Je vous propose l’ouverture d’une nouvelle série d’articles destinée aux élus, professionnels ou futurs professionnels de la politique afin de leur faciliter l’élection ou la ré-élection ainsi que la gestion de leurs mandats.
Cette rubrique s’appuie sur l’expertise et l’expérience unanimement reconnues de Monsieur Don ROUSTANI, le célèbre maire de la commune Maximapolis de la province de Septima Magna.
La forme choisie sera celle de l’interview, plus dynamique et correspondant mieux au franc parlé de notre expert.
La rédaction (LR) : Monsieur Don Roustani nous entrons dans une période préélectorale importante, en 2012 élections nationales des députés puis en 2014 élections municipales, régionales et départementales. Le résultat de l’élection présidentielle, conjugué à la crise économique, risque de changer la donne pour de nombreux élus sortant. Quels sont les conseils que vous pouvez donner, dans ce contexte mouvant, à vos collègues élus pour se maintenir au pouvoir ?
Don Roustani : Ben je fais en politique comme je faisais dans mon ancien métier d’apiculteur. Quand je constatais que le nombre de ruches était insuffisant pour assurer une bonne récolte, j’allais à la recherche d’essaims sauvages pour compléter mon rucher.
LR : Pouvez-vous être plus précis.
Don Roustani : Vous savez que je suis profondément attaché à la légalité républicaine. Pour cette raison je me suis entouré de spécialistes dans le domaine de la loi qui trouvent des solutions tout à fait légales. Je prends un exemple, la loi n° 69-3 du 3 janvier 1969 permet aux personnes exerçant une activité ambulante ou sans domicile fixe de se faire rattacher par le préfet à une commune donnée sur avis favorable du maire (1). Au bout de trois ans de rattachement ininterrompu dans la même commune, ces personnes peuvent demander à être inscrites sur la liste électorale (2)
LR : Ce sont vos essaims sauvage ?
Don Roustani : Ce n’est qu’un exemple pour donner des idées à mes collègues. Naturellement au plan personnel je n’ai jamais eu recours à ces pratiques, bien qu’elles puissent être efficaces. En effet, l’importance de cette population rattachée peut aller jusqu’à 3% de la population municipale (3) . Il existe même une mesure de tolérance qui permet au préfet d’accorder des dérogations pour assurer l’unité des familles. Bien gérée, cette population peut faire basculer le corps électoral, en toute légalité j’insiste.
LR : Tout avantage comporte un revers. Le coût social de cette opération ne pèse-t-il pas trop sur les finances locales ?
Don Roustani : Bah, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. C’est vrai que les prestations sociales sont attribuées dans la commune. Mais la plupart relève soit du budget national, soit de celui du conseil général de la province comme l’APA ou le RSA (4). On peut dire que le bilan de l’opération est globalement positif pour l’élu. Mais cela implique une vision à long terme, de la patience et un réalisme que peu d’élus ne possède. C’est pas pour rien qu’on me surnomme le crocodile.
LR : Merci Monsieur Don Roustani pour cette première leçon de réalisme politique
-1-Article 7 de la loi n° 69-3 du 3 janvier 1969
-2-Article 10 de la loi n° 69-3 du 3 janvier 1969
-3-Article 8 de la loi n° 69-3 du 3 janvier 1969
-4-article L264-1 du Code de l’action sociale et de la famille
Némo
3 commentaires:
Vous critiquez souvent Midi Libre, mais suite à l'article où Roustan "pète les plombs" avec A. Beaud, il serait bon de reconnaître que les réactions sont nombreuses et non censurées (et certaines bien senties !)! A voir sur : http://www.midilibre.fr/2011/09/19/m-beaud-veut-surtout-sauvegarder-son-siege,390065.php
C'est vrai que depuis que l'on a parlé de saisir le big boss il n'y a plus de censure mais restons vigilants.
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