vendredi 6 mai 2022

La parlementaire dit ne pas tarir d’exemples pour dénoncer un appareil proche du fantoche

Arrivée à l'Assemblée nationale en 2017, Annie Chapelier faisait partie de ces nouveaux députés élus à la suite de l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée. Mais progressivement, elle prend ses distances avec LREM, qu'elle quittera en 2020 pour le groupe Agir Ensemble. "Avec l'élection d'Emmanuel Macron, on pensait que l'on allait faire avancer des idées pour la France. Mais tous les témoignages que j'ai regroupés dans ce livre vont finalement tous vers le même constat : l'Assemblée nationale n'est qu'un outil d'apparat." 

Majorité parlementaire passive, des initiatives de travail vite tuées dans l'œuf… La parlementaire dit ne
pas tarir d'exemples pour dénoncer un appareil proche du fantoche : "Vous pouvez oublier les années Giscard, avec la loi sur l'IVG, ou Mitterrand, avec l'abolition de la peine de mort. Avant, l'Assemblée pesait dans les décisions. Aujourd'hui, les députés ne sont là que pour tamponner les lois, sans autre pouvoir : le gouvernement les ignore quand il y a désaccord." 

Ce constat s'accompagne d'une "forte inquiétude" : "On a été élus pendant cinq ans pour rien. Le climat ? On n'a rien fait. Le rapport du Giec nous donne trois ans pour réagir, et personne ne fait rien. Les problèmes sociétaux ? On n'a rien fait. La géopolitique ? Poutine et la Chine tentent d'affaiblir les démocraties occidentales. Ils ont de la chance, en France, on s'affaiblit déjà tout seul." 

Une protestation d'autant plus importante qu'Annie Chapelier est secrétaire du bureau de l'Assemblée nationale qui, selon le site de l'Assemblée, « exerce une compétence générale sur l'organisation et le fonctionnement interne de l'Assemblée ». Un rôle qui lui permet donc d'avoir une vue globale sur l'activité de l'institution.

H.Scardapane

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'Assemblée, une "chambre d'enregistrement"

"D'autres députés partagent aussi ce sentiment d'inutilité. C'est le cas d'Annie Chapelier, députée Agir Ensemble du Gard, qui est aussi une "double déçue" du parti La République en marche, qu'elle a quitté en cours de route, et de la fonction de député. L'infirmière anesthésiste refuse de réintégrer l'Assemblée qu'elle qualifie de "chambre d'enregistrement".


"L'immense majorité des œuvres d'art qu'il y a dans l'Assemblée sont en toc. On a des répliques, un décorum devant nous qui n'est pas réel, un peu comme si on était une sorte d'Euro Disney de la démocratie."

Annie Chapelier, députée Agir Ensemble du Gard à franceinfo


"Au bout du compte, si on creuse vraiment le sujet, on se rend compte que même nous, on nous demande de tenir un rôle mais pas de tenir une fonction, poursuit la députée. Un rôle qui est celui d'un acteur de théâtre où nous avons de grandes messes qui sont les questions au gouvernement, les séances, tout est prévu à l'avance etc. Tout cela, c'est une mise en scène !"

Pour d'autres c'est tout l'inverse. Le Parlement remplit son rôle d'après Matthieu Orphelin, ex-marcheur devenu député écologiste de Maine-et-Loire. D'après lui, le problème vient de ceux qui sont à l'intérieur dont il veut s'éloigner. "En politique, on voit le meilleur et le pire, confie-t-il. Le meilleur, c'est d'arriver à faire changer les choses pour les gens. Et puis on voit le pire, ce que les gens imaginent : des apparatchiks dans les partis, des gens qui ne pensent qu'à leur réélection, les coups bas..."
(...)


https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/un-role-d-acteur-de-theatre-un-euro-disney-de-la-democratie-cinq-ans-apres-ces-deputes-ont-decide-de-ne-pas-se-representer-aux-legislatives_5102746.html