Albert Einstein a dit : le monde est dangereux à vivre, Non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire
mardi 27 juin 2023
lundi 26 juin 2023
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dimanche 25 juin 2023
REPORTAGE. Opération Wuambushu à Mayotte ‘: un mois après la démolition du bidonville Talus 2, ses anciens habitants vivent "éparpillés" et "sans espoir"
Les Soulèvements de la Terre. Dont il s'est empressé d'annoncer la dissolution. C'était le 28 mars. Depuis, il rame.
Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Et encore macrouné …!<br>la France en marche EP71- les 100 jours d'une democratie !" :
Il était une soif
"QUEL PLAISIR ce Darmanin ! Il a tout de suite senti l'importance des mégabassines. Dans la manif de Sainte-Soline, réprimée à l'aveugle (5 500 grenades lancées en deux heures, 200 manifestants blessés). De l'apparition surprise de ce mouvement au nom joyeux, Les Soulèvements de la Terre. Dont il s'est empressé d'annoncer la dissolution. C'était le 28 mars. Depuis, il rame. Un vrai casse-tête juridique. L'article du Code de la sécurité intérieure sur lequel il veut s'appuyer risque de lui jouer un mauvais tour. Sitôt agitée, la menace de dissolution a mobilisé plus de 100 000 personnes et fait surgir 140 comités locaux. Ça complique le jeu. Et, surtout, "On ne dissout pas un mouvement" (1).
Tel est le titre d'un petit ouvrage de combat écrit par 40 auteurs et collectifs. L'anthropologue Philippe Descola pose les bases en montrant que le système capitaliste actuellement dominant n'a cessé de s'approprier les biens communs. Coup d'envoi au Moyen Âge avec les fameuses enclosures en Angleterre : en clôturant les pâtures à moutons, jusqu'à lors collectives, les propriétaires privés assurent leur emprise sur la terre et les paysans. Ça se poursuit sous Napoléon, avec le hold-up sur les landes de Gascogne (l'État fait assécher les marécages, les préempte pour le compte des grands bourgeois, qui y plantent des pins pour le gemmage). Sans compter la colonisation européenne, la plus grande spoliation de terres jamais connue. Et ça continue :le système ne cesse d'accaparer toujours plus de terres et de milieux de vie nourriciers.
Et ce, dans le but affiché, relève l'historien des sciences Christophe Bonneuil, de produire en masse. Pas pour l'autonomie alimentaire (laquelle n'est toujours pas assurée), mais pour le marché mondial et ses profits record. Campagnes hexagonales vues "comme des déserts à développer, désenclaver, industrialiser". Pesticidées à 90% (le bio peine à faire mieux que 10% des surfaces). Confiées à une minorité d'exploitants qui les dominent par les machines, le pétrole et la chimie. Artificialisées à coup d'aménagements inutiles (A69, carrières de sable, etc.). Vidées de leurs paysans (il n'en reste que 400 000, soit quatre fois moins qu'il y a un demi-siècle).
Avec les mégabassines (16 prévues dans les Deux-Sèvres, 30 dans la Vienne, etc.), c'est au tour de l'eau, devenue cruciale avec le réchauffement, d'être captée au profit d'une minorité.
Et cette emprise vise bien plus haut : main dans la main, gouvernement et FNSEA sont en train de nous préparer des campagnes high-tech vides d'humains mais avec tracteurs autonomes, omniprésence des drones, fermes-usines concentrationnaires, etc. Nos auteurs, eux, veulent "reprendre la terre au productivisme agricole", c'est-à-dire "la repeupler de collectifs humains pratiquant une agriculture nourricière paysanne et solidaire ".
Un million de paysannes et paysans en France dans les vingt ans qui viennent : un doux rêve ?"
Jean-Luc PORQUET
(1) Seuil, 180 p., 11,50 €
Notre titre "Il était une soif" est tirée de la contribution d'Alain Damasio.
Article paru dans le "Canard Enchaîné " -mercredi- p.5
samedi 24 juin 2023
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