Mais non, l'hôpital ne craque pas de partout. En dix jours, 2 patientes sont mortes sur leur brancard, aux urgences de Rennes et de Reims, en attendant de voir un médecin. Et un autre chiffre délirant n'affole pas le gouvernement. Depuis le 10 janvier, l'organisation Samu-Urgences de France tient le compte du nombre de patients qui passent une nuit entière sur un brancard aux urgences en attendant qu'une place se libère dans l'un des services de l'hôpital. Le compteur s'affiche chaque jour sur le site Internet de Samu de France, et il explose : le 20 mars, il affichait 19 039 malades restés en rade sur leur brancard en deux mois! Sauf qu'en réalité, c'est bien pire... Car moins d'un service sur six renseigne cette base de données, sur la base du volontariat. En extrapolant aux urgences de tous les hostos, «on en est à plus de 100 000 patients depuis janvier», estime François BRAUN, le président de Samu-Urgences de France. Au secours! Car ces malades qui ont poireauté sur leur brancard perdent des chances de guérison, selon toutes les études internationales. «Il y a une surmortalité de 9% et, pour les patients les plus pauvres, de 30%», alerte l'Association des médecins urgentistes de France (Europe 1, 18/3). Depuis septembre, à coups de tribunes et de lettres ouvertes, plus de 2 000 toubibs hospitaliers ont alerté la ministre de la Santé sur le craquage général. Ça urge! Mais Agnès BUZIN a répondu par l'ouverture de vastes chantiers qui reportent la moindre mesure à la Buzyn-Glinglin... Et, pendant ce temps-là, les fermetures de lits - 60 000 entre 2013 et 2014 - continuent, comme les économies... L'hôpital est à l'os, mais la bête n'est pas encore morte. En cherchant bien, il lui reste sûrement un peu de gras entre les côtes! À Paris, l'Assistance publique avait prévu de supprimer 180 postes en 2018, sans compter une centaine de CDD. Finalement, ce sera beaucoup plus... «C'est difficile», pleurniche le patron de l'AP-HP, Martin Hirsch, mais ce n'est pas si grave non plus, a-t-il expliqué sur France info (19/3) : «L'hôpital, cela n'est pas de la comptabilité, cela n'est pas le nombre de lits.» Tant qu'il y a des brancards!
Article d'Isabelle BARRÉ dans le Canard Enchaîné de ce jour (21/3).
2 commentaires:
SILENCE, ÇA DÉBORDE!
Mais non, l'hôpital ne craque pas de partout. En dix jours, 2 patientes sont mortes sur leur brancard, aux urgences de Rennes et de Reims, en attendant de voir un médecin. Et un autre chiffre délirant n'affole pas le gouvernement.
Depuis le 10 janvier, l'organisation Samu-Urgences de France tient le compte du nombre de patients qui passent une nuit entière sur un brancard aux urgences en attendant qu'une place se libère dans l'un des services de l'hôpital. Le compteur s'affiche chaque jour sur le site Internet de Samu de France, et il explose : le 20 mars, il affichait 19 039 malades restés en rade sur leur brancard en deux mois! Sauf qu'en réalité, c'est bien pire...
Car moins d'un service sur six renseigne cette base de données, sur la base du volontariat. En extrapolant aux urgences de tous les hostos, «on en est à plus de 100 000 patients depuis janvier», estime François BRAUN, le président de Samu-Urgences de France. Au secours! Car ces malades qui ont poireauté sur leur brancard perdent des chances de guérison, selon toutes les études internationales.
«Il y a une surmortalité de 9% et, pour les patients les plus pauvres, de 30%», alerte l'Association des médecins urgentistes de France (Europe 1, 18/3).
Depuis septembre, à coups de tribunes et de lettres ouvertes, plus de 2 000 toubibs hospitaliers ont alerté la ministre de la Santé sur le craquage général. Ça urge! Mais Agnès BUZIN a répondu par l'ouverture de vastes chantiers qui reportent la moindre mesure à la Buzyn-Glinglin...
Et, pendant ce temps-là, les fermetures de lits - 60 000 entre 2013 et 2014 - continuent, comme les économies... L'hôpital est à l'os, mais la bête n'est pas encore morte. En cherchant bien, il lui reste sûrement un peu de gras entre les côtes!
À Paris, l'Assistance publique avait prévu de supprimer 180 postes en 2018, sans compter une centaine de CDD. Finalement, ce sera beaucoup plus...
«C'est difficile», pleurniche le patron de l'AP-HP, Martin Hirsch, mais ce n'est pas si grave non plus, a-t-il expliqué sur France info (19/3) : «L'hôpital, cela n'est pas de la comptabilité, cela n'est pas le nombre de lits.»
Tant qu'il y a des brancards!
Article d'Isabelle BARRÉ dans le Canard Enchaîné de ce jour (21/3).
Et aussi cette autre info qui contredit la rhétorique entendue ces derniers jours sur les télé-vangélismes habituels...
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sncf-une-majorite-de-francais-201982
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