités, un quart des EPCI sondés par l'ADCF se disent prêts ou en cours de mise en oeuvre.
Et 38 % vont instaurer une taxe pour financer cette coûteuse compétence Gemapi, qu'elles devront impérativement assumer d'ici la fin de la période transitoire au 31 décembre 2019.
Reste que ces intercommunalités ont fait le choix d'un niveau de taxe très modéré par rapport à ce que leur permet la loi.
Face aux coups de boutoir du néo-libéralisme, il est urgent selon Pierre Rimbert de passer à l'offensive. Ne plus être contraints de défendre des services publics déjà mis à mal, auxquels chaque gouvernement libéral tente de donner le coup de grâce, mais reprendre la main pour ériger « l'intérêt général » en modèle de civilisation.
Cheminots, étudiants, aide-soignantes, zadistes, éboueurs, avocats... même Macron, même combat ! Première partie de notre émission enregistrée au Lieu-Dit mardi dernier, avec l'historienne Ludivine Bantigny et plusieurs lutteurs-sociaux !
[VIDEO] "Quand nos mamans portaient le voile catholique" : l'histoire fantasmée de Castaner
Christophe Castaner en service après-vente. Invité ce lundi 16 avril de RTL Matin, le délégué général de la République en Marche (LREM) est revenu sur plusieurs passages de l'interview d'Emmanuel Macron dimanche soir par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. Notamment celui sur le voile islamique, au sujet duquel le président de la République a déclaré que « dans la République, nous devons le tolérer », tout en critiquant l'inégalité entre les sexes qu'il induit : « Ce n'est pasconforme à la civilité dans notre pays, c'est-à-dire au rapport qu'il y a entre les hommes et les femmes ».
Il y a quelques années, quand en France, y compris nos mamans portaient un voile, portaient le voile catholique, on ne se posait pas la question.
Christophe Castaner
Alors, le port du voile signe-t-il par essence une supériorité de l'homme sur la femme ? En réponse à cette question, le chef de LREM surprend doublement, en prenant ses distances avec le chef de l'Etat et en livrant cette réplique : « On s'est posé la question, il y a quelques années, quand toutes les femmes catholiques portaient un voile ? Je ne crois pas. » Et Castaner fait référence à une époque vraiment récente, puisqu'il précise sans sourciller : « Il y a quelques années, quand en France, y compris nos mamans portaient un voile, portaient le voile catholique, on ne se posait pas la question ».
Christophe Castaner étant né en 1966, il semble donc dater le port d'un voile par « toutes les femmes catholiques » aux années 1950-1960. Or, à cette époque, seules les nonnes se couvraient les cheveux. Les croyantes les plus rigoureuses - et donc pas «toutes » - se contentaient de se conformer au code de droit canonique de 1917 en arborant, à la messe, ce qu'on appelle une mantille, c'est-à-dire une longue écharpe de soie ou de dentelle. Cette règle a d'ailleurs été abandonnée dans le code de droit canonique de 1983. A l'extérieur de l'Église en revanche, le port d'un « voile catholique » n'a jamais été généralisé en France. Ce qui n'exempte évidemment pas la religion catholique d'une dimension patriarcale mais montre que le raisonnement de Christophe Castaner est complètement à côté de la plaque.
JEAN PIERRE PERNAUT - Voilà une information qui pourrait causer du tort au présentateur de JT de 13h de TF1. Le site Buzzfeed a découvert que le journaliste possède un compte Facebook sur lequel apparaîtraient des publications de la fachosphère.
[Mis à jour le 12 avril 2018 à 17h22] Irréprochable Jean-Pierre Pernaut ? Pas si sûr... Le journaliste, qui a interviewé Emmanuel Macron ce jeudi 12 avril, possède donc deux comptes Facebook distincts : un professionnel et un personnel. Le premier lui permet de faire la promotion de son JT de 13h, tandis que l'autre serait utilisé pour évoquer "le sport automobile" ou "relayer la promo de sa femme" Nathalie Marquay, ancienne Miss France. Selon le journaliste David Perrotin du site Buzzfeed, le Facebook personnel du présentateur du JT de 13h de TF1 serait aussi rempli de publications politiques, dont certaines véhiculeraient apparemment "des idées proches de l'extrême droite et parfois complotistes". Dans son enquête, le site Buzzfeed précise que le groupe TF1 lui a confirmé que le Facebook personnel de Jean-Pierre Pernaut est bel et bien authentique et que les publications et likes présents dessus sont réels. Le site spécialisé dans les médias précise dans son article que "de nombreux posts politiques anti-Macron, antimigrants ou des mèmes issus de l'extrême droite" seraient visibles sur le Facebook du journaliste.
Des likes et publications complotistes anti-immigration ?
Par ailleurs, David Perrotin de Buzzfeed précise que Jean-Pierre Pernaut serait abonné à de nombreuses pages (103 au total), dont celles de trois hommes politiques bien connus du grand public : David Douillet, Christian Estrosi et "Nicolas Sarkozy Forever". Dans la longue enquête publié par Buzzfeed, il est dit que Jean-Pierre Pernaut évoquerait très souvent les problématiques d'immigration sur son Facebook, ainsi que des propos complotistes ou encore proche des idées d'extrême droite. A l'heure où nous écrivons ces lignes, le journaliste de TF1 n'a pas répondu à cet article.
Des publications islamophobes ?
Buzzfeed note aussi que certains likes présents sur le Facebook de Jean-Pierre Pernaut seraient adressés à des publications de la page "Riposte laïque", considéré comme un site islamophobe. Ce dernier utilise régulièrement l'expression "Padamalgam", qui est courante sur les pages de la fachosphère.
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Ainsi donc, même s'il ne semble guère convaincu par une mesure qu'il ne continuera pas si elle ne marche pas, le président Macron va quand même appliquer le 80 km/h au 1er juillet.
C'est pourtant une décision qui ne passe pas (les trois quarts des Français sont contre et ils vont manifester ce week-end), dont la justification est tout sauf scientifique (expérimentation incomplète, travaux d'aménagement impactant le résultat, argumentaire préparé pour les préfets avec des chiffres fantaisistes) et qui ne servira à rien, si ce n'est continuer à justifier un système de contrôle-sanction automatique qui sert plus à remplir les caisses de l'État qu'à sauver des vies.
On peut se demander, à l'heure de la voiture connectée et du Big Data comment un tel exploit a été rendu possible.
80 km/h : l'exploit du CNSR
Le 80 km/h est né dans un cénacle qui s'appelle le CNSR (Conseil National de Sécurité Routière), un organe dont les « experts » (ils s'y connaissent en automobile comme moi en point de croix) sont censés alimenter en idées une administration qui ne connaît qu'une méthode, la répression. Rappelons qu'elle est reliée au ministère de l'Intérieur, et non aux transports.
Le CNSR, donc, a tenté une première fois de vendre les 80 km/h à l'époque de Valls et Cazeneuve. Refus. Il a été proposé à la place une expérimentation. On connaît la suite. Le bilan est tellement indiscutable que l'argumentation pour le 80 se fonde en fait, non pas sur les tronçons testés, mais sur la baisse de la mortalité constatée lors de l'introduction des radars automatiques en 2002 (baisse de la vitesse de 7% et de la mortalité routière de 37%).
Et ce n'est malheureusement pas une blague. D'ailleurs, le Délégué interministériel à la Sécurité Routière, claironne dans la revue Préventique (N° 157 de mars 2018) que « l'abaissement de la vitesse de 90 à 80 km/h est une décision aussi importante que le déploiement des radars automatiques ». Je me demande quel parallèle on peut faire entre les deux, sachant que dans le premier cas on partait de zéro, alors qu'il y a des milliers de radars partout en France.
Une seule obsession : la vitesse
Il y a juste une obsession à propos de la vitesse. C'est d'ailleurs le seul sujet qui intéresse les associations de victimes, dont on ignore le nombre de membres (et à propos du financement desquelles on peut se poser des questions) mais qui est un lobby très puissant. Bien plus que celui de l'automobile, sur lequel tout le monde fantasme. Appelons cela la dictature des minorités, une spécialité bien française.
Vous trouvez que je les charge un peu trop ? Tous ces brillants cerveaux ont contribué à l'adoption de 80 mesures depuis 2015, dont l'effet a été nul sur la mortalité routière. Vous connaissez l'adage, on ne change pas une équipe qui gagne….
Ce qui m'a choqué, c'est que lors de la présentation de son plan, le 9 janvier, Édouard Philippe n'a même pas mentionné le fait que l'appel d'urgence embarqué allait devenir obligatoire le 31 mars dans toute l'Europe. Une mesure qui va pourtant sauver bien des vies, elle.
La Sécurité Routière n'en parle pas non plus d'ailleurs. Pas une ligne sur son site, quand la mesure a été appliquée. Le projet SCOOP qui entre en vigueur et qui permet de tester sur 2 000 km une communication en temps réel pour alerter les automobilistes sur les dangers de la route ? Ce projet n'existe pas non plus sur le site de cette administration. Vous n'en trouverez pas de trace non plus sur le site de la Ligue contre la Violence Routière. À la place : la vitesse !
La voiture connectée, bête noire du CNSR
J'en viens à la seconde obsession, celle du smartphone au volant. Incapable de déterminer avec des chiffres scientifiques dans quelle mesure l'usage du mobile a un impact sur l'accidentologie, la Sécurité Routière multiplie à l'envi les campagnes à ce sujet. C'est la faute au portable, na ! Cette obsession est d'ailleurs visible dans les couloirs de cet organisme, où des autocollants dénonçant le téléphone sont collés sur les portes des bureaux.
Reconnaître que la voiture connectée peut sauver des vies est sans doute un crève-coeur pour tous ces grands spécialistes qui connaissent si bien l'automobile. Et pourtant, il va falloir s'y habituer. Parce que l'Europe veut rendre les infrastructures connectées. Parce que l'industrie automobile va de toute façon intégrer des liaisons sans fil (Wi-Fi ITS-G5, 5G) qui vont permettre aux véhicules de signaler mutuellement leur présence et d'échanger des données sur les accidents, les bouchons et les travaux. C'est une révolution qui nous attend !
Mais, qui en parle ? Le déploiement de ces équipements n'a donné lieu qu'à un maigre communiqué, sur le site du ministère de l'Écologie.
Demain, la communication (avec la 5G, le cloud) sera pourtant essentielle pour l'avènement du véhicule autonome. Un thème que met en avant le gouvernement, mais pour lequel une partie de l'administration freine des 4 fers. Et devinez qui n'y croit pas ? Les experts du CNSR !
L'erreur serait de croire que la voiture sera connectée aux infrastructures dans 20 ans, 30 ans, et pour les riches. Erreur. Le monde change très vite et l'innovation se répand à une vitesse étonnante. Mais cela, les « experts » qui arrivent pourtant à influencer le gouvernement ne veulent pas le croire. Ils pensent que le « zéro accident », ce sera en baissant la vitesse et en bridant les véhicules. Une telle débauche de matière grise laisse rêveur.
Comment un président qui veut faire de la France une start-up Nation peut-il accepter une Stupid administration ?
En un mot, céder face aux associations de victimes et aux « fake experts » du CNSR, c'est comme abandonner des terrains aux ZADistes. Le 80 km/h n'est pas un progrès. Il y a bien d'autres moyens de sauver des vies. Et la technologie automobile va permettre de passer un cap, en l'absence d'une politique audacieuse de formation et en l'absence aussi d'investissements dans les infrastructures.
Le dîner du CRIF à 900 euros le couvert déductible d'impôts
Comme nous l'avions annoncé, le 7 mars au soir s'est tenu, en présence du président de la république Emmanuel Macron, le 33ème dîner annuel du CRIF. Le lieu ? La pyramide du Louvre. Ça ne s'invente pas…
Le couvert était facturé 900 euros ! Habilement, le CRIF présente la facture du dîner en signalant que 800 euros seront considérés comme un don ouvrant droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. Ainsi, les participants-donateurs peuvent potentiellement déduire du fisc 528 euros. Les contribuables sont de cette manière mis à contribution pour financer la soirée du CRIF.
Seuls les 100 euros restants correspondent véritablement au prix du repas.
Mais le vice-président du Crif, Yonathan Arfi, tient à préciser que de nombreuses personnalités (ministres, religieux, diplomates, députés, maires, politiques…) sont invitées et ne versent ainsi pas un centime au bénéfice du CRIF. On verserait presque une larme devant tant de générosité désintéressée.
Le dîner du CRIF a été instauré en 1985. «L'ambition de l'organisation créée en 1943 est clairement affichée: il s'agit de porter la voix politique des juifs de France et d'instaurer un dialogue avec les pouvoirs publics. Dès sa création, le Crif a voulu s'inspirer de l'exemple américain de l'American Jewish Committee pour exister en tant que lobby.», lit-on sur le site de la chambre de commerce franco-israélienne.
«C'est un moment de rencontre et de dialogue entre les institutions juives et les responsables politiques», confirme au FigaroHervé Mariton, député-maire Les Républicains de Crest (Drôme), et lui-même de confession juive.
Pour une fois, je suis assez d'accord avec une certaine partie de l'opinion qui ne recueille pas souvent mon adhésion : Emmanuel Macron est bien le président des riches.
En diminuant l'ISF et les charges sociales des salariés, tout en augmentant « en même temps » la CSG et diverses taxes à la consommation, le Président de la République a fait le choix de « réinjecter plus de capital dans l'économie française qui a besoin de mieux se financer » selon les propos du ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
Cette politique, qui est à l'opposé des multiples efforts passés de relance par la consommation consistant à « réinjecter plus de pouvoir d'achat dans l'économie française qui a besoin de mieux se financer », est donc bien une politique destinée aux riches.
Je suis donc assez d'accord avec l'image de Jean-Luc Mélenchon (eh oui !) : au lieu d'arroser la plante par les racines (relance par la consommation) et espérer que le partage de richesses conduira au paradis des prolétaires, le gouvernement a décidé d'arroser la plante par les feuilles (relance par l'offre) et espère que le ruissellement conduira au même paradis des prolétaires.
Mon accord avec le leader de la France Insoumise s'arrête là : cette « politique des riches » est tout sauf une politique libérale. Les deux versions (la version Robin des Bois qui consiste à prendre aux riches pour donner aux pauvres et la version Jean Sans Terre qui consiste à prendre aux pauvres pour donner aux riches) sont des politiques interventionnistes où l'État s'arroge la maîtrise d'un domaine qu'il ne connait pas et qu'il ne maîtrise pas.
Ce n'est pas en réduisant par l'impôt le pouvoir d'achat des retraités et des automobilistes (pour ne citer qu'eux) que l'on résoudra les problèmes du pays, pas plus que financer par l'impôt le pouvoir d'achat d'emplois aidés n'ait résolu quoi que ce soit.
Pour citer Frédéric Bastiat : ce n'est pas en perfusant le bras droit pour transfuser dans le bras gauche que l'on guérit un malade. Il semble clair que ce n'est pas non plus en perfusant le bras gauche pour transfuser dans le droit que l'on obtiendra de meilleurs résultats.
Surtout qu'une bonne partie du transfert (des riches vers les pauvres ou des pauvres vers les riches) risque fort de se perdre en route dans les méandres de l'administration.
Une politique néfaste
L'économie est une merveilleuse invention du génie humain, un réseau inextricable d'échanges, de contrats, de prêts et de dettes, de dépenses et de thésaurisation. Ce n'est pas une plante à la croissance infinie qu'il faudrait arroser sans cesse pour la faire pousser.
Si l'on voulait utiliser une image, l'économie serait plutôt une éponge aux milliards de cavités et de réseaux, la monnaie étant l'eau qui l'imbibe.
Si l'éponge grossit, il faut plus d'eau pour garder l'éponge humide, si l'éponge diminue, il faut moins d'eau. Mais ces variations se font lentement, au rythme de quelques pourcents par an. Et qu'on le veuille ou non, elles peuvent tout aussi bien se produire dans un sens comme dans l'autre : les progrès techniques et les économies d'échelles faisant diminuer les prix et donc le volume monétaire, tout comme les innovations et leur commercialisation créent de nouveaux réseaux.
Si on enlève de l'eau (que l'on essore l'éponge), celle-ci se rabougrit, sèche, durcit et perd ses propriétés. Si on ajoute de l'eau en excès (si on noie l'éponge), celle-ci se détend et finit par partir en lambeaux. C'est ce qui se produit lorsque l'on manipule la monnaie.
Si on essaie d'essorer une partie de l'éponge pour en arroser l'autre partie, l'eau finira inexorablement par se répartir partout dans l'éponge, sauf que dans l'opération, on aura asséché une partie et noyé l'autre avec tous les dégâts que cela implique.
Car ma métaphore s'arrête là : ce qui compose l'éponge, ce sont des êtres humains.
Que les ponctions fiscales se fassent au profit des riches ou des pauvres, des actifs ou des inactifs, des propriétaires ou des locataires… n'y change absolument rien, tout ce que cette politique arrive à faire, c'est à réduire les échanges, à détruire à petit feu l'économie et la société.
Car ce qu'Emmanuel Macron semble avoir complétement perdu de vue, c'est que ce qui est important n'est pas vraiment l'argent que l'économie dégage, mais les services qu'elle rend aux individus, en leur fournissant nourriture, logement, transport, éducation, santé, etc.
Une politique d'un autre temps
La notion de capital est un avatar inventé au milieu du XIXe siècle et qui n'a absolument plus aucun sens dans le monde moderne, à part celui d'être la dette initiale contractée par une société lors de sa création.
Ce qui était vrai à l'époque de la monnaie métallique ne l'est plus aujourd'hui où la monnaie est une inscription sur des registres et où son cours est corrigé quasiment en temps réel pour en faire un barème le plus stable possible de notation des prix.
Déposer une fortune à la banque ou déposer des milliers de petites sommes revient exactement à la même chose : les banques recyclent les dépôts, les titres et même les prêts et les dettes et « réinjectent le capital dans l'économie française ». Et comme presque tous les échanges se font par l'intermédiaire des banques, prétendre que l'économie française aurait besoin de « capital pour mieux se financer » est totalement ridicule.
Nous ne sommes plus au XIXe siècle : quasiment chaque individu possède une compte bancaire, des actifs personnels (maison, voiture, électroménager…), de l'épargne, voire des actifs financiers ou industriels. Le « capital » est partagé chez chacun d'entre nous, rendu liquide et « recyclé » par les banques qui, grâce au mécanisme de réserves fractionnaires, ont la capacité de rendre disponible la quantité de monnaie dont l'économie a besoin, et ce de façon quasiment illimitée.
Le capital n'est pas l'apanage d'une classe, mais un réseau inextricable de dettes et de prêts, d'actifs et de titres répartis dans toute la population, le tout multiplié par cent par les banques.
Le seul facteur qui effectivement diminue de façon conséquente cette capacité financière, c'est le trou noir de la dette qui aspire chaque année près de 20% du PIB (entre le déficit et le remboursement des intérêts), l'État obèse qui mobilise 25% des actifs et les monopoles publics qui interdisent toute initiative sur des secteurs entiers de l'économie.