jeudi 6 juillet 2023

Après la dissolution des Soulèvements de la Terre, réclamée en sous-main par la FNSEA,

Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "La belle idée de permaculture après les illusions et déceptions" :

"Le 24 mai, Laurence Marandola a été élue porte-parole nationale de la Confédération paysanne. Après Nicolas Girod, la paysanne de l'Ariège, éleveuse de lamas, devient donc la nouvelle figure du syndicat, principale force d'opposition au modèle agricole dominant défendu par la FNSEA."

Après la dissolution des Soulèvements de la Terre, réclamée en sous-main par la FNSEA, la Confédération paysanne est désignée comme la future cible de ces attaques. Quelles menaces pèsent concrètement sur le syndicat ?

"Au congrès de la FNSEA en mars, Christiane Lambert – à l'époque présidente – avait clairement demandé au ministre de l'Agriculture la dissolution des Soulèvements de la Terre et des sanctions à notre encontre. Je ne sais pas quelle a été son influence directe, mais ce qui est sûr, c'est que la FNSEA a participé à la construction d'un récit faisant des militants écologistes les ennemis. Pendant plusieurs années, elle a alimenté l'idée que les agriculteurs étaient victimes d'agribashing, ce qui a conduit au déploiement du dispositif assez impressionnant de la cellule Déméter et à la construction de toutes pièces de la notion d'écoterrorisme. De notre côté, le combat contre l'agro-industrie n'est pas nouveau. Ce système mène les paysans dans le mur, il conduit à l'endettement d'énormément de paysans, détruit des fermes et des emplois. Avant les années 1990 nous étions plus d'un million ; en 2020, nous étions moins de 400 000. C'est ça, le bilan de l'industrialisation de l'agriculture : on essore les gens, on fait fi de leur rémunération, de leurs droits sociaux, de leurs conditions de travail, au mépris de l'environnement. Dès qu'on apporte de nouvelles propositions sur ces sujets, la FNSEA réagit très violemment."

https://www.politis.fr/articles/2023/07/exclure-la-confederation-paysanne-est-inconcevable/

1 commentaire:

Anonyme a dit…

TRIBUNE
Dissolution des Soulèvements de la terre : "Ne tombons pas dans le piège tendu par l'agro-industrie"
(…)

DES CLIVAGES QUI SE CREUSENT

"Prétendre dissoudre les Soulèvements de la terre, c’est aussi poser un regard cynique et méprisant sur ce qui rassemble cet archipel. C’est amplifier la répression subie depuis 2019 et la création, à l’initiative de la FNSEA, d’une unité de renseignement de la gendarmerie nationale (cellule Déméter) consacrée à la défense d’intérêts privés. Le tribunal administratif de Paris a depuis recadré l’action de la force publique en demandant qu’il soit mis un terme aux « actions de nature idéologique », ce qui n’empêche pas le ministre de l’Intérieur de qualifier de terroristes les plus de 150 000 signataires de la charte.

« Nous refusons d’adhérer à une logique de guerre civile. »

"L’Atelier Paysan est attaché à l’autonomie paysanne et nous sommes critiques du modèle agro-industriel de production de la nourriture, déployé en France par des politiques publiques coûteuses depuis plus de soixante-dix ans. Ce modèle a créé de profondes dépendances techniques et financières et a détruit nos capacités de production en engageant les agriculteurs dans une course effrénée à la terre dans laquelle il faut bouffer l’autre avant d’être soi-même dévoré. Trop d’entre nous ont depuis des décennies rendu les armes dans cette compétition pour la nourriture. Ils nous manquent.

Nos campagnes se vident et ceux qui restent se regardent désormais en chiens de faïence. Nous voyons les clivages se creuser, entre les « ruraux » et les « écolos », entre les « paysans historiques » et les « néos », entre les « conventionnels » et les « bios », et désormais entre les « partisans de l’ordre » et les « écoterroristes ». Nous refusons d’adhérer à une logique de guerre civile."
(…)


https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/dissolution-des-soulevements-de-la-terre-ne-tombons-pas-dans-le-piege-tendu-par-lagro-industrie