dimanche 8 mai 2011


.
PENDANT QUE LE REBOUSSIER VOGUE,
LE PREFET TONNE ET LES MAIRES MONTENT…

Un soir, t'en souvient-il ? Nous votions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des scrutateurs qui grattaient en cadence
Leurs registres laborieux.

Mais plus tard des accents inconnus à la terre
De Peyremale écroulé frappèrent les échos.
La foule fut attentive, et la voix de quelques Maires
Laissa tomber ces mots :

«O temps! Suspends ton vol, et vous, vieilles promesses
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les délices vengeresses
Des plus beaux de nos jours!

«Assez de malheureux ici-bas nous implorent,
Mais le préfet n’en a cure ;
Rangez avec vos votes les regrets qui dévorent,
Digérez la facture !

«Vous demandez en vain quelques moments encore,
Le temps vous échappe et fuit ;
Vous dites à la nuit : Sois plus lente, et l'aurore
Va dissiper la nuit.

«Allons donc, allons donc ! De l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons!
L’élu n'a point de parole, le temps n'a point de rive;
Il coule, et nous triomphons !»

Alphonse du Gard
.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau et réaliste! Enfin un peu de culture pour rehausser le niveau de certains intervenants qui n'ont rien d'autre à dire que de lamentables inepties!

Anonyme a dit…

alphonse du gard je vous remercie de votre belle écriture,j'espére que cela va plaire a l'adjoint de la culture d'anduze!!!!lui qui est si intelligent!!!!!!!!!!!!!!!