OUI A L’ELARGISSEMENT DU GRAND ALES, NON A L’ANNEXION .
Vous nous proposez la fusion du Grand Alès avec la communauté autour d’Anduze (la 2C2A).
Si nous sommes favorables au principe de l’agrandissement du Grand Alès, pour plusieurs raisons nationales et locales que je vais exposer, nous expliquerons dans un deuxième temps pourquoi nous voterons contre cette adhésion.
La France compte une myriade de petites communes, dont certaines ont de faibles moyens, plus de 36 700, soit autant que la totalité des 14 autres pays qui constituaient avec la France l’Europe des 15 !
Cette situation est source d’un surcoût administratif, elle ne permet pas un développement cohérent des territoires, et elle ne laisse aux petites communes que de faibles moyens.
La loi Chevènement a favorisé le regroupement de communes.
Certaines communautés de communes restent cependant des entités encore trop faibles économiquement et, pour pouvoir seulement continuer à fonctionner, sont conduites à augmenter considérablement les impôts.
Le développement économique, et celui des infrastructures nécessitent des coordinations entre des communautés de communes trop nombreuses.
Pour cela une nouvelle structure est née, le Pays, compliquant encore un peu plus le mille feuille administratif. Cette dernière structure est appelée à disparaître avec la poursuite des regroupements communaux.
Dans le projet gouvernemental certaines réformes des territoires envisagées ne sont pas dépourvues d’arrières pensées politiciennes, voire de tripatouillages électoraux, mais celles qui concernent le regroupement des communes sont peu contestées dans leurs principes, même s’il reste ça et là des divergences.
Une parenthèse, cette montée en puissance des communautés communales rend évidemment de plus en plus nécessaire leur élection au suffrage universel direct pour mettre fin à un déficit démocratique indiscutable. J’espère que le gouvernement, la dessus, légiférera.
Ce qui est vrai pour la France, est vrai pour le bassin Alésien.
Avec Anduze, Saint Sébastien d’Aigrefeuille, Tornac, Lezan, Ribaute mais aussi Vèzenobre, notre destin est commun, et notre histoire est commune.
Les habitants d’Anduze, ne vont pas moins que ceux de St Christol-Les-Alès, au collège ou au lycée à Alès, , ils y vont au cinéma, au théâtre, utilisent les services administratifs, les commerces.
Nombreux sont nés à Alès, nombreux y travaillent.
Mais la circulation ne se fait pas que vers la ville centre.
Beaucoup d’Alésiens ont fait le choix de vivre à Anduze pour y loger ou pour y travailler, les Alésiens vont à Anduze pour jouir de la beauté de ce village, pour la bambouseraie, pour la poterie, pour le train à vapeur financé d’ailleurs pour partie par le Grand Alès. etc… Nous pourrions y écrire des pages. L’exemple d’Anduze vaut pour toutes les communes autour de la ville centre.
L’interpénétration est telle entre toutes nos communes qu’une gestion cohérente partagée est une évidente nécessité. Comment parler de développement touristique sans travailler avec Anduze, Vèzenobre, Mialet, St Jean du gard ? comment penser tourisme dans notre Région sans préserver justement le caractère rural que certains ont si peur de perdre? Ce qui est vrai pour le tourisme l’est aussi pour d’autres activités comme l’artisanat et l’agriculture.
Ce qui nous rassemble, d’un point de vue historique, économique et humain est infiniment plus important que ce qui nous divise.
Comment ne pas constater, enfin, que les moyens financiers pour chaque commune du Grand Alès sont plus importants que si elle n’y avait pas adhéré.
Je n’ai encore jamais entendu un seul projet concret, qui, par essence, soit incompatible à une adhésion à notre communauté d’agglomération.
Je ne sais pas si j’ai convaincu, Monsieur le Maire, ceux qui sont opposés au regroupement mais si nous voulons les convaincre, nous ne voulons pas les contraindre.
Ils sont des citoyens et des citoyennes libres et il n’est pas dans notre volonté d’imposer notre choix ou notre opinion.
Oui à l’élargissement du Grand Alès, Non à l’annexion.
Oui à un élargissement librement consenti, non à une décision imposée.
Rien dans la loi ne les oblige à adhérer. Et force est de constater que les populations locales y sont opposées.
Il faut dire que certaines de leurs inquiétudes ne sont pas totalement infondées, même si elles ne suffisent pas à justifier, à mon sens, leur refus.
L’endettement excessif de la ville et du Grand Alès, le dossier du traitement des ordures ménagères, contesté et contestable dans ses choix, n’est pas encore finalisé après 3 mandats. Votre attitude qui consiste à dire « je ne suis pas demandeur à de nouvelles adhésions» tout en faisant le contraire par vos actes n’est pas de nature à rassurer car il y voient des arrières pensées.
Ce qu’il faut Monsieur le Maire c’est une attitude sincère, vous auriez du essayer de convaincre, en répondant point par point aux réticences, donner des réponses à leurs attentes, montrer qu’il n’y a pas incompatibilité entre le mode développement urbain de l’agglomération et celui rural de certaines communes.
C’est le dialogue qu’il faut et non le coup de force.
C’est votre attitude, Monsieur le Maire, et votre façon quelque peu autocratique de gouverner qui inquiète.
En résumé, si nous sommes favorables par principe à l’élargissement du Grand Alès, nous en contestons la méthode. Nous souhaitons une adhésion volontaire et non imposée. L’élargissement OUI, l’annexion NON.
Peut-être que la loi de la République les contraindra demain, ils n’auront alors plus de choix, la loi s’imposera à eux. Mais ce n’est pas le cas actuellement, L’esprit et les textes des lois Chevènement incitent aujourd’hui aux regroupements librement consentis .
En conséquence nous ne pourrons pas voter en faveur de cette délibération. Nous voterons Contre.
Fabien Gabillon
Parti Socialiste d’Alès
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