"C'est clair que c'est une défaite, il y a indiscutablement un climat général autour de la réforme des collectivités qui a joué aussi"
Philippe Richert, ministre des collectivités locales
La presse nationale ne s’y est pas trompée, la réforme territoriale fait perdre le Sénat à la droite. Les réactions sont unanimes, à droite comme à gauche, les langues commencent à se délier. Le zèle de certains préfets pour imposer le regroupement forcé des intercommunalités commence à agacer sérieusement certains élus de la majorité présidentielle. La gauche affiche clairement sa volonté de revenir sur cette réforme en 2012.
LEMONDE.FR | 26.09.11 :
Le premier sujet d'agacement pour les élus, c'est la réforme territoriale. Portée par Nicolas Sarkozy en 2008, sur la foi d'un rapport rédigé par Edouard Balladur, elle visait à modifier profondément les règles de représentativité locale, mais aussi d'organisation des pouvoirs. "C'est clair que c'est une défaite, il y a indiscutablement un climat général autour de la réforme des collectivités qui a joué aussi", a reconnu lundi 26 septembre Philippe Richert, ministre des collectivités locales.
Au premier chef, c'est la fin des conseillers régionaux et généraux, remplacés à l'avenir par des conseillers territoriaux qui siégeront dans les deux assemblées, qui a agacé les élus locaux. Mais pas seulement : la réforme met également fin à la "clause de compétence générale", qui permettait à une collectivité de s'occuper d'un domaine même lorsqu'il n'était pas de son ressort.
Elle favorise aussi l'intercommunalité, en mettant en place un schéma départemental de coopération intercommunale, visant à regrouper des communes entre elles. Mais ce dernier, confié aux préfets, a souvent été mené au pas de course, provoquant la grogne des communes. Ces dernières y voient souvent une forme de "recentralisation".
La gauche ne s'y est pas trompée : elle a promis de revenir sur cette réforme si elle gagne la présidentielle en 2012.
REACTIONS EN CHAINE (le figaro.fr, le monde.fr, libération.fr, le point.fr, le nouvel observateur, le progrès.fr, la voix du nord)
Nicolas Dupont-Aignan, député :
« Comment pouvait-il en être autrement au moment où la réforme territoriale du gouvernement porte atteinte à la liberté communale et méprise les élus locaux ? »
"C'est une véritable gifle que les grands électeurs ont envoyée à ceux qui ont écorné la solidarité territoriale, principe fondamental de notre République. La réforme territoriale votée par le Parlement en novembre dernier n'aurait jamais dû passer le vote du Sénat. Les sénateurs représentent les territoires de la République et ils sont les garants de la solidarité entre villes et monde rural. Or les sénateurs, et notamment ceux de l'UMP, ont trahi les territoires en votant une réforme qui déséquilibre la représentation des campagnes et met sous tutelle les maires" [...]
Jean-Claude Frécon, sénateur PS réélu : « Changer la loi de la réforme territoriale »
« … c’est aussi une sanction contre les sénateurs UMP qui ont voté la réforme territoriale.
Cette loi est mauvaise : il faut qu’on la change. »
Christiane Demontès, sénatrice PS du Rhône :
il s'agit "d'une défaite cinglante pour Nicolas Sarkozy. Les élus ruraux ont montré qu'ils n'étaient pas d'accord avec la réforme territoriale et la réforme fiscale. Au lieu de passer en force sur ce sujet, Nicolas Sarkozy aurait mieux fait d'écouter certains sénateurs de droite."
Philippe Marini (UMP):
« Il y a un contexte qui était défavorable chez les élus locaux du fait d'une incompréhension vis-à-vis de la réforme territoriale. On a laissé la bride sur le cou aux préfets, qui ont eu pour certains une approche perçue comme tout a fait excessive et qui niait les libertés locales. La majorité sortante du Sénat en a subi le préjudice. »
Ladislas Poniatowski (UMP, Eure) dénonce une réforme faite «sans concertation» :
«L'inquiétude, l'incompréhension, le rejet suscités par cette réforme sont incontestables»
Philippe Vigier, porte-parole du Nouveau Centre :
«Cette réforme s'est payée cash dans les urnes»
Éric Bocquet, le maire communiste de Marquillies, élu sénateur du Nord (La voix du Nord)
« En la personne d'Éric Bocquet, c'est un représentant des communes rurales qui entre au Sénat. Le vice-président de l'association des maires ruraux, est décidé à faire entendre la voix de ces élus souvent bénévoles, dont il connaît bien les soucis. Des maires qui ne sont pas contents de la réforme territoriale. Il a pour objectif de faire abroger la loi si le Sénat bascule à gauche... »
Thomas Thevenoud, vice-président socialiste du Conseil général de Saône-et-Loire :
« Cette victoire c’est aussi la conséquence de la fronde des élus locaux face à des projets qui ne passent pas, comme la reforme de l’intercommunalité »
14 commentaires:
Le vrai scandale de sarkoland, c'est le pouvoir aux préfets, le pouvoir aux intérêts privés, le pouvoir à l'individu au détriment de la collectivité... En fait la loi de la jungle et un peu d'assistance aux plus faibles quand même... (la charité, quoi !) et en leur donnant en plus mauvaise conscience ! Comme aux Etats Unis ? Non ! Dans notre vieux pays l'égalité des chances n'existe pratiquement plus ! Les conquêtes sociales ont été obtenues à la force des convictions, on les abandonne à la paresse de notre petit confort personnel, apparent et ridicule pour les "goinfres" qui nous gouvernent ! N'a-t-on pas ce qu'on mérite ?
Hmmm !
Ne crions pas victoire trop vite, mais ça sent rudement bon tout ça !
Ei voilà le premier coup de
boomerang!!! Vitesse et précipitation n'ont jamais fait une bonne politique...
Les prochains coups de boutoir électoraux devraient nous faire saliver de plaisir!
Dégât collatéral des élections sénatoriales. Dilhemme shakespearien pour l'équipe dirigeante de Vézénobres: le maire à l'écharpe (MIALHE), le maire fantôme (GAROSSINO) et le maire opérationnel (SAPEDE).
"Etre ou ne pas être, telle est la question!"
Comment peut-on être dans un même temps le chantre de la réforme de l'intercommunalité sakozienne et par ailleurs faire partie du soutien local de François HOLLANDE, candiat socialiste à la présidentielle ?
Il est difficile d'intégrer la clientèle du maire UMP du Grand Alès et de faire campagne pour le pourfendeur de la réforme des collectivités locales.
Une telle schizoprhénie politique requiert pour être assumée, soit une grande agilité intellectuelle soit une grande souplesse physique. Hélas nos trois compères ne disposent pas de l'une et plus de l'autre...
Attention à l'atterrissage!! En attendant la vie continue.
Christian DAVID
a 19:32.
Allons!Allons!
Vous ne croyez tout de même pas que la gauche, si elle passe au pouvoir va supprimer les préfet ?!
Ces messieurs sont là pour faire tout ce qu'on leur dit de faire,de gauche comme de droite;Et n'oubliez pas que la gauche a sut par le passé permettre à ces commis de l'état de dépasser les bornes à mainte reprises. Alors Bouziges ou Tartempion!! A gauche comme à droite les Préfets changent de nom mais la bombe lacrymogène c'est la même.
à méditer ...
Allons ! Allons ! qui parle de supprimer les préfets ? C'est leur pouvoirs "exagérés et inhabituels" qui pourraient être révisés avec la Gauche, conformément aux lois constitutionnelles de la République. Tout simplement.
Juste un peu exagéré le rôle qu'on leur a fait jouer.
Ils ont remplacé le peuple et les élus en voulant passer en force et en montrant un zèle peu ordinaire.
Vouloir faire plus que la loi ne le demandait n'était peut-être pas une bonne idée, même pour faire plaisir à quelques supposés bien placés qui ne le seront bientôt plus.
A leur place, j'appliquerais la politique du "wait and see".
En France le peuple est souverain, à méditer.
Et Bouziges (pardon, Monsieur le Préfet !) ayant exercé ses pouvoirs de façon "exagérée et inhabituelle" pour ne pas dire sans aucun respect pour l'expression de la voix populaire, il risque de ne pas rester longtemps dans nos riantes Cévennes, s'étant trompé dans son appréciation de leurs bassins de vie. Bon vent.
Jean-Pierre Sueur (PS), réélu dimanche dans le Loiret : « L’idée de faire des regroupements forcés de commune ou de supprimer arbitrairement des syndicats d’intercommunalités, n’est pas accepté », poursuit-il. « Il faut revenir à la liberté en ce qui concerne l’organisation territoriale ».
Un qui a quand même l'air un peu "assommé" en ce moment ? C'est notre président de la République ? Lui qu'on a connu si "agité", si "impérial", si "bling bling" ? Bizarre ? Cure de calmants à fortes doses, vu les affaires qui le cernent ? ou stratégie électorale ?
Je ferais remarqué au 19h32 que le pouvoir "exagéré" donné aux préfets pour les territoires, n'est pas le seul vrai scandale sarkozien ! Loin de là ! Il y-en-a tellement (des scandales) qu'on en oublie pas mal !
En tout cas il faut ENFONCER le clou!!!!
Arl
D'accord 12 h 40 mais ce scandale là on l'a vu de près. Pour les autres ne t'en fait pas il y en a qui s'en occupent.
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