Envoyé par J.Rutten
L'indépendant - Arnaud Andreu
Ce jeudi 23 février, le vice-président de la Région Vincent Labarthe a participé à une session plénière de la Chambre d'agriculture pour détailler les différents dispositifs d'aides à destination des exploitants que propose la collectivité. Le litige entre les agriculteurs et France nature environnement autour du débit réservé de la Têt s'est invité à l'ordre du jour.
La présidente de la chambre d'agriculture, Fabienne Bonet, l'a martelé dès son propos introductif : "Notre principal enjeu, c'est l'eau. Il ne pleut toujours pas. Ce mercredi, lors du comité ressource en eau, on a décidé de renforcer les restrictions. La situation est dramatique."
Alors qu'une période de sécheresse historique menace l'agriculture départementale, la colère consécutive à la récente décision du tribunal administratif, qui a imposé fin novembre le rehaussement du débit minimum de la Têt à 1500 litres par seconde tout au long de l'année entre Vinça et Millas, s'est de nouveau exprimé lors de la session plénière de la chambre de ce jeudi 23 février. Les agriculteurs qui utilisent les canaux s'alimentant dans la rivière craignent que le rehaussement de son débit réservé ne leur laisse pas assez d'eau pour arroser leurs cultures l'été prochain. Leur mécontentement se focalise du coup sur l'association à l'origine de cette décision, France nature environnement (FNE), qui perçoit notamment 50 000 euros de subvention par an de la région Occitanie.
FNE nous empêche de travaillerOr, ce jeudi, le vice-président de la Région Vincent Labarthe était justement présent lors de la session de la chambre pour présenter les dispositifs d'aides agricoles (prime à l'installation, transition agroécologique, etc.) disponibles pour 2023. Année lors de laquelle la Région prévoit de consacrer un budget de 65 millions d'euros à l'agriculture (entre l'investissement et le fonctionnement). Cependant, lors du débat qui a suivi la présentation, la question de l'eau et le litige avec France nature environnement sont vite revenus sur le devant de la scène.
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"Comment pouvez-vous aider à installer des jeunes si vous triplez les crédits octroyés à des associations environnementalistes comme FNE qui nous empêchent de travailler ?", a demandé le président départemental des Jeunes agriculteurs, Pierre Hylari. Avant de reformuler sa question sous forme de revendication: "On vous demande de cesser de donner des subventions aux environnementalistes." Une requête également soutenue par la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et la chambre d'agriculture, qui vient de voter une motion en ce sens.
En guise de réponse, Vincent Labarthe a estimé qu'il fallait "peut-être s'interroger" sur le sujet. "Nous en discuterons et nous prendrons nos responsabilités sur la question, a-t-il assuré. Mais il ne faut pas non plus mettre tout le monde dans le même panier. Il faut s'interroger sur les actions menées par les environnementalistes et ne les sanctionner que si elles vont à l'encontre de celles que l'on veut mener."
"Ils désignent un bouc émissaire"
Le président régional de FNE, Simon Poppy, reste serein face aux attaques des syndicats agricoles et de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales. "Ce n'est pas la première fois qu'ils essaient de faire en sorte qu'on soit privés de subventions, révèle-t-il. Ils ont déjà effectué des démarches en ce sens auprès de la Région et de l'Agence de l'eau. Ils désignent un bouc émissaire. Mais pour l'instant, il n'y a pas eu de signaux d'une réponse positive à leur requête de la part de nos financeurs."
Par ailleurs, Simon Poppy souligne que les subventions que l'Agence de l'eau et la Région attribuent à l'association (environ 100 000 euros par an) ne servent pas à financer les contentieux, mais bien des projets de sensibilisation à l'environnement préalablement validés par les institutions.
Thierry Uso
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