vendredi 8 mars 2024

20240307 Hebdomadaire

https://infolettre.reporterre.net/infolettre/20240307-hebdomadaire/



6 commentaires:

Anonyme a dit…

À Toulouse, Me Alice Terrasse, avocate des opposants à l’autoroute A69, se bat contre « des intérêts politiques et financiers qui supplantent l’intérêt général et la protection de l’environnement ».

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance

"Son regard scrute, perplexe, l’écran de son ordinateur. Avocate des opposants au projet d’autoroute A69, maître Alice Terrasse n’en revient pas. Elle imprime le document. Dans ses mains, le référé conservatoire qu’elle avait adressé au tribunal administratif de Toulouse : il vient d’être rejeté. Par cette requête, l’avocate spécialisée en droit de l’environnement avait une nouvelle fois tenté de suspendre les déboisements de la forêt de la Crémade, dans le Tarn, où sont toujours perché plusieurs « écureuils » — certains ont entamé une grève de la faim. Elle nous accueille dans son cabinet toulousain pour évoquer le combat juridique."
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Les pouvoirs publics brandissent souvent l’argument de « l’État de droit » — pour justifier la répression envers les militants par exemple. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

"L’argument est brandi à chaque interview par nos représentants. Le préfet, le ministre Darmanin ou le ministre des Transports. Mais je constate avec stupeur que les premiers délinquants de l’environnement ce sont ceux qui prennent les décisions.

Je le dis avec force, notre État de droit n’est pas respecté par ceux qui sont censés le faire respecter. Je ne comprends pas que des intérêts politiques et financiers surpassent l’intérêt général qui est la défense de l’environnement. C’est incompréhensible et donne le signal fort et triste que notre démocratie est en souffrance."


https://reporterre.net/A69-C-est-la-strategie-du-passage-en-force

Anonyme a dit…

"La rumeur courait depuis longtemps, elle est maintenant confirmée. «Avec la CCI du Tarn et une douzaine d’autres entreprises locales, nous avons rejoint la société Tarn Sud Développement qui a pris une participation minoritaire (5,3 %) dans Atosca en août 2023», reconnait pour la première fois dans la Dépêche du Midi ce jeudi, Eric Ducournau, le DG du groupe industriel implanté à Castres dans le Tarn. Le dirigeant confirme donc avoir des billes dans le chantier, mais, seulement pour la bonne cause. D’abord, pour soutenir l’économie locale : «nous avons voulu manifester notre soutien à un projet indispensable pour que le bassin de Castres-Mazamet puisse se développer dans les décennies à venir.» Ensuite, pour s’assurer que la société concessionnaire suit bien sa feuille de route : «cette participation nous procure un poste privilégié d’observation pour veiller au respect par le concessionnaire de tous ses engagements, en particulier en matière d’environnement et de création d’emplois locaux.»

A la question de la Dépêche, «on risque de vous reprocher de vouloir gagner de l’argent sur le dos des futurs usagers ?», le patron minimise l’engagement financier de son groupe dans le chantier : «Ne confondons pas tout. L’apport des actionnaires de Tarn Sud Développement est marginal : 8,6 M€ pour un chantier qui en coûtera 450 M. Nous n’attendons aucun bénéfice de notre participation, si ce n’est ce droit de regard sur le respect des engagements environnementaux par le concessionnaire.»

Hasard ou coïncidence ? Cette annonce arrive au lendemain d’une action de militants anti A69 contre le groupe Pierre Fabre. Mercredi 13 décembre, plusieurs collectifs dont Extinction Rebellion et Scientifiques en rebellion ciblaient dans la matinée un site du groupe en région parisienne, à Boulogne-Billancourt. D’autres actions contre les Laboratoires Pierre Fabre avaient précédé. Comme à chaque fois, les activistes ont dénoncé le soutien sans faille du groupe industriel au chantier de l’A69. Selon ces militants, le projet de création d’une autoroute deux fois deux voies entre Toulouse et Castres est incompatible avec les valeurs de l’entreprise qui affirme sur son site que «protéger la nature est un devoir»."



https://www.liberation.fr/economie/transports/a-69-le-groupe-pierre-fabre-reconnait-participer-au-financement-de-lautoroute-entre-toulouse-et-castres-20240314_JP7J6AWVKFFYBMU4BIY2ZAXLJI/

Anonyme a dit…

RATIONALISME ET RAISON CRITIQUE

"La résolution des crises environnementales en cours passe par une critique de la raison qui sous-tend la pensée occidentale depuis les Lumières. «Tant que nous restons enfermés dans ce récit dominant qui met en scène le triomphe d’une raison héroïque sur une nature aveugle, il y a peu d’espoir pour nous», écrit de Val Plumwood (1939-2008) dans son essai la Crise écologique de la raison (PUF et Wildoproject, 2024). Dans ce texte paru en 2002 et enfin traduit en français, la philosophe australienne décédée en 2008 parle des «rationalistes fous», mais elle nous invite aussi à ne pas «confondre rationalisme et raison. Ce qui est en cause, c’est plutôt le rationalisme : un culte de la raison qui place sur un piédestal une forme spécifique et restreinte de la raison tout en dévalorisant par contraste la sphère antagoniste de la nature et de corporéité». Val Plumwood a été confrontée à sa propre corporéité quand un crocodile l’a attaquée en 1985. Une expérience qui a brutalement rappelé la réalité du lien entre les humains et la nature à la philosophe. La pensée de cette figure de l’écoféminisme propose de bien comprendre les causes de l’effondrement de la biodiversité et du changement climatique pour ne pas se tromper sur les réponses à apporter."
(…)


https://www.liberation.fr/idees-et-debats/environnement-pourquoi-la-raison-nous-mene-dans-le-mur-20240313_ZSKCQWZ75ZBT3HMLPBU2QK5Q6M/

Anonyme a dit…

Permettre à la justice de faire son travail

" Nous, on est là pour que la forêt survive le temps que la justice fasse son travail. Il y a un recours sur le fond relatif au projet qui n'a pas été encore jugé, explique Anna, qui témoigne elle aussi depuis son arbre. Pour moi, la priorité, c'est de sauver le vivant". Cette orthophoniste, récemment diplômée est arrivée dans cette lutte complètement par hasard.

"Je n'avais jamais fait de lutte ni de ZAD. Je n'ai jamais été plus militante que ça avant d'arriver à Saïx. Je suis arrivée sur ce lieu le 5 février qui est incroyable de diversité humaine, en âge, en genre, en classe sociale, qui essaie avec leurs idéaux tous différents de construire quelque chose qui fonctionne et qui s'appuie vraiment sur le collectif où tout le monde a son mot à dire, sa pierre à apporter à l'édifice. C'est ça que j'ai trouvé très beau."
Anna, orthophoniste et écureuil


"Partout, dans d'autres lieux, il y a des personnes qui sont en train de se former. Sur le nouveau site à la Camar'arbres, il y a plein de cabanes et des écureuils, qui sont déjà en place. Et on reçoit des messages de partout en France, où des gens se forment pour pouvoir protéger les arbres, sur le tracé de l'A69 ou sur d'autres projets écocides comme sur les puits de pétrole à Bordeaux par exemple", affirme un militant resté au sol. Même si on arrive au bout de la Crem'arbre, on a plein d'autres idées d'actions. La lutte sera longue et ne terminera pas avec l'expulsion des écureuil.les, ici", promet-il.

D'après la préfecture du Tarn, l'arrêté d'autorisation environnementale autorise les coupes des arbres jusqu'au 31 mars 2024. Le GIGN pourrait, selon nos informations, rapidement intervenir pour déloger les derniers écureuils."


https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/tarn/albi/autoroute-a69-4-ecureuils-toujours-perches-dans-les-arbres-le-gign-pourrait-intervenir-rapidement-2940318.html

Anonyme a dit…

TERLIER ET LA RENAISSANCE D'INTÉRÊTS !...

”Un conflit d’intérêts ? Quel conflit d’intérêts ? Le député Renaissance Jean Terlier a pris la mouche quand sa collègue écologiste Christine Arrighi lui a dit qu’il n’était peut-être pas le mieux placé pour présider une commission d’enquête sur l’autoroute A69. « Je l’avais invité à faire un pas de côté, estimant qu’il pouvait y avoir un conflit d’intérêts, ou bien à saisir le déontologue, raconte l’élue à Mediapart, mais il s’est élevé contre cette suggestion, en me disant qu’il m’attaquerait en diffamation si j’évoquais le sujet. »
(…)


https://www.mediapart.fr/journal/france/180324/a69-les-conflits-d-interets-inavoues-des-lobbyistes-pro-autoroute

Anonyme a dit…

"On ne peut plus se permettre tous ces projets destructeurs qui lacèrent nos terres agricoles, qui empêcheront nos enfants de se nourrir local plus tard"

"Thomas Brail a aussi pris part à la ZAD de l’A69. À la Crem’Arbre, ils sont nombreux à avoir suivi l’exemple de l’arboriste-grimpeur, et des dizaines de grimpeurs, surnommés écureuils, protègent ainsi les arbres qui longent le tracé de l’autoroute. Thomas explique les raisons de son engagement, "le projet d'autoroute A69 consiste à artificialiser 53 km de terres agricoles, il va toucher les nappes phréatiques et il met sur le carreau à peu près une centaine d'agriculteurs", "c'est un projet anti-social parce que c'est 17 € l'aller-retour pour 53 km", "va y’avoir un flux de camions énormes, qui vont encore rouler, rouler, rouler, rouler".

Après avoir essuyé un premier échec à Vendine, où l’arbre dans lequel il s’était installé à été abattu, Thomas décide de repartir vers la capitale. Devant le ministère de la Transition écologique, il entame une grève de la faim de 28 jours. Délogé par les forces de l’ordre, à bout de forces, Thomas Brail confie aussi ses doutes, "parfois, je suis fatigué de me battre", "il peut m'arriver de me dire que ce que je fais ça ne sert à rien", "le temps que tu passes là, ça va leur profiter à eux, alors qu'eux, ils n'ont rien foutu"."


https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/thomas-brail-l-ecureuil-militant-7480149