"B'Tselem, pour ce nouveau rapport publié hier soir, a recueilli le témoignage de 55 anciens prisonniers palestiniens détenus dans 16 prisons ou centres de détention de l'armée israélienne, ce qui permet d'avoir une vision à large échelle et permet à l'association de conclure que les mauvais traitements sont tels, systématiques, organisés, qu'ils doivent être considérés comme une politique de "maltraitance institutionnalisée", et les prisons peuvent être renommés "camps de torture".
Le Guardian a également recueilli des témoignages de prisonniers décrivant des schémas d'abus correspondant à ceux documentés par B'Tselem, photos et dossiers médicaux à l'appui. Il est question de violences graves et arbitraires, d'agressions sexuelles, d'humiliations, de conditions de détention insalubres avec surpeuplement des cellules et rationnement extrême de nourriture, de refus de traitements médicaux, d'interdictions de culte ou encore d'actes de soumission au drapeau israélien. Au moins 60 prisonniers sont morts de ces mauvais traitements, dénombre l'ONG.
Ashraf al-Muhtaseb a 53 ans, il a été arrêté le 8 octobre et libéré le 7 avril, emprisonné dans trois lieux différents. Il raconte ses nuits passées sans couverture, les expéditions punitives durant lesquelles lui et d'autres prisonniers ont subi coups et humiliations. Il raconte aussi la faim, le manque de nourriture. Il est sorti de prison avec près de 30 kilos en moins, quatre côtes et une main cassées, incapable de marcher. Lui qui était musicien avant la prison n'entend plus de l'oreille gauche. Durant ses six mois de détention, il n'est jamais passé devant la justice. Aucune charge n'a d'ailleurs et retenue contre lui.
Firas Hassan, lui, a 50 ans. Cet animateur jeunesse de Bethléem a connu les prisons israélienne avant et après le 7 octobre. Plus précisément même, il a connu avant l'arrivée de Itamar Ben-Gvir au gouvernement, avant que ce politique d'extrême droite, représentant de ce que la sociologue Eva Illouz qualifie de "fascisme juif", ne devienne ministre en charge des prisons. Ce dernier a durci les conditions de détention des palestiniens, supprimant le pain frais, nourriture de mauvaise qualité et en quantité limitée, durée des douches fixée à quatre minutes, sans savon. Mais surtout, il a offert une certaine impunité à tous les gardiens de prison et soldats. "Les gardes m'ont dit : on vous donne assez pour vous maintenir en vie, mais que si cela ne tenait qu'à nous, nous vous laisserions mourir de faim", explique Firas. Que ce soit du côté de l'armée ou des services pénitentiaires, rapporte Haaretz, on nie tout système d'abus autorisé dans les services de détention. Tout est fait dans le respect du droit israélien et international. Toute plainte de prisonnier sera reçue et une enquête diligentée." (…)
"Selon Le Monde, la droite et l'extrême-droite en Israël se déchainent contre l'ONG qu'ils jugent « marginale et déconnectée » de la réalité9. À la suite d'un discours prononcé en 2016 par son directeur Hagai El-Ad devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou compare B'Tselem à une organisation « traître à la patrie »16,17.
Toujours selon Le Monde, l'ONG est en Israël victime de menaces, de pressions, car elle est « la mauvaise conscience d’un pays installé dans le déni de l’occupation ». Une loi de 2016 vise ainsi explicitement les ONG touchant plus de la moitié de leur financement de l’étranger, et les députés de la Knesset ont également discuté d’un projet de suppression des exonérations fiscales pour les ONG considérées comme « hostiles à l’État »9."
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"B'Tselem, pour ce nouveau rapport publié hier soir, a recueilli le témoignage de 55 anciens prisonniers palestiniens détenus dans 16 prisons ou centres de détention de l'armée israélienne, ce qui permet d'avoir une vision à large échelle et permet à l'association de conclure que les mauvais traitements sont tels, systématiques, organisés, qu'ils doivent être considérés comme une politique de "maltraitance institutionnalisée", et les prisons peuvent être renommés "camps de torture".
Le Guardian a également recueilli des témoignages de prisonniers décrivant des schémas d'abus correspondant à ceux documentés par B'Tselem, photos et dossiers médicaux à l'appui. Il est question de violences graves et arbitraires, d'agressions sexuelles, d'humiliations, de conditions de détention insalubres avec surpeuplement des cellules et rationnement extrême de nourriture, de refus de traitements médicaux, d'interdictions de culte ou encore d'actes de soumission au drapeau israélien. Au moins 60 prisonniers sont morts de ces mauvais traitements, dénombre l'ONG.
Ashraf al-Muhtaseb a 53 ans, il a été arrêté le 8 octobre et libéré le 7 avril, emprisonné dans trois lieux différents. Il raconte ses nuits passées sans couverture, les expéditions punitives durant lesquelles lui et d'autres prisonniers ont subi coups et humiliations. Il raconte aussi la faim, le manque de nourriture. Il est sorti de prison avec près de 30 kilos en moins, quatre côtes et une main cassées, incapable de marcher. Lui qui était musicien avant la prison n'entend plus de l'oreille gauche. Durant ses six mois de détention, il n'est jamais passé devant la justice. Aucune charge n'a d'ailleurs et retenue contre lui.
Firas Hassan, lui, a 50 ans. Cet animateur jeunesse de Bethléem a connu les prisons israélienne avant et après le 7 octobre. Plus précisément même, il a connu avant l'arrivée de Itamar Ben-Gvir au gouvernement, avant que ce politique d'extrême droite, représentant de ce que la sociologue Eva Illouz qualifie de "fascisme juif", ne devienne ministre en charge des prisons.
Ce dernier a durci les conditions de détention des palestiniens, supprimant le pain frais, nourriture de mauvaise qualité et en quantité limitée, durée des douches fixée à quatre minutes, sans savon. Mais surtout, il a offert une certaine impunité à tous les gardiens de prison et soldats. "Les gardes m'ont dit : on vous donne assez pour vous maintenir en vie, mais que si cela ne tenait qu'à nous, nous vous laisserions mourir de faim", explique Firas. Que ce soit du côté de l'armée ou des services pénitentiaires, rapporte Haaretz, on nie tout système d'abus autorisé dans les services de détention. Tout est fait dans le respect du droit israélien et international. Toute plainte de prisonnier sera reçue et une enquête diligentée."
(…)
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-mardi-06-aout-2024-4509121
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"Selon Le Monde, la droite et l'extrême-droite en Israël se déchainent contre l'ONG qu'ils jugent « marginale et déconnectée » de la réalité9. À la suite d'un discours prononcé en 2016 par son directeur Hagai El-Ad devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou compare B'Tselem à une organisation « traître à la patrie »16,17.
Toujours selon Le Monde, l'ONG est en Israël victime de menaces, de pressions, car elle est « la mauvaise conscience d’un pays installé dans le déni de l’occupation ». Une loi de 2016 vise ainsi explicitement les ONG touchant plus de la moitié de leur financement de l’étranger, et les députés de la Knesset ont également discuté d’un projet de suppression des exonérations fiscales pour les ONG considérées comme « hostiles à l’État »9."
https://fr.wikipedia.org/wiki/B%27Tselem
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