L'effet Streisand va comme un gant au ministre de l'Intérieur...
"L’effet Streisand est un phénomène médiatique au cours duquel la volonté d’empêcher la divulgation d’informations que l'on aimerait garder cachées — qu'il s'agisse de simples rumeurs ou de faits véridiques — déclenche le résultat inverse.
[La photo du domaine de Barbra Streisand à l'origine de « l'effet Streisand ».]
Par ses efforts, la victime de l'effet Streisand encourage malgré elle l'exposition d'une publication qu'elle souhaitait voir ignorée. Il s'agit donc à proprement parler d'un « effet pervers ».
1 exemple des plus récents (et certainement des plus caricaturaux !) : il faut dire que Laetitia Avia cochait toutes les cases !
"En 2017-2020, la députée Laetitia Avia a tenté de faire modifier l'article Wikipédia qui lui est consacré pour faire disparaître des informations gênantes[26]. Ainsi, après son altercation avec un chauffeur de taxi (cf. supra), Laetitia Avia écrit à son équipe: Wikipedia, il y a plusieurs choses à faire. Il faut prendre le contrôle sur cette page. Il ne suffit pas juste de supprimer le paragraphe sur Le Canard enchaîné, il faut le réécrire de toute façon et le sourcer quand on le réécrit. Derrière les adresses IP des auteurs de certaines de ces modifications se trouvent des ordinateurs de l'Assemblée nationale [27],[28]."
"Une organisation qui prétend renverser le capitalisme ne pourra pas faire l’économie d’une confrontation avec la police. Dès lors, mieux vaut travailler à faire émerger l’idée d’une rupture radicale avec la police dans l’opinion publique, plutôt que de se ranger derrière des revendications qui, au final, ne profiteront qu’à l’extrême-droite. Certes, La France Insoumise réclame toujours officiellement la dissolution des BAC, mais elle n’assume toujours pas un discours de rupture avec la police, et dédouane toujours les policiers sous prétexte qu’ils recevraient des ordres. Peut-être que ces pudeurs de gazelle s’expliquent par une volonté de respectabilité, d’éligibilité. Pourtant, avec les gilets jaunes, la répression, autrefois cantonnée à des « marges » de la société – les quartiers populaires, les hooligans, les militants – s’est maintenant démocratisée, et la sortie au cinéma d’Un pays qui se tient sage atteste de la centralité de la question policière.
Dans le sillage du mouvement insurrectionnel étasunien né après le meurtre de George Floyd, l’abolition de la police a pris une place majeure. Ce mouvement abolitionniste considère que toute réforme de la police ne vise qu’à la renforcer. Oui, il faut affaiblir la police, purger ses éléments racistes, sexistes, leur contester leur droit de débattre seul du maintien de l’ordre. Oui, il faut désarmer la police, détruire les LBD, les grenades, sans lesquels les gilets jaunes auraient probablement triomphé. Oui, il faut dissoudre la police nationale, née sous le régime de Vichy par un décret de Pétain, en commençant par la dissolution des BAC, CDI, BRAV et autres CSI. Il est absolument irresponsable de déléguer notre sécurité à des bandes armées acquises aux idées d’extrême-droite.
Une fois dit cela, la question de la lutte contre les crimes – qui demeurera une nécessité dans toute société – reste entière. En mars 2016, les anarchistes grecs d’Exarchia ont défilé armés pour lutter contre les dealers. L’un d’eux sera exécuté par la suite. Le crime organisé est toujours contre-révolutionnaire, et seule une répression structurée peut en venir à bout. Il n’est d’ailleurs pas inutile de se demander quelle est la position de la France vis-à-vis du trafic de drogue, quand on sait que le Maroc – grand ami de la France – produit l’essentiel du cannabis importé en Europe sans que cela ne soit jamais évoqué, et que la légalisation du cannabis n’est toujours pas à l’ordre du jour alors qu’elle déstabiliserait profondément le trafic. Sans évoquer la consanguinité entre les milieux criminels et les milieux d’affaires, ces derniers étant bien représentés dans les cercles de pouvoir. Petit bonus : le traçage des armes des frères Coulibaly remonte à Claude Hermant, un indicateur d’extrême-droite de la gendarmerie.
Pour ce qui est des faits rangés sous ce que l’on appelle délinquance, deux réflexions : d’une part la population doit s’organiser pour être en capacité de riposter collectivement face à des agressions verbales ou physiques de faible envergure (à l’image de cette association montpelliéraine renouant avec l’autodéfense féministe), et d’autre part, il faut réaffirmer l’idée selon laquelle l’ordre – économique, social, politique – est un tout, et qu’on peut donc légitimement s’attendre à ce qu’une révolution anticapitaliste fasse perdre de son attrait à toute une série de petits larcins."
« Je croirai n’ajouter rien de superflu, messieurs, en vous faisant remarquer que […] la police, par sa nature, est antipathique à toute liberté. » (Alphonse de Chateaubriand, Opinions et discours politiques, 1828)
« Comment dans un pays où tout doit marcher par les lois établir une administration dont la nature est de les violer toutes ? […]. Récompenser le crime, punir la vertu, c’est toute la police. » (Alphonse de Chateaubriand, De la monarchie constitutionnelle selon la Charte, 1816)
Podcast David Dufresne : Un pays qui se tient sage
"David Dufresne a relancé à sa façon le débat sur les dérives du maintien de l'ordre, par une forme qu'on pourrait qualifier de journalisme d'interpellation, par répétition et obstination. Dans "Un pays qui se tient sage", il nous propose une version grand écran de ses signalements." (...)
3 commentaires:
L'effet Streisand va comme un gant au ministre de l'Intérieur...
"L’effet Streisand est un phénomène médiatique au cours duquel la volonté d’empêcher la divulgation d’informations que l'on aimerait garder cachées — qu'il s'agisse de simples rumeurs ou de faits véridiques — déclenche le résultat inverse.
[La photo du domaine de Barbra Streisand à l'origine de « l'effet Streisand ».]
Par ses efforts, la victime de l'effet Streisand encourage malgré elle l'exposition d'une publication qu'elle souhaitait voir ignorée. Il s'agit donc à proprement parler d'un « effet pervers ».
1 exemple des plus récents (et certainement des plus caricaturaux !) : il faut dire que Laetitia Avia cochait toutes les cases !
"En 2017-2020, la députée Laetitia Avia a tenté de faire modifier l'article Wikipédia qui lui est consacré pour faire disparaître des informations gênantes[26]. Ainsi, après son altercation avec un chauffeur de taxi (cf. supra), Laetitia Avia écrit à son équipe: Wikipedia, il y a plusieurs choses à faire. Il faut prendre le contrôle sur cette page. Il ne suffit pas juste de supprimer le paragraphe sur Le Canard enchaîné, il faut le réécrire de toute façon et le sourcer quand on le réécrit. Derrière les adresses IP des auteurs de certaines de ces modifications se trouvent des ordinateurs de l'Assemblée nationale [27],[28]."
"Une organisation qui prétend renverser le capitalisme ne pourra pas faire l’économie d’une confrontation avec la police. Dès lors, mieux vaut travailler à faire émerger l’idée d’une rupture radicale avec la police dans l’opinion publique, plutôt que de se ranger derrière des revendications qui, au final, ne profiteront qu’à l’extrême-droite. Certes, La France Insoumise réclame toujours officiellement la dissolution des BAC, mais elle n’assume toujours pas un discours de rupture avec la police, et dédouane toujours les policiers sous prétexte qu’ils recevraient des ordres. Peut-être que ces pudeurs de gazelle s’expliquent par une volonté de respectabilité, d’éligibilité. Pourtant, avec les gilets jaunes, la répression, autrefois cantonnée à des « marges » de la société – les quartiers populaires, les hooligans, les militants – s’est maintenant démocratisée, et la sortie au cinéma d’Un pays qui se tient sage atteste de la centralité de la question policière.
Dans le sillage du mouvement insurrectionnel étasunien né après le meurtre de George Floyd, l’abolition de la police a pris une place majeure. Ce mouvement abolitionniste considère que toute réforme de la police ne vise qu’à la renforcer. Oui, il faut affaiblir la police, purger ses éléments racistes, sexistes, leur contester leur droit de débattre seul du maintien de l’ordre. Oui, il faut désarmer la police, détruire les LBD, les grenades, sans lesquels les gilets jaunes auraient probablement triomphé. Oui, il faut dissoudre la police nationale, née sous le régime de Vichy par un décret de Pétain, en commençant par la dissolution des BAC, CDI, BRAV et autres CSI. Il est absolument irresponsable de déléguer notre sécurité à des bandes armées acquises aux idées d’extrême-droite.
Une fois dit cela, la question de la lutte contre les crimes – qui demeurera une nécessité dans toute société – reste entière. En mars 2016, les anarchistes grecs d’Exarchia ont défilé armés pour lutter contre les dealers. L’un d’eux sera exécuté par la suite. Le crime organisé est toujours contre-révolutionnaire, et seule une répression structurée peut en venir à bout. Il n’est d’ailleurs pas inutile de se demander quelle est la position de la France vis-à-vis du trafic de drogue, quand on sait que le Maroc – grand ami de la France – produit l’essentiel du cannabis importé en Europe sans que cela ne soit jamais évoqué, et que la légalisation du cannabis n’est toujours pas à l’ordre du jour alors qu’elle déstabiliserait profondément le trafic. Sans évoquer la consanguinité entre les milieux criminels et les milieux d’affaires, ces derniers étant bien représentés dans les cercles de pouvoir. Petit bonus : le traçage des armes des frères Coulibaly remonte à Claude Hermant, un indicateur d’extrême-droite de la gendarmerie.
Pour ce qui est des faits rangés sous ce que l’on appelle délinquance, deux réflexions : d’une part la population doit s’organiser pour être en capacité de riposter collectivement face à des agressions verbales ou physiques de faible envergure (à l’image de cette association montpelliéraine renouant avec l’autodéfense féministe), et d’autre part, il faut réaffirmer l’idée selon laquelle l’ordre – économique, social, politique – est un tout, et qu’on peut donc légitimement s’attendre à ce qu’une révolution anticapitaliste fasse perdre de son attrait à toute une série de petits larcins."
« Je croirai n’ajouter rien de superflu, messieurs, en vous faisant remarquer que […] la police, par sa nature, est antipathique à toute liberté. » (Alphonse de Chateaubriand, Opinions et discours politiques, 1828)
« Comment dans un pays où tout doit marcher par les lois établir une administration dont la nature est de les violer toutes ? […]. Récompenser le crime, punir la vertu, c’est toute la police. » (Alphonse de Chateaubriand, De la monarchie constitutionnelle selon la Charte, 1816)
https://lepoing.net/pourquoi-il-est-irresponsable-de-reclamer-plus-de-moyens-pour-la-police/
Podcast David Dufresne : Un pays qui se tient sage
"David Dufresne a relancé à sa façon le débat sur les dérives du maintien de l'ordre, par une forme qu'on pourrait qualifier de journalisme d'interpellation, par répétition et obstination. Dans "Un pays qui se tient sage", il nous propose une version grand écran de ses signalements."
(...)
https://www.franceinter.fr/emissions/une-semaine-en-france/une-semaine-en-france-02-octobre-2020
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