Je suis chargé d'écrire un message de fin d'année pour les insoumis au nom de la coordination de notre Mouvement. Je le fais avec fierté, ayant sous les yeux le bilan de nos combats communs au moment où nous achevons l'année 2024. Au fil des mois, nous avons pris notre part sans relâche dans le combat contre l'ordre injuste de ce monde et les violents qui le maintiennent. Telle est la racine de nos combats pour la paix. Tel est le sens de notre engagement contre le génocide à Gaza ! L'invisibilisation de ce crime dans les médias et la répression contre l'expression de la solidarité ont défiguré la France aux yeux de ceux qui l'aiment ici et dans le monde. On ne la reconnait plus dans ce silence et la complicité de ses élites sociales avec un tel crime. Être la voix de la paix, du droit international aux côtés des associations et des personnes qui ont porté ce combat a fait de notre mouvement un point de repère politique (mais aussi moral) essentiel pour des millions de personnes. En entrant dans les fêtes de fin d'année nos esprits restent tournés du côté de ceux que l'on tue à Gaza et au Liban. Nous avons travaillé à convaincre pour montrer qu'un autre demain est possible si le grand nombre s'en mêle. Dès lors l'action de terrain nous fédère mieux que tout. Les chiffres compilés à ce sujet par le secteur d'animation de nos groupes d'action donnent le vertige. Froids comme des nombres ils nomment pourtant un investissement personnel inouï. C'est ce que veulent dire les 70 000 actions ponctuelles répertoriées sur Action populaire en 2024. C'est-à-dire plus de 1400 événements par semaine. 34 millions de tracts ont été distribués, 172 tonnes de matériel ont été envoyées partout en France par notre atelier de bénévoles. Au total nos vidéos ont été vues chaque semaine entre 20 et 30 millions de fois. Notre journal, L'Insoumission, a conquis un espace croissant. Notre Institut La Boétie s'est imposé comme lieu de pensée critique dans l'univers des intellectuels. Il a multiplié les succès d'audience et tenu un rythme marquant dans la publication de notes désormais reconnues pour leur qualité. Ainsi l'action cumulée de chacune et chacun d'entre nous construit l'avancée de la révolution citoyenne vers nos objectifs écologiques et sociaux. Les résultats électoraux l'ont confirmé quand nous avons gagné un million de voix aux élections européennes. Ensuite, aux élections législatives, la stratégie unitaire que nous avons fait prévaloir a été couronnée de succès puisque nous avons battu le RN avec le NFP, contre toute attente. À l'Assemblée nationale nous avons pu alors bien augmenter notre présence dans les responsabilités, avec la présidence de deux commissions et de deux vice-présidence. Fort de cet élan, pour la première fois en Europe un groupe parlementaire de la gauche radicale a présenté une motion de censure qui a fait tomber un gouvernement de droite. Cette année aura été celle d'un tournant d'un moment historique. Celui de l'épreuve vécue par notre peuple avec le coup de force de Macron. La démocratie républicaine en France a été piétinée avec le refus de reconnaitre le résultat des élections législatives. Nous sommes ici confrontés à l'évolution mondiale du libéralisme où la démocratie n'est plus partie prenante de son projet. La bataille engagée pour la destitution d'Emmanuel Macron porte donc plus loin que sa personne. Notre engagement sur ce point a bien été entendu. Il a alimenté un courant devenu majoritaire dans l'opinion. Nous avons bon espoir de voir le départ de Macron en 2025. Enfin, ayons à l'esprit la portée des batailles gagnées dans la lutte pour la liberté de combattre le vieux monde. Qu'il s'agisse de la libération de Julian Assange ou celle de Paul Watson, héros de la paix ou la protection de la biodiversité, la victoire est venue après avoir étroitement combattu aux côté des comités de soutien de ces deux figures des combats contemporains. La liberté commence avec celle de disposer de soi. Ayons alors la fierté de la victoire historique obtenue avec l'inscription dans la Constitution la reconnaissance du droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Et souvenons-nous comment notre engagement contre le patriarcat en politique n'a connu, lui non plus, ni exception ni frontière. Des femmes iraniennes à celles de Kobané en pays kurde syrien, l'engagement et le courage nous ont appelé et inspiré. Cette liste pourrait être allongée de bien des façons et dans toutes les directions prises par nos combats. Une à une j'aurais dû refaire la liste des luttes ouvrières qui ont compté sur nous, et sur nous seuls si souvent ! Nous y retrouvons dans chaque cas des visages centraux venus de nos rangs. L'insoumission est un choix de vie. Un choix qui améliore la société du fait même de sa seule existence. Quand nous collectons des vivres ou des moyens d'étudier c'est ce primat que nous exprimons encore. Nous sommes ceux qui ne lâchent rien, même quand c'est difficile. Car les jours heureux sont toujours nés d'abord dans des résistances humaines tenaces. Ensemble, nous avons eu la gloire d'avoir été du bon côté de l'histoire dans nos combats même quand ce chemin n'est pas aussi fréquenté qu'il devrait l'être. Menaces et répressions ne nous ont jamais fait céder. Alors, sachant que toute notre force vient de la cohésion de nos rangs, notre pensée se tourne vers ceux que la mort a pris parmi nous. Et la douleur de les avoir perdus s'apaise à l'idée que les combats de leurs vies les prolongent par la continuité du nôtre. La lutte n'est pas seulement une direction, c'est un sens fondamental : vive la vie !
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