"Michel Barnier est un vieux de la vieille. Déjà ministre sous Edouard Balladur, il était déjà à l’Assemblée nationale en 1981, soit il y a 43 ans, lors du vote sur la dépénalisation de l’homosexualité auquel il a voté contre. Âgé de 73 ans, le nouveau Premier ministre aura une lourde tâche devant lui : redresser le déficit public… et faire face à une opposition qui s’annonce rude.
Le Premier ministre pas censuré grâce au Rassemblement national ?
Une motion de censure contre le futur gouvernement de Michel Barnier est quasi-certaine : le Nouveau Front Populaire devrait, de toute évidence, en déposer une, ayant affirmé qu’il censurerait tout gouvernement de droite. Or, si Xavier Bertrand est un tenant d’une droite sociale, Michel Barnier est bien plus proche de l’extrême-droite que le président des Hauts-de-France.
Or, c’est potentiellement ce positionnement qui a conduit à son choix : il est possible que le Rassemblement national ne le censure pas. Michel Barnier s’est déjà exprimé en faveur de la retraite à 65 ans, par exemple.
Quant à savoir quand il prendra ses fonctions, aucune annonce officielle n’a été faite, mais les premières rumeurs parlent d’une passation de pouvoirs dès le 5 septembre 2024 à 16 heures. De toute manière, cette passation devra se faire rapidement car le dossier le plus brûlant de la rentrée, le Budget 2025, commence à sérieusement se faire attendre."
« Un coup de force contre la démocratie, dangereux pour l’avenir de notre pays », selon les communistes
"Dans un communiqué, le groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste Kanaky (CRCE-K) déplore un « coup de force contre la démocratie, dangereux pour l’avenir de notre pays », selon les communistes. « En désignant Michel Barnier, Emmanuel Macron fait le choix d’une orthodoxie libérale que l’ancien commissaire européen symbolise parfaitement », écrivent-ils.
Jointe par Public Sénat, la présidente de groupe Cécile Cukierman s’est montrée plus mesurée que dans le communiqué rédigé en son nom, tout en ne se faisant aucune illusion. « J’attends de voir ce qu’il propose pour répondre à la critique politique que nous traversons. Michel Barnier n’est pas réputé pour être le plus progressiste de notre pays. Jusque-là, il a été l’homme du compromis au service de l’Union européenne, et de fait, de la casse des services publics dans notre pays. Nous jugerons sur les actes. »
Toujours dans les rangs du groupe communiste, Céline Brulin évoque un « hold-up » de la part d’Emmanuel Macron, quand Pierre Ouzoulias parle d’un « terrible coup porté à la démocratie et au peuple français ».
La gauche s’insurge de l’influence du Rassemblement national
Une critique revient aussi souvent dans la bouche des sénateurs de gauche : le fait que le chef de l’État ait arrêté son choix, en fonction de l’attitude du RN. Le député Sébastien Chenu a prévenu qu’il n’y aurait « pas de censure de principe » contre le gouvernement Barnier.
« En nommant un technicien, Emmanuel Macron fait fi de la politique et ouvre la voie à une alliance entre le RN et la macronie. Une nouvelle digue vient de sauter », conclut le sénateur PS Rémi Cardon. « Michel Barnier est désormais placé sous la main mise du RN, à rebours du front républicain qui s’est exprimé. Forfaiture ! » s’écrie le sénateur PS David Ros. « Emmanuel Macron est même prêt pour perpétuer sa politique à ériger le Rassemblement national en arbitre dont dépendra le sort du gouvernement », condamnent les sénateurs CRCE.
Pour Patrick Kanner, « Emmanuel Macron, par sa politique, permet au RN d’être un faiseur de roi. C’est dramatique pour le pays. »
"Jeudi 5 septembre au matin, le Nouveau Front populaire (NFP), nourrissant visiblement encore quelques espoirs, se fend d’un énième communiqué pressant Emmanuel Macron – après soixante jours d’attente et une litanie de noms distillés –, de nommer, enfin, Lucie Castets, sa candidate, pour Matignon, « pour sortir de l’impasse ». Une énième exhortation qui tombe, une énième fois, dans le vide.
Quelques heures plus tard, à la mi-journée, Michel Barnier, membre du parti Les Républicains (LR), est nommé premier ministre par Emmanuel Macron. De nouveaux communiqués déferlent aussitôt, émanant des états-majors des différents partenaires de l’alliance de la gauche. Unanimes, ils promettent de combattre le nouveau gouvernement.
Comme ses autres partenaires du NFP, le Parti socialiste (PS) a annoncé, dans un communiqué, qu’il censurera Michel Barnier, au motif qu’il « ne dispose ni de la légitimité politique, ni de la légitimité républicaine ». Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, déplore un « déni démocratique porté à son apogée » avec la nomination d’« un premier ministre issu du parti qui est arrivé en quatrième position et qui n’a même pas participé au front républicain [contre le Rassemblement national] ». « Nous entrons dans une crise de régime », conclut-il.
« Un bras d’honneur aux Français »
Sur YouTube, le fondateur de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, est tout aussi définitif. « L’élection [législative] a été volée aux Français. Le message a été nié », s’insurge-t-il, alors que le NFP est arrivé en tête, mais sans majorité absolue.
Même tonalité chez l’ex-député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel. Pour lui, le choix de l’ancien commissaire européen de droite est « un bras d’honneur aux Français qui aspirent au changement ». « C’est un vrai scandale », s’insurge, à son tour, Marine Tondelier, la cheffe de file des Ecologistes.
Pour François Hollande, en déplacement à la foire de Châlons-en-Champagne, « il y a la quasi-certitude » que, si Michel Barnier a pu être désigné par M. Macron, « c’est parce que le Rassemblement national [RN] a donné une forme de quitus ». L’ancien président de la République juge que le nouveau chef du gouvernement devra « s’en expliquer » devant l’Assemblée nationale.
Quant à Lucie Castets, elle fustige, auprès de Mediapart, un premier ministre aux « idées réactionnaires ». La haut fonctionnaire fait notamment référence à l’opposition de Michel Barnier, alors jeune député de 30 ans, à la dépénalisation de l’homosexualité, en 1981. Une position immédiatement dénoncée, également, par Jean-Luc Mélenchon." (…)
Barnier Premier ministre : MARINE A CHOISI le fondu savoyard Pure Politique
https://youtu.be/p3pSDv93wiY?si=Ha94V87cT0tm4TsZ
La nomination de Michel Barnier à Matignon, la nouvelle coalition qui va des macronistes à l’extrême droite en passant par la droite et la colère de la gauche. C’est le sommaire de ce numéro 96 de Pol’Express.
7 commentaires:
@JLMelenchon
Emmanuel Macron a volé l'élection au peuple français
Michel Barnier : c’est le Gouvernement de M. Macron et Mme Le Pen
https://youtube.com/shorts/FKFNiFOEuv4?si=Hi9zbd_cgYxk5E-q
"Michel Barnier est un vieux de la vieille. Déjà ministre sous Edouard Balladur, il était déjà à l’Assemblée nationale en 1981, soit il y a 43 ans, lors du vote sur la dépénalisation de l’homosexualité auquel il a voté contre. Âgé de 73 ans, le nouveau Premier ministre aura une lourde tâche devant lui : redresser le déficit public… et faire face à une opposition qui s’annonce rude.
Le Premier ministre pas censuré grâce au Rassemblement national ?
Une motion de censure contre le futur gouvernement de Michel Barnier est quasi-certaine : le Nouveau Front Populaire devrait, de toute évidence, en déposer une, ayant affirmé qu’il censurerait tout gouvernement de droite. Or, si Xavier Bertrand est un tenant d’une droite sociale, Michel Barnier est bien plus proche de l’extrême-droite que le président des Hauts-de-France.
Or, c’est potentiellement ce positionnement qui a conduit à son choix : il est possible que le Rassemblement national ne le censure pas. Michel Barnier s’est déjà exprimé en faveur de la retraite à 65 ans, par exemple.
Quant à savoir quand il prendra ses fonctions, aucune annonce officielle n’a été faite, mais les premières rumeurs parlent d’une passation de pouvoirs dès le 5 septembre 2024 à 16 heures. De toute manière, cette passation devra se faire rapidement car le dossier le plus brûlant de la rentrée, le Budget 2025, commence à sérieusement se faire attendre."
https://www.economiematin.fr/barnier-premier-ministre-nomination-matignon-droite
« Un coup de force contre la démocratie, dangereux pour l’avenir de notre pays », selon les communistes
"Dans un communiqué, le groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste Kanaky (CRCE-K) déplore un « coup de force contre la démocratie, dangereux pour l’avenir de notre pays », selon les communistes. « En désignant Michel Barnier, Emmanuel Macron fait le choix d’une orthodoxie libérale que l’ancien commissaire européen symbolise parfaitement », écrivent-ils.
Jointe par Public Sénat, la présidente de groupe Cécile Cukierman s’est montrée plus mesurée que dans le communiqué rédigé en son nom, tout en ne se faisant aucune illusion. « J’attends de voir ce qu’il propose pour répondre à la critique politique que nous traversons. Michel Barnier n’est pas réputé pour être le plus progressiste de notre pays. Jusque-là, il a été l’homme du compromis au service de l’Union européenne, et de fait, de la casse des services publics dans notre pays. Nous jugerons sur les actes. »
Toujours dans les rangs du groupe communiste, Céline Brulin évoque un « hold-up » de la part d’Emmanuel Macron, quand Pierre Ouzoulias parle d’un « terrible coup porté à la démocratie et au peuple français ».
La gauche s’insurge de l’influence du Rassemblement national
Une critique revient aussi souvent dans la bouche des sénateurs de gauche : le fait que le chef de l’État ait arrêté son choix, en fonction de l’attitude du RN. Le député Sébastien Chenu a prévenu qu’il n’y aurait « pas de censure de principe » contre le gouvernement Barnier.
« En nommant un technicien, Emmanuel Macron fait fi de la politique et ouvre la voie à une alliance entre le RN et la macronie. Une nouvelle digue vient de sauter », conclut le sénateur PS Rémi Cardon. « Michel Barnier est désormais placé sous la main mise du RN, à rebours du front républicain qui s’est exprimé. Forfaiture ! » s’écrie le sénateur PS David Ros. « Emmanuel Macron est même prêt pour perpétuer sa politique à ériger le Rassemblement national en arbitre dont dépendra le sort du gouvernement », condamnent les sénateurs CRCE.
Pour Patrick Kanner, « Emmanuel Macron, par sa politique, permet au RN d’être un faiseur de roi. C’est dramatique pour le pays. »
https://www.publicsenat.fr/actualites/politique/deni-democratique-inqualifiable-la-nomination-de-michel-barnier-fait-lunanimite-contre-elle-dans-la-gauche-du-senat
LA LITANIE DU BRAS D'HONNEUR...
"Jeudi 5 septembre au matin, le Nouveau Front populaire (NFP), nourrissant visiblement encore quelques espoirs, se fend d’un énième communiqué pressant Emmanuel Macron – après soixante jours d’attente et une litanie de noms distillés –, de nommer, enfin, Lucie Castets, sa candidate, pour Matignon, « pour sortir de l’impasse ». Une énième exhortation qui tombe, une énième fois, dans le vide.
Quelques heures plus tard, à la mi-journée, Michel Barnier, membre du parti Les Républicains (LR), est nommé premier ministre par Emmanuel Macron. De nouveaux communiqués déferlent aussitôt, émanant des états-majors des différents partenaires de l’alliance de la gauche. Unanimes, ils promettent de combattre le nouveau gouvernement.
Comme ses autres partenaires du NFP, le Parti socialiste (PS) a annoncé, dans un communiqué, qu’il censurera Michel Barnier, au motif qu’il « ne dispose ni de la légitimité politique, ni de la légitimité républicaine ». Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, déplore un « déni démocratique porté à son apogée » avec la nomination d’« un premier ministre issu du parti qui est arrivé en quatrième position et qui n’a même pas participé au front républicain [contre le Rassemblement national] ». « Nous entrons dans une crise de régime », conclut-il.
« Un bras d’honneur aux Français »
Sur YouTube, le fondateur de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, est tout aussi définitif. « L’élection [législative] a été volée aux Français. Le message a été nié », s’insurge-t-il, alors que le NFP est arrivé en tête, mais sans majorité absolue.
Même tonalité chez l’ex-député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel. Pour lui, le choix de l’ancien commissaire européen de droite est « un bras d’honneur aux Français qui aspirent au changement ». « C’est un vrai scandale », s’insurge, à son tour, Marine Tondelier, la cheffe de file des Ecologistes.
Pour François Hollande, en déplacement à la foire de Châlons-en-Champagne, « il y a la quasi-certitude » que, si Michel Barnier a pu être désigné par M. Macron, « c’est parce que le Rassemblement national [RN] a donné une forme de quitus ». L’ancien président de la République juge que le nouveau chef du gouvernement devra « s’en expliquer » devant l’Assemblée nationale.
Quant à Lucie Castets, elle fustige, auprès de Mediapart, un premier ministre aux « idées réactionnaires ». La haut fonctionnaire fait notamment référence à l’opposition de Michel Barnier, alors jeune député de 30 ans, à la dépénalisation de l’homosexualité, en 1981. Une position immédiatement dénoncée, également, par Jean-Luc Mélenchon."
(…)
https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/09/05/michel-barnier-a-matignon-la-gauche-promet-de-censurer-le-nouveau-premier-ministre-sans-legitimite-politique_6305108_823448.html
Barnier Premier ministre : MARINE A CHOISI le fondu savoyard
Pure Politique
https://youtu.be/p3pSDv93wiY?si=Ha94V87cT0tm4TsZ
La nomination de Michel Barnier à Matignon, la nouvelle coalition qui va des macronistes à l’extrême droite en passant par la droite et la colère de la gauche. C’est le sommaire de ce numéro 96 de Pol’Express.
Journaliste : Serge Faubert
Images : Serge Faubert
Édition : Maxime Hector
@humanitefr
Barnier et les "gens d'en bas"
https://youtube.com/shorts/S9cL6lqGn8E?si=6-Z0UZVrl7Dh1NFX
Quand la condescendance s'invite à la cuvée !...
https://www.liberation.fr/politique/assistants-fictifs-du-rassemblement-national-les-faux-documents-de-jordan-bardella-20240909_5IHPRZRD7NAORD7PNHD5UHJAIA/
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