L'absence des pouvoirs publics
"Malgré ce constat scientifique, et malgré nos relances, l'usine Solvay est restée sourde à nos relances. De même que l'Agence régionale de santé Occitanie (ARS). L'organisme avait pourtant réagi aux révélations de Générations futures en février dernier. Après une première campagne de mesure des PFAS dans l'eau potable n'incluant pas le TFA, elle s'est résolue à lancer des analyses visant la molécule, justement dans les captages d'eau potable liés au Gardon. Elle a prévu d'effectuer des prélèvements dans de nombreuses communes où Générations futures est déjà passé. L'ARS a-t-elle déjà effectué ces analyses ? A-t-elle des résultats ? Nous n'avons pas eu de réponse à nos questions.
Solvay, de son côté, promettait fin mai de réaliser une étude « d'interprétation de l'état des milieux » et de soumettre à l'administration « un programme de mesures des composés fluorés » d'ici la fin de l'année. Ces mesures seront-elles réellement mises en place ? Le doute est permis. Solvay a brutalement annoncé fin septembre qu'elle allait arrêter définitivement l'usine d'ici octobre 2025, supprimant au passage 68 emplois. Le groupe pharmaceutique belge a indiqué que les nouvelles normes françaises et européennes sur les PFAS nécessiteraient « d'importants investissements qui ne seraient pas justifiés au regard de la performance du site de Salindres ces dernières années ». Mais même si Solvay s'en va, la pollution persistera.
Lire aussi : Dans le Gard, des salariés « dévastés » par la fermeture d'une usine à PFAS
Reporterre a contacté les responsables des différents réseaux d'eau potable analysés. La mairie de Comps dit s'en remettre à « l'expertise » de l'ARS. Bernard Clément, maire communiste de Domessargues et président du Syndicat des eaux qui dessert 12 communes dont 3 prélevées (Saint-Théodorit, Maruéjols-lès-Gardon et Cassagnoles), a été plus loquace.
« On a demandé à l'ARS et à notre laboratoire d'analyses, à l'avenir, de contrôler aussi le TFA sur l'ensemble de nos points de prélèvement », nous assure-t-il. Mais il avoue se sentir dans une impasse. Mettre en place une usine de traitement de l'eau « multiplierait son coût par dix », nous explique-t-il. « J'attends du législateur qu'il nous dise ce que l'on doit faire. Comment voulez-vous qu'à mon niveau j'ai la capacité de décider ? » Compte-t-il demander à Solvay de payer la dépollution ? « On n'a pas à attendre de cadeaux d'une multinationale », répond-il, fataliste.
Dépités de l'absence de réaction des pouvoirs publics, certains citoyens se sont organisés. Le collectif Gardon l'eau saine, à Saint-Théodorit, a testé un système de filtration de l'eau potable à domicile, et constaté une forte baisse du taux de TFA dans l'eau du robinet. « Nous sommes contents d'avoir trouvé une solution face à la pollution de notre eau potable, malgré le fait que ce soit un système individuel de filtration. Nous restons cependant mobilisés pour que le problème soit réglé de façon collective », écrivaient-ils sur Facebook le 9 octobre dernier."
https://reporterre.net/Polluant-eternel-dans-l-eau-13-communes-du-Gard-touchees-selon-des-resultats-ineditsarticle
Albert Einstein a dit : le monde est dangereux à vivre, Non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire
mardi 22 octobre 2024
L’absence des pouvoirs publics
On a demandé à l’ARS et à notre laboratoire d’analyses, à l’avenir, de contrôler aussi le TFA sur l’ensemble de nos points de prélèvement », nous assure-t-il. Mais il avoue se sentir dans une impasse.
Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Eaux en bouteille : Nestlé a bien eu recours à "des traitements interdits", "au vu et au su" de plusieurs ministres - France Bleu" :
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Pierre Meurin pris en étau sur sa circonscription !...
Des rapports explosifs
"L'usine a été pointée du doigt début 2024 par un rapport de l'association environnementale Générations Futures qui avait mis en évidence des "concentrations exceptionnellement élevées" de PFAS dans les cours d'eau proches de l'usine Solvay et dans l'eau du robinet de deux villages éloignés de plus de 20 kilomètres.
La direction de Solvay avait expliqué que les "efforts importants" réalisés en termes de diversification et d'investissements pour tenter de maintenir la compétitivité du site de Salindres n'avaient pas produit les résultats escomptés.
Ce mardi, le média Reporterre et Générations Futures ont à nouveau publié les conclusions des prélèvements d’eau potable effectués dans plusieurs communes du Gard.
Treize nouvelles communes, qui presque toutes puisent leur eau dans des nappes liées au Gardon, ont été testées par cette association et des collectifs citoyens.
Selon les résultats obtenus, du TFA a été trouvé dans l’eau potable en quantité significative de toutes ces communes, sauf pour celle ne puisant pas dans le Gardon."
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/gard/nimes/la-production-de-l-usine-de-solvay-dans-le-gard-jugee-dangereuse-par-le-gouvernement-3049417.html
Enregistrer un commentaire