On le voit bien, en vrai, que quelque chose ne va pas
"Je comprends mieux les arboriculteurs, dans la plaine. Qui continuent avec les pêches et les abricots alors qu’on leur annonce un climat semi-aride depuis vingt ans. Je comprends mieux le déni, côté ski. Tout indique que ça craint, qu’avec ou sans neige de culture l’économie des sports d’hiver est en sursis, mais, en attendant, les records de fréquentation se multiplient. Même cette année. Alors, comment regarder ce qui arrive en face ? Nous voilà pris au dépourvu. Alors qu’on est parmi les mieux informés. Parce qu’on le voit bien, en vrai, sur le terrain, depuis des années, que quelque chose ne va pas, ne va plus.
Cet été, je pourrais sans doute encadrer l’escalade ou la via ferrata. C’est moins sympa que le canyoning. Moins lucratif. Les gens ont davantage envie de se jeter à l’eau que d’aller griller sur une paroi rocheuse. Viendront-ils, au demeurant, si les centaines de parcs aquatiques dont sont équipés nos centaines de campings sont à sec ? Si l’eau est rationnée ? Je vais peut-être envisager un autre métier. À mon âge, que je trouve bien avancé, du coup. Sans compter qu’il faudra aller jusqu’à je ne sais quelle échéance.
Qui aurait pu prévoir ? Allons, les amis. Haut les cœurs. Ce n’est pas la fin du monde. C’est la fin d’un monde et c’est sans doute mieux comme ça. Il y a des choses qui ne pouvaient plus durer : le tourisme de masse, la présence d’un maximum de vacanciers au moment précis où l’eau se fait rare. Nous ne pourrons pas tout garder. Et peut-être vivrons-nous heureux, autrement. « À bientôt pour de nouvelles aventures », vous dira un guide de canyoning."
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On le voit bien, en vrai, que quelque chose ne va pas
"Je comprends mieux les arboriculteurs, dans la plaine. Qui continuent avec les pêches et les abricots alors qu’on leur annonce un climat semi-aride depuis vingt ans. Je comprends mieux le déni, côté ski. Tout indique que ça craint, qu’avec ou sans neige de culture l’économie des sports d’hiver est en sursis, mais, en attendant, les records de fréquentation se multiplient. Même cette année. Alors, comment regarder ce qui arrive en face ? Nous voilà pris au dépourvu. Alors qu’on est parmi les mieux informés. Parce qu’on le voit bien, en vrai, sur le terrain, depuis des années, que quelque chose ne va pas, ne va plus.
Cet été, je pourrais sans doute encadrer l’escalade ou la via ferrata. C’est moins sympa que le canyoning. Moins lucratif. Les gens ont davantage envie de se jeter à l’eau que d’aller griller sur une paroi rocheuse. Viendront-ils, au demeurant, si les centaines de parcs aquatiques dont sont équipés nos centaines de campings sont à sec ? Si l’eau est rationnée ? Je vais peut-être envisager un autre métier. À mon âge, que je trouve bien avancé, du coup. Sans compter qu’il faudra aller jusqu’à je ne sais quelle échéance.
Qui aurait pu prévoir ? Allons, les amis. Haut les cœurs. Ce n’est pas la fin du monde. C’est la fin d’un monde et c’est sans doute mieux comme ça. Il y a des choses qui ne pouvaient plus durer : le tourisme de masse, la présence d’un maximum de vacanciers au moment précis où l’eau se fait rare. Nous ne pourrons pas tout garder. Et peut-être vivrons-nous heureux, autrement. « À bientôt pour de nouvelles aventures », vous dira un guide de canyoning."
https://reporterre.net/Fini-le-deni-la-secheresse-condamne-mon-metier
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