En Amérique latine, le retour de la diplomatie états-unienne du gourdin
Consultez la version en ligne
mardi 02 décembre 2025
Deux fois par mois, recevez la lettre américaine de Mediapart, qui couvre l'actualité du second mandat de Donald Trump, ses implications aux États-Unis mais aussi dans le reste du monde.
Pour recevoir cette lettre gratuite, il vous suffit, si ce n'est pas déjà fait, de vous inscrire ici
Si vous ne souhaitez plus la recevoir, c'est par ici
L'ÉDITO
En Amérique latine, le retour de la diplomatie états-unienne du gourdin
Les États-Unis vont-ils se lancer dans une intervention militaire au Venezuela ? La question se pose depuis plusieurs semaines. Les déclarations des uns et des autres, que ce soit Donald Trump, Marco Rubio, le secrétaire d'État, ou son homologue à la guerre, Pete Hegseth, laissent planer le doute.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le président états-unien affiche des ambitions hégémoniques, semblant renouer avec la « doctrine Monroe » aux XIXe et XXe siècle et sa tristement célèbre diplomatie du gourdin.
À l'époque, Washington considérait qu'il lui était légitime d'intervenir dans son « arrière-cour ». Donald Trump la remet au goût du jour pour lutter contre l'influence de la Chine, s'emparer de ressources naturelles ou conforter des positions stratégiques.
Certains médias états-uniens évoquent la doctrine « Donroe » – mot-valise composé de Donald et de Monroe – pour qualifier cette nouvelle politique à l'égard d'une région que les Américains désignent comme « l'hémisphère occidental ».
En une du New York Post, début janvier, avant même son retour à la Maison-Blanche, on voyait un Donald Trump montrant une carte sur laquelle le Groenland était remplacé par « Our Land » (« notre terre »), le Canada par « 51st State » (« 51e État »), le golfe du Mexique par « Golfe d'Amérique » et le canal de Panamá par « Pana-Maga ».
Depuis plusieurs semaines, la cible principale est le Venezuela. Le pays est accusé d'être un narco-État avec à sa tête un président illégitime, Nicolás Maduro, l'héritier du fondateur du socialisme bolivarien, Hugo Chávez. Tous les moyens sont bons pour le déstabiliser, y compris des frappes militaires dans la mer des Caraïbes contre des embarcations supposées de narcotrafiquants, qui ont fait au total plus de quatre-vingts morts, au mépris des lois internationales.
Le Washington Post a révélé la semaine dernière qu'en septembre, Pete Hegseth a ordonné aux forces armées de ne laisser aucun survivant lors d'une frappe contre un bateau soupçonné de transporter de la drogue. Un deuxième missile avait été lancé, affirme le quotidien, pour tuer deux personnes qui avaient échappé à la première frappe. Il s'agit d'un crime de guerre.
Lundi, la Maison-Blanche est venue au secours de ce dernier en expliquant que l'ordre avait été donné par un haut gradé, l'amiral Bradley, « dans le cadre de ses compétences et conformément à la loi régissant les engagements militaires afin de garantir la destruction du bateau et l'élimination de la menace qui pesait sur les États-Unis ».
Donald Trump déploie non seulement l'armée, mais aussi des méthodes mafieuses. Il punit celles et ceux qui lui déplaisent, comme le président colombien Gustavo Petro, récompensant les autres, comme l'Argentin Javier Milei.
Et il se permet même de s'ingérer dans les affaires intérieures, tentant d'influencer les processus électoraux, que ce soit en Argentine ou au Honduras. Sous son égide, cinquante ans après le sinistre plan Condor destiné à lutter contre la subversion communiste et mis en place par les dictatures militaires et la CIA, une nouvelle alliance réactionnaire tente de se mettre en place. Et si le candidat d'extrême droite José Antonio Kast, nostalgique du général putschiste Pinochet, remporte la présidentielle chilienne le 14 décembre, il en sera un pion supplémentaire.
15 jours pour 1€ seulement Testez Mediapart !
Nos analyses et chroniques
Par François Bougon
Dix mois après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le Parti républicain a payé dans les urnes un bilan économique peu glorieux, avec une inflation élevée. Dans le même temps, les trumpistes affichent leurs divisions sur la politique étrangère et l'affaire Epstein.
Par Mickaël Correia, Lucie Delaporte, Jean-François Demay
Par François Bougon
Après avoir tenté pendant des mois d'empêcher un vote sur l'affaire Epstein, le président états-unien et ses soutiens ont dû reculer. Seule une voix contre s'est élevée à la Chambre des représentants, et aucune au Sénat, qui ont voté pour la publication des documents en possession du ministère de la justice liés au scandale de pédocriminalité.
Par François Bougon Le jeune maire, qui s'apprête à rencontrer Donald Trump, a constitué son équipe de transition de cinq femmes ayant appartenu à des administrations précédentes, ou travaillé pour le gouvernement fédéral ou dans des ONG. Son objectif : agir vite contre le coût de la vie.
Par Occitane Lacurie
Par Fabien Escalona Le politiste Adrien Schu analyse en quoi le président américain bouleverse les relations internationales. Si certaines de ses transgressions n'ont rien de nouveau, sa spécificité serait de réduire tous les liens entretenus par Washington à de la concurrence économique.
Par Fabien Escalona La sociologue Lætitia Bucaille, autrice de « Gaza, quel avenir ? », examine les obstacles au plan Trump pour l'enclave palestinienne. Elle souligne combien le 7-Octobre et la guerre menée par Israël ont fait entrer tous les acteurs du conflit dans une ère nouvelle.
Par Justine Brabant Sommé de répondre en quelques jours à un « plan de paix » en 28 points, largement favorable à Moscou et dont personne ne connaît exactement l'origine, l'exécutif ukrainien a choisi d'avancer avec méthode, pour infléchir autant que possible son contenu.
Par Kateryna Denisova, Martin Fornusek, Kateryna Hodunova, Asami Terajima (Kyiv Independent)
Par Justine Brabant La ville industrielle ukrainienne située à 70 kilomètres du front voit la guerre se rapprocher de mois en mois. Ses habitants veulent la paix, comme tous les Ukrainiens, mais pas aux conditions exigées par le président des États-Unis.
On The Air
15 jours pour 1€ seulement Soutenez Mediapart Nos investigations, vidéos et analyses ne sont possibles que grâce aux contributions de nos abonné·es. Soutenez le premier quotidien en ligne 100% indépendant !
Je teste pour 1€ À la fin de la période de découverte, l'abonnement est reconduit au tarif classique. Offre résiliable en ligne à tout moment.
Albert Einstein a dit : le monde est dangereux à vivre, Non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire
mardi 2 décembre 2025
Fwd: En Amérique latine, le retour de la diplomatie états-unienne du gourdin
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire