"Ils et elles étaient employé, fonctionnaire, ouvrier ou commercial. Ils et elles ont fait le choix de devenir paysans et paysannes, recourant à la terre pour se réapproprier leur vie et renouer avec l’autonomie. " .../...
"Ces reconversions n’ont rien d’anecdotique « Aujourd’hui, les enfants d’agriculteurs ne sont plus assez nombreux pour reprendre l’exploitation de leur parents. D’ailleurs, ils n’en n’ont pas forcément envie », reconnaît un vieil agriculteur du coin, pour l’instant sans repreneur. En France, dans dix ans, la moitié des agriculteurs partira à la retraite. La moyenne d’âge des exploitants agricoles atteint 52 ans. La relève est indispensable si l’on veut pérenniser le secteur. Et ne pas l’abandonner aux fermes usines ou aux firmes agroalimentaires, qui créent une agriculture sans agriculteur.
Comme la bande de la Gravelle, de plus en plus d’hommes et de femmes se reconvertissent dans la paysannerie avec fougue et passion. Alors que rien ne les y prédestinait. À la Tournerie, dans le Limousin, onze amis sans racine agricole ont remplacé l’unique agriculteur après son décès. À l’origine, sur les 83 hectares, il n’y avait qu’un élevage bovin classique. Maintenant, on y cultive des légumes de saison, on y fabrique du fromage de chèvre et de vache, de la crème fraîche, des yaourts, de la viande de porc, du pain au levain et on y brasse même de la bière artisanale. Les jeunes paysans "empruntent leur rémunération"." .../...
Le geste paysan contient une puissance subversive
"Cette nouvelle vague diffère du retour à la terre des années 1970. Moins visible, plus enracinée. « C’est une révolution silencieuse, analyse Sylvain Pechoux, coauteur du livre Devenir paysan. Le mouvement reste discret, à l’image des motivations de ces nouveaux agriculteurs : plus personnelles et intimes que celles de leurs aînés néo-ruraux. » Leurs installations s’inscrivent dans la durée — 9 « hors cadre familial » sur 10 sont toujours agriculteurs après 10 ans d’activité — quand les expériences soixante-huitardes ont souvent été éphémères.
Aujourd’hui, le geste paysan contient une puissance subversive. Il permet de renouer avec l’autonomie. À une époque où la dépossession n’a jamais été aussi violente. « Nous ne savons pas vivre sans supermarché », reconnaissait le chercheur Pablo Servigne sur Reporterre. Devenir paysan est une manière de s’émanciper du monde industriel. L’agriculture, un outil de libération. « Face au système, la possession d’une parcelle cultivable reste une formidable caisse de grève », assure la revue anarchiste Offensive." .../...
Les paysans devraient immédiatement quitter le Salon de l'agriculture !
TRIBUNE. Les Français sont invités à donner leur avis sur la PAC lors d'un débat lancé par Karine Le Marchand. « Indigne » et « méprisant », pour l'écrivain Jean-Paul Pelras.
"En plus de 30 ans, j'en ai entendu des conneries, mais celle-là les coiffe toutes au poteau : un débat national sur l'agriculture et l'utilisation des fonds européens a donc été lancé dimanche par le ministre Didier Guillaume. Ou, plus précisément, par l'animatrice de télé-réalité Karine Le Marchand, spécialisée dans l'art de mettre en relation celles et ceux qui n'ont pas pu trouver l'âme sœur au bal du village ou dans les petites annonces du Chasseur français." .../...
2 commentaires:
Devenir paysan pour être libre
"Ils et elles étaient employé, fonctionnaire, ouvrier ou commercial. Ils et elles ont fait le choix de devenir paysans et paysannes, recourant à la terre pour se réapproprier leur vie et renouer avec l’autonomie. "
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"Ces reconversions n’ont rien d’anecdotique
« Aujourd’hui, les enfants d’agriculteurs ne sont plus assez nombreux pour reprendre l’exploitation de leur parents. D’ailleurs, ils n’en n’ont pas forcément envie », reconnaît un vieil agriculteur du coin, pour l’instant sans repreneur. En France, dans dix ans, la moitié des agriculteurs partira à la retraite. La moyenne d’âge des exploitants agricoles atteint 52 ans. La relève est indispensable si l’on veut pérenniser le secteur. Et ne pas l’abandonner aux fermes usines ou aux firmes agroalimentaires, qui créent une agriculture sans agriculteur.
Comme la bande de la Gravelle, de plus en plus d’hommes et de femmes se reconvertissent dans la paysannerie avec fougue et passion. Alors que rien ne les y prédestinait. À la Tournerie, dans le Limousin, onze amis sans racine agricole ont remplacé l’unique agriculteur après son décès. À l’origine, sur les 83 hectares, il n’y avait qu’un élevage bovin classique. Maintenant, on y cultive des légumes de saison, on y fabrique du fromage de chèvre et de vache, de la crème fraîche, des yaourts, de la viande de porc, du pain au levain et on y brasse même de la bière artisanale. Les jeunes paysans "empruntent leur rémunération"."
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Le geste paysan contient une puissance subversive
"Cette nouvelle vague diffère du retour à la terre des années 1970. Moins visible, plus enracinée. « C’est une révolution silencieuse, analyse Sylvain Pechoux, coauteur du livre Devenir paysan. Le mouvement reste discret, à l’image des motivations de ces nouveaux agriculteurs : plus personnelles et intimes que celles de leurs aînés néo-ruraux. » Leurs installations s’inscrivent dans la durée — 9 « hors cadre familial » sur 10 sont toujours agriculteurs après 10 ans d’activité — quand les expériences soixante-huitardes ont souvent été éphémères.
Aujourd’hui, le geste paysan contient une puissance subversive. Il permet de renouer avec l’autonomie. À une époque où la dépossession n’a jamais été aussi violente. « Nous ne savons pas vivre sans supermarché », reconnaissait le chercheur Pablo Servigne sur Reporterre. Devenir paysan est une manière de s’émanciper du monde industriel. L’agriculture, un outil de libération. « Face au système, la possession d’une parcelle cultivable reste une formidable caisse de grève », assure la revue anarchiste Offensive."
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https://reporterre.net/Devenir-paysan-pour-etre-libre
Les paysans devraient immédiatement quitter le Salon de l'agriculture !
TRIBUNE. Les Français sont invités à donner leur avis sur la PAC lors d'un débat lancé par Karine Le Marchand. « Indigne » et « méprisant », pour l'écrivain Jean-Paul Pelras.
"En plus de 30 ans, j'en ai entendu des conneries, mais celle-là les coiffe toutes au poteau : un débat national sur l'agriculture et l'utilisation des fonds européens a donc été lancé dimanche par le ministre Didier Guillaume. Ou, plus précisément, par l'animatrice de télé-réalité Karine Le Marchand, spécialisée dans l'art de mettre en relation celles et ceux qui n'ont pas pu trouver l'âme sœur au bal du village ou dans les petites annonces du Chasseur français."
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https://www.lepoint.fr/debats/les-paysans-devraient-immediatement-quitter-le-salon-de-l-agriculture-26-02-2020-2364581_2.php
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