Naïveté ou compromission ? Hier EnjoyPhoenix ou Tibo InShape, aujourd’hui McFly et Carlito: les influenceurs les plus en vue sur Youtube sont utilisés par un gouvernement peu aimé des jeunes pour redorer son image. Petit décryptage de la communication du pouvoir en place.
Concours d’anecdotes et suicides d’étudiants
"Que les hommes politiques instrumentalisent des personnalités populaires pour leur com’, cela n’a rien de nouveau. On se souvient des derniers présidents français allant chercher le soutien de sportifs, de chanteuses ou de stars diverses. Mais ce mois de février a été particulièrement riche dans le domaine.
Emmanuel Macron a directement « défié » le duo de youtubeurs McFly et Carlito : s’ils produisaient une vidéo sur les « gestes barrières » dépassant les dix millions de vue, le président s’engageait à les inviter à l’Elysée pour un concours d’anecdotes. Bingo. En trois jours, et bien aidés par leurs six millions d’abonnés, les deux stars de Youtube engrangent les vues demandées avec un clip musical humoristique.
La même semaine, Gabriel Attal lance l’émission #SansFiltre. Cela se passe sur Twitch et le porte-parole du gouvernement y discute des problèmes de la jeunesse avec un panel de jeunes stars des réseaux. En réponse à cette initiative indécente, le hashtag #étudiantspasinfluenceurs fleurit sur Twitter pour rappeler que des influenceurs richissimes représentent assez mal une jeunesse sombrant dans la misère et le désespoir…"
La Cinquième république sur TiktTok
"Ces exemples récents suivent de près d’autres opérations de communication du même genre. Parmi celles-ci, la très gênante vidéo d’EnjoyPhoenix suivant Brune Poirson dans une journée de travail mise en scène, des vidéos « vérité » du même style, réalisés par Ludovic B avec Gabriel Attal, ou encore la promotion par Tibo InShape du Service National Universel – dans ce dernier cas, Tibo a au moins été payé par le contribuable, l’honneur est sauf.
Mais comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ne sommes-nous plus choqués de voir le président s’agiter sur TikTok ou des jeunes stars des réseaux suivre d’obscurs technocrates ? Du côté du pouvoir, la réponse est simple. Cette communication permet de court-circuiter les canaux traditionnels – télévisions, radios et journaux – que les jeunes générations suivent de moins en moins. Elle donne l’image une élite cool, branchée, populaire, authentique. Avec au bout du compte quelques voix en plus aux prochaines élections." .../...
"Sur France Inter, l'humoriste a consacré sa chronique ce matin au patron de Canal+.
"Un "régime autoritaire", selon la comique. Ce matin, sur France Inter, Charline Vanhoenacker a consacré sa chronique humoristique quotidienne à l'article du "Monde" indiquant que les salariés de Canal+, signataires d'une pétition en soutien à Sébastien Thoen, seraient contraints de regretter leur signature sous peine de perdre leur emploi. De son côté, la chaîne a démenti cette information."
"C'est l'enfer !"
"Pour débuter son sketch, l'humoriste belge a campé le rôle d'une employée de Canal+, obligée de défendre le groupe de Vincent Bolloré. "Tout va bien ! Il n'y a aucune forme de pression exercée par la direction. Ils offrent même des cadeaux. Moi, trois jours après avoir signé la pétition, ils m'ont offert une magnifique tête de cheval qu'ils ont fait livrer directement dans mon lit", a débuté Charline Vanhoenacker. Et de poursuivre ironiquement, en passant tes panneaux "Au secours !" et "C'est l'enfer !": "J'entends parler de dérive autoritaire, de climat de terreur. Laissez-moi rire ! C'est vraiment la chaîne du cinéma !"." (...)
2 commentaires:
Libertarianisme et Vème de corvée ?
Les youtubeurs français, paillasson de Macron?
Naïveté ou compromission ? Hier EnjoyPhoenix ou Tibo InShape, aujourd’hui McFly et Carlito: les influenceurs les plus en vue sur Youtube sont utilisés par un gouvernement peu aimé des jeunes pour redorer son image. Petit décryptage de la communication du pouvoir en place.
Concours d’anecdotes et suicides d’étudiants
"Que les hommes politiques instrumentalisent des personnalités populaires pour leur com’, cela n’a rien de nouveau. On se souvient des derniers présidents français allant chercher le soutien de sportifs, de chanteuses ou de stars diverses. Mais ce mois de février a été particulièrement riche dans le domaine.
Emmanuel Macron a directement « défié » le duo de youtubeurs McFly et Carlito : s’ils produisaient une vidéo sur les « gestes barrières » dépassant les dix millions de vue, le président s’engageait à les inviter à l’Elysée pour un concours d’anecdotes. Bingo. En trois jours, et bien aidés par leurs six millions d’abonnés, les deux stars de Youtube engrangent les vues demandées avec un clip musical humoristique.
La même semaine, Gabriel Attal lance l’émission #SansFiltre. Cela se passe sur Twitch et le porte-parole du gouvernement y discute des problèmes de la jeunesse avec un panel de jeunes stars des réseaux. En réponse à cette initiative indécente, le hashtag #étudiantspasinfluenceurs fleurit sur Twitter pour rappeler que des influenceurs richissimes représentent assez mal une jeunesse sombrant dans la misère et le désespoir…"
La Cinquième république sur TiktTok
"Ces exemples récents suivent de près d’autres opérations de communication du même genre. Parmi celles-ci, la très gênante vidéo d’EnjoyPhoenix suivant Brune Poirson dans une journée de travail mise en scène, des vidéos « vérité » du même style, réalisés par Ludovic B avec Gabriel Attal, ou encore la promotion par Tibo InShape du Service National Universel – dans ce dernier cas, Tibo a au moins été payé par le contribuable, l’honneur est sauf.
Mais comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ne sommes-nous plus choqués de voir le président s’agiter sur TikTok ou des jeunes stars des réseaux suivre d’obscurs technocrates ? Du côté du pouvoir, la réponse est simple. Cette communication permet de court-circuiter les canaux traditionnels – télévisions, radios et journaux – que les jeunes générations suivent de moins en moins. Elle donne l’image une élite cool, branchée, populaire, authentique. Avec au bout du compte quelques voix en plus aux prochaines élections."
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https://lepoing.net/les-youtubeurs-francais-paillasson-de-macron/
"Sur France Inter, l'humoriste a consacré sa chronique ce matin au patron de Canal+.
"Un "régime autoritaire", selon la comique. Ce matin, sur France Inter, Charline Vanhoenacker a consacré sa chronique humoristique quotidienne à l'article du "Monde" indiquant que les salariés de Canal+, signataires d'une pétition en soutien à Sébastien Thoen, seraient contraints de regretter leur signature sous peine de perdre leur emploi. De son côté, la chaîne a démenti cette information."
"C'est l'enfer !"
"Pour débuter son sketch, l'humoriste belge a campé le rôle d'une employée de Canal+, obligée de défendre le groupe de Vincent Bolloré. "Tout va bien ! Il n'y a aucune forme de pression exercée par la direction. Ils offrent même des cadeaux. Moi, trois jours après avoir signé la pétition, ils m'ont offert une magnifique tête de cheval qu'ils ont fait livrer directement dans mon lit", a débuté Charline Vanhoenacker. Et de poursuivre ironiquement, en passant tes panneaux "Au secours !" et "C'est l'enfer !": "J'entends parler de dérive autoritaire, de climat de terreur. Laissez-moi rire ! C'est vraiment la chaîne du cinéma !"."
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https://www.ozap.com/actu/charline-vanhoenacker-se-paye-vincent-bollore-le-leader-supreme-au-charisme-inegalable/602304
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