« La justice peut-elle s’acheter et pour pas cher ? La réponse est oui » François Ruffin
François Ruffin espérait une reconnaissance de culpabilité
"Lors de l’audience de validation de la CJIP, le député de la Somme a appelé la juge à « refuser » cet accord, soulignant que l’amende ne représentait que « 0,02 % » du chiffre d’affaires annuel de LVMH (44,6 milliards d’euros en 2020 avec des marques comme Louis Vuitton, Dior, Givenchy, Guerlain, Hennessy ou encore Sephora). Il a dit ne rien réclamer pour lui, mais demandait une « reconnaissance de culpabilité » de LVMH, ce qui n’est pas prévu dans une CJIP.
« Il y a bien une parole claire de la justice pour dire qu’il y a des choses interdites par la loi pénale », a défendu l’un des procureurs de Paris, Eric Serfass. « Ces faits-là sont révolus, ce sont des faits qui appartiennent au passé, à une autre époque, à une autre gouvernance », a déclaré Jacqueline Laffont, avocate représentant LVMH avec Hervé Temime, vendredi.
Elle a par ailleurs souligné le fait qu’avec cette CJIP l’amende désormais due par LVMH au Trésor public est «cinq fois supérieure» à celle maximale encourue en cas d’éventuel procès correctionnel.
« Il n’y a pas de système institutionnalisé au sein du groupe LVMH et le groupe assume, y compris les dysfonctionnements qui ont pu avoir lieu », a assuré à la barre Jérôme Sibille, directeur administratif et juridique du groupe de luxe.
« La justice peut-elle s’acheter et pour pas cher ? La réponse est oui », a réagi M. Ruffin à l’issue de l’audience.
« C’est un blanc-seing pour toutes les futures affaires d’infiltration de multinationales. Il a suffi que LVMH paie pour être extrait de la procédure. »
« Le principal commanditaire de cette affaire sort par la petite porte », a regretté Alexandre Merdassi, qui représentait M. Ruffin et l’association Fakir, également partie civile, lors de l’audience. Il a estimé que ce chèque de 10 millions d’euros n’avait « aucun intérêt dissuasif »." (...)
"BERNARD ARNAULT A ACHETÉ LA JUSTICE" - FRANÇOIS RUFFIN Blast, le souffle de l'info
https://youtu.be/06Tuh2HhOMs
Ce mercredi, LVMH a accepté de signer, en toute discrétion, une convention judiciaire avec le parquet de Paris, acceptant de payer une amende négociée de 10 millions d’euros dans l’affaire Squarcini. Bernard Squarcini, "monsieur sécurité" de Bernard Arnault, est soupçonné d’avoir espionné François Ruffin.
François Ruffin, à l'époque journaliste, a réalisé le film documentaire Merci Patron ! sorti en 2016 où il ridiculisait LVMH et Bernard Arnault. En représailles, François a fait l'objet d'une surveillance pendant 3 ans. Par le biais de son "deal" avec la justice, le leader mondial du luxe échappe au procès. Entretien.
Journaliste : Antoine Etcheto Montage : Antoine Etcheto Images : Arthur Frainet Son : Baptiste Veilhan Graphisme : Adrien Colrat Diffusion : Maxime Hector Production : Thomas Bornot Direction des programmes : Mathias Enthoven
2 commentaires:
« La justice peut-elle s’acheter et pour pas cher ? La réponse est oui »
François Ruffin
François Ruffin espérait une reconnaissance de culpabilité
"Lors de l’audience de validation de la CJIP, le député de la Somme a appelé la juge à « refuser » cet accord, soulignant que l’amende ne représentait que « 0,02 % » du chiffre d’affaires annuel de LVMH (44,6 milliards d’euros en 2020 avec des marques comme Louis Vuitton, Dior, Givenchy, Guerlain, Hennessy ou encore Sephora). Il a dit ne rien réclamer pour lui, mais demandait une « reconnaissance de culpabilité » de LVMH, ce qui n’est pas prévu dans une CJIP.
« Il y a bien une parole claire de la justice pour dire qu’il y a des choses interdites par la loi pénale », a défendu l’un des procureurs de Paris, Eric Serfass. « Ces faits-là sont révolus, ce sont des faits qui appartiennent au passé, à une autre époque, à une autre gouvernance », a déclaré Jacqueline Laffont, avocate représentant LVMH avec Hervé Temime, vendredi.
Elle a par ailleurs souligné le fait qu’avec cette CJIP l’amende désormais due par LVMH au Trésor public est «cinq fois supérieure» à celle maximale encourue en cas d’éventuel procès correctionnel.
« Il n’y a pas de système institutionnalisé au sein du groupe LVMH et le groupe assume, y compris les dysfonctionnements qui ont pu avoir lieu », a assuré à la barre Jérôme Sibille, directeur administratif et juridique du groupe de luxe.
« La justice peut-elle s’acheter et pour pas cher ? La réponse est oui », a réagi M. Ruffin à l’issue de l’audience.
« C’est un blanc-seing pour toutes les futures affaires d’infiltration de multinationales. Il a suffi que LVMH paie pour être extrait de la procédure. »
« Le principal commanditaire de cette affaire sort par la petite porte », a regretté Alexandre Merdassi, qui représentait M. Ruffin et l’association Fakir, également partie civile, lors de l’audience. Il a estimé que ce chèque de 10 millions d’euros n’avait « aucun intérêt dissuasif »."
(...)
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/17/espionnage-de-francois-ruffin-lvmh-paie-10-millions-d-euros-d-amende-et-evite-des-poursuites_6106518_3224.html
"BERNARD ARNAULT A ACHETÉ LA JUSTICE" - FRANÇOIS RUFFIN
Blast, le souffle de l'info
https://youtu.be/06Tuh2HhOMs
Ce mercredi, LVMH a accepté de signer, en toute discrétion, une convention judiciaire avec le parquet de Paris, acceptant de payer une amende négociée de 10 millions d’euros dans l’affaire Squarcini. Bernard Squarcini, "monsieur sécurité" de Bernard Arnault, est soupçonné d’avoir espionné François Ruffin.
François Ruffin, à l'époque journaliste, a réalisé le film documentaire Merci Patron ! sorti en 2016 où il ridiculisait LVMH et Bernard Arnault. En représailles, François a fait l'objet d'une surveillance pendant 3 ans. Par le biais de son "deal" avec la justice, le leader mondial du luxe échappe au procès. Entretien.
Journaliste : Antoine Etcheto
Montage : Antoine Etcheto
Images : Arthur Frainet
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Adrien Colrat
Diffusion : Maxime Hector
Production : Thomas Bornot
Direction des programmes : Mathias Enthoven
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