samedi 7 août 2010

PERPIGNAN Le train rouge, premier en France à convoyer du fret de proximité ,et pourquoi pas notre train des Cevennes

© Photo Tonton Jo

La société qui exploite le train touristique entre Rivesaltes et Axat est la première en France à avoir obtenu l'autorisation de transporter du fret sur des courtes distances. Le premier chargement est parti mardi de Cases-de-Pène.
Moins célèbre que le train jaune de la vallée voisine, le "rouge" du pa ys Cathare et du Fenouillède qui relie Rivesaltes à Axat est entré dans l'histoire, mardi dernier. Il a convoyé son premier chargement de fret entre l'usine de la Provençale à Cases-de-Pène et la gare de Rivesaltes. Dans le cadre de la libéralisation du fret, la SNCF a abandonné le transport de marchandises de proximité, qui concernait essentiellement des trains à un ou deux wagons et surtout, n'était plus assez rentable pour elle. Conséquence : le fret "courte distance" s'est reporté sur la route.

La société TPCF qui exploite le train rouge est la première en France à avoir obtenu une licence d'opérateur ferroviaire de proximité (OFP) en mars dernier. Dans la foulée, l'EPSF (Établissement Public de Sécurité Ferroviaire) lui a délivré son certificat de sécurité d'entreprise ferroviaire.
Ainsi, la société qui, jusqu'à présent, ne transportait que des touristes (lire encadré), a saisi l'opportunité de diversifier ses activités et de relancer le fret dans cette vallée du Fenouillède où carrières et usines survivent. "Il s'agit de continuer à faire vivre la ligne mais aussi l'ensemble de l'activité économique de la vallée", souligne Yves Guimezanes, président de TPCF.
Mardi matin, il assistait heureux au chargement du premier train de marchandises, 64 tonnes de dolomie (carbonates de calcium et de magnésium), aux côtés de Dieter Schmitz, gérant de la société qui emploie quatre personnes. Un quart d'heure après son départ, la locomotive et son unique wagon devaient arriver à Rivesaltes. Le chargement, ensuite raccordé à un train plus long devait partir en direction d'Helsinborg en Suède. Une mission encore modeste, mais prometteuse.Moins de camions "En 2003, 150 000 tonnes de fret par an transitaient par cette ligne" se souvient Yves Guimezanes. Dieter Schmitz, espère, quant à lui "ramener 15 000 tonnes par an au rail dans un premier temps".
Les deux hommes se félicitent également de participer à la diminution du nombre de camions sur les routes. "Avec son chargement, un wagon, c'est 90 tonnes, soit l'équivalent de deux poids lourds". La vallée de l'Agly et les gorges de l'Aude sont effectivement encombrées. Une situation qui devrait s'améliorer avec la reprise du fret ferroviaire. Avant la fin de l'année, la société TPCF Fret espère concrétiser des partenariats avec des usines situées plus loin sur la ligne, vers Saint-Martin Lys et Saint-Paul-de-Fenouillet.
D'ici là, le fret concernera seulement la portion Cases-de-Pène / Rivesaltes. Trois wagons d'une société allemande attendent déjà d'être chargés sur les quais de la Provençale. Dans quelques jours, la motrice au logo rouge de TPCF fret les convoiera jusqu'à Rivesaltes. Avant qu'ils ne partent via une lointaine destination. Les petits ruisseaux font peut-être toujours les grandes rivières...

Estelle Devic


Envoyé par JR (l'autre pas celui de Dallas)
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