Moins de trois jours. "C’est le temps qu’il aura fallu attendre avant d’entendre de sérieuses dissonances au sein de la coalition gouvernementale formée par les macronistes et la droite, et de voir le Rassemblement national formuler des menaces explicites de censure. Résultat de cette première manche : 1 pour l’extrême droite – 0 pour le camp présidentiel. Le match a démarré mardi 24 septembre au micro de France Inter par l’audacieuse tentative du nouveau ministre de l’Economie, Antoine Armand, d’exclure le RN de «l’arc républicain», et donc de ne pas les recevoir à Bercy pour discuter des finances publiques.
Deux heures plus tard, la réaction de Marine Le Pen a pris la forme d’un coup de pression énoncé avec le sourire devant les caméras : «Quand j’entends Antoine Armand dire que sa porte est fermée au RN alors que le budget arrive, je pense que le Premier ministre doit aller expliquer à ses ministres la philosophie de son gouvernement, car il semblerait que certains n’aient pas encore totalement compris.» (…)
"Michel Barnier a alors téléphoné à Marine Le Pen pour la rassurer, désavouant du coup Antoine Armand. Au cours de cet échange, le chef de l’Exécutif lui a confirmé qu’elle sera reçue ces prochains jours par son ministre de l’Économie et des Finances, au même titre que les autres partis politiques, rapporte «Le Figaro».
Michel Barnier a enjoint Antoine Armand de rectifier le tir auprès du RN, explique notre confrère. Le second s’est exécuté. Il s’est fendu mardi d’un communiqué de presse aux accents de rétropédalage. Il y précise qu’il «recevra toutes les forces politiques représentées au parlement»." (…)
"Il est le chef du gouvernement mais, politiquement, Michel Barnier est un Premier ministre faible et sous tutelle. Une triple tutelle, sans même parler du rôle qu’Emmanuel Macron entend jouer depuis l’Elysée dans les temps qui viennent. Celle de Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, celle de Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République, et celle de Laurent Wauquiez, président du groupe La Droite républicaine. Trois personnalités guidées en premier lieu par leur ambition présidentielle et qui comptent bien jouer les premiers rôles dans la période qui s’annonce." (…)
"En réalité, plus de la moitié (56 %) de la fraude sociale provient des entreprises ou des travailleurs indépendants, et tient grandement à des cotisations non versées. Dans ce domaine, «le risque le plus important porte sur les micro-entrepreneurs», rappelle le HCFiPS. Les dérives des professionnels de santé, elles, représentent 10 % du global. Parmi ces fraudes, on estime que les contrôles permettent de détecter 2,1 milliards d’euros, dont 0,5 milliard est évité grâce à une intervention empêchant la fraude en amont. Le recouvrement des sommes, lui, représente 0,6 milliard d’euros. De l’argent qu’il est plus facile d’aller récupérer sur les assurés sociaux, car il est possible de leur prélever les sommes dues directement dans les prestations qui leur sont versées. C’est plus compliqué avec les entreprises qui fraudent l’Urssaf (53 % du total de la fraude), car elles peuvent disparaître ou organiser leur propre insolvabilité.
Dans cette situation, «le “tout-contrôle” n’est pas pleinement efficace», souligne le HCFiPS : «Il est coûteux en ressources humaines ; il peut être contreproductif en termes d’accès aux droits ; il a un coût symbolique en ce qu’il peut stigmatiser telle ou telle population (les pauvres, les professionnels de santé…) ; il n’est pas pleinement efficace au plan financier, puisque les institutions ne peuvent ni détecter, ni a fortiori, recouvrer 100 % des sommes fraudées.» Il faudrait aussi, souligne le rapport, «distinguer de façon cohérente entre branches» ce que sont «l’erreur» et la «fraude», six ans après la loi Essoc de 2018 qui avait introduit la notion de «droit à l’erreur»." (…)
Même les électeurs de droite plébiscitent la taxation des grandes fortunes
"Étonnamment, les sympathisants du parti présidentiel Ensemble ou des « Républicains » partagent les mêmes opinions que le reste de la population sur la nécessité de davantage taxer les riches. « Un enseignement important, c’est qu’il y a un consensus sur l’adhésion, y compris chez les CSP + », note Stanislas Hannoun.
Selon lui, cette volonté quasi unanime d’une meilleure justice fiscale met le gouvernement au pied du mur et le somme de dégager ces recettes fiscales au lieu de réduire la dépense publique, à l’heure où 73 % des Français notent par ailleurs une détérioration de la qualité des services publics. « Ce sondage doit permettre d’envoyer des messages forts au gouvernement, et nous serons vigilants à ce qu’il se passera lors de l’examen du projet de loi de finances », estime Stanislas Hannoun.
Pour accompagner la publication du sondage, Oxfam propose 16 mesures de justice fiscale qui permettraient de dégager au moins 101 milliards d’euros de recettes et de contrecarrer le creusement des inégalités, exacerbées depuis 2017. Parmi ces mesures, l’ONG propose par exemple l’instauration d’un ISF climatique à destination des milliardaires les plus polluants, le réalignement de la fiscalité du capital sur celle du travail ou la taxation automatique des superprofits."
"À peine quatre jours d’existence et les couacs s’enchaînent au sein du gouvernement. Mercredi 25 septembre, c’est le maire LR de Cannes David Lisnard qui a eu droit à un coup de fil d’excuses de Michel Barnier. Il voulait corriger les propos de sa ministre de la Transition Écologique, Agnès Pannier-Runacher qui avait semblé minimiser l’impact des inondations lundi à Cannes en pointant l’imperméabilisation des sols qui empêche l’écoulement des pluies alors que, "50 mm d’eau, c’est pas non plus les chutes du Niagara", disait-elle.
La veille, Michel Barnier avait fait acte de contrition auprès de Marine Le Pen pour démentir son ministre de l’Économie Antoine Armand, qui avait exclu le RN de "l’arc républicain ". Ce n’est plus un Premier ministre, c’est un pompier volant. Michel Barnier, c’est le Red Adair du gouvernement qui passe son temps à éteindre les départs d’incendie allumés par ses ministres. " (…)
7 commentaires:
ARMAND, FRONTISPICE DE L'ARC RÉPUBLICAIN...
Moins de trois jours.
"C’est le temps qu’il aura fallu attendre avant d’entendre de sérieuses dissonances au sein de la coalition gouvernementale formée par les macronistes et la droite, et de voir le Rassemblement national formuler des menaces explicites de censure. Résultat de cette première manche : 1 pour l’extrême droite – 0 pour le camp présidentiel. Le match a démarré mardi 24 septembre au micro de France Inter par l’audacieuse tentative du nouveau ministre de l’Economie, Antoine Armand, d’exclure le RN de «l’arc républicain», et donc de ne pas les recevoir à Bercy pour discuter des finances publiques.
Deux heures plus tard, la réaction de Marine Le Pen a pris la forme d’un coup de pression énoncé avec le sourire devant les caméras : «Quand j’entends Antoine Armand dire que sa porte est fermée au RN alors que le budget arrive, je pense que le Premier ministre doit aller expliquer à ses ministres la philosophie de son gouvernement, car il semblerait que certains n’aient pas encore totalement compris.» (…)
https://www.liberation.fr/politique/gouvernement-barnier-la-soumission-au-rn-ebranle-le-camp-presidentiel-20240925_PTV6SVPADZF6LB4DNOL3PS35RU/
https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/apres-la-mort-de-philippine-bruno-retailleau-court-derriere-le-rn-et-demande-l-aide-de-migaud_240080.html
LES MARMOTTES "VOISINES" OBSERVENT...
Recadrage et désaveu
"Michel Barnier a alors téléphoné à Marine Le Pen pour la rassurer, désavouant du coup Antoine Armand. Au cours de cet échange, le chef de l’Exécutif lui a confirmé qu’elle sera reçue ces prochains jours par son ministre de l’Économie et des Finances, au même titre que les autres partis politiques, rapporte «Le Figaro».
Michel Barnier a enjoint Antoine Armand de rectifier le tir auprès du RN, explique notre confrère. Le second s’est exécuté. Il s’est fendu mardi d’un communiqué de presse aux accents de rétropédalage. Il y précise qu’il «recevra toutes les forces politiques représentées au parlement»."
(…)
https://www.tdg.ch/gouvernement-barnier-couac-entre-ministres-de-france-voisine-261882806992
"Il est le chef du gouvernement mais, politiquement, Michel Barnier est un Premier ministre faible et sous tutelle. Une triple tutelle, sans même parler du rôle qu’Emmanuel Macron entend jouer depuis l’Elysée dans les temps qui viennent. Celle de Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, celle de Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République, et celle de Laurent Wauquiez, président du groupe La Droite républicaine. Trois personnalités guidées en premier lieu par leur ambition présidentielle et qui comptent bien jouer les premiers rôles dans la période qui s’annonce."
(…)
https://www.liberation.fr/politique/michel-barnier-un-premier-ministre-sous-une-triple-tutelle-20240926_C5K5HZZVB5FHXEU53BI7HMWO5E/
"En réalité, plus de la moitié (56 %) de la fraude sociale provient des entreprises ou des travailleurs indépendants, et tient grandement à des cotisations non versées. Dans ce domaine, «le risque le plus important porte sur les micro-entrepreneurs», rappelle le HCFiPS. Les dérives des professionnels de santé, elles, représentent 10 % du global. Parmi ces fraudes, on estime que les contrôles permettent de détecter 2,1 milliards d’euros, dont 0,5 milliard est évité grâce à une intervention empêchant la fraude en amont. Le recouvrement des sommes, lui, représente 0,6 milliard d’euros. De l’argent qu’il est plus facile d’aller récupérer sur les assurés sociaux, car il est possible de leur prélever les sommes dues directement dans les prestations qui leur sont versées. C’est plus compliqué avec les entreprises qui fraudent l’Urssaf (53 % du total de la fraude), car elles peuvent disparaître ou organiser leur propre insolvabilité.
Dans cette situation, «le “tout-contrôle” n’est pas pleinement efficace», souligne le HCFiPS : «Il est coûteux en ressources humaines ; il peut être contreproductif en termes d’accès aux droits ; il a un coût symbolique en ce qu’il peut stigmatiser telle ou telle population (les pauvres, les professionnels de santé…) ; il n’est pas pleinement efficace au plan financier, puisque les institutions ne peuvent ni détecter, ni a fortiori, recouvrer 100 % des sommes fraudées.» Il faudrait aussi, souligne le rapport, «distinguer de façon cohérente entre branches» ce que sont «l’erreur» et la «fraude», six ans après la loi Essoc de 2018 qui avait introduit la notion de «droit à l’erreur»."
(…)
https://www.liberation.fr/economie/social/la-fraude-sociale-evaluee-a-13-milliards-deuros-par-an-majoritairement-du-fait-dentreprises-20240925_Q7Y4AKY3HFGNDFEG5HOQYAOTZI/
Même les électeurs de droite plébiscitent la taxation des grandes fortunes
"Étonnamment, les sympathisants du parti présidentiel Ensemble ou des « Républicains » partagent les mêmes opinions que le reste de la population sur la nécessité de davantage taxer les riches. « Un enseignement important, c’est qu’il y a un consensus sur l’adhésion, y compris chez les CSP + », note Stanislas Hannoun.
Selon lui, cette volonté quasi unanime d’une meilleure justice fiscale met le gouvernement au pied du mur et le somme de dégager ces recettes fiscales au lieu de réduire la dépense publique, à l’heure où 73 % des Français notent par ailleurs une détérioration de la qualité des services publics. « Ce sondage doit permettre d’envoyer des messages forts au gouvernement, et nous serons vigilants à ce qu’il se passera lors de l’examen du projet de loi de finances », estime Stanislas Hannoun.
Pour accompagner la publication du sondage, Oxfam propose 16 mesures de justice fiscale qui permettraient de dégager au moins 101 milliards d’euros de recettes et de contrecarrer le creusement des inégalités, exacerbées depuis 2017. Parmi ces mesures, l’ONG propose par exemple l’instauration d’un ISF climatique à destination des milliardaires les plus polluants, le réalignement de la fiscalité du capital sur celle du travail ou la taxation automatique des superprofits."
https://www.humanite.fr/social-et-economie/fiscalite/taxer-les-riches-une-bonne-idee-pour-80-des-francais-selon-un-sondage-oxfam
BARNIER, LE RED ADAIR DU GOUVERNEMENT !...
"À peine quatre jours d’existence et les couacs s’enchaînent au sein du gouvernement. Mercredi 25 septembre, c’est le maire LR de Cannes David Lisnard qui a eu droit à un coup de fil d’excuses de Michel Barnier. Il voulait corriger les propos de sa ministre de la Transition Écologique, Agnès Pannier-Runacher qui avait semblé minimiser l’impact des inondations lundi à Cannes en pointant l’imperméabilisation des sols qui empêche l’écoulement des pluies alors que, "50 mm d’eau, c’est pas non plus les chutes du Niagara", disait-elle.
La veille, Michel Barnier avait fait acte de contrition auprès de Marine Le Pen pour démentir son ministre de l’Économie Antoine Armand, qui avait exclu le RN de "l’arc républicain ". Ce n’est plus un Premier ministre, c’est un pompier volant. Michel Barnier, c’est le Red Adair du gouvernement qui passe son temps à éteindre les départs d’incendie allumés par ses ministres. "
(…)
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-edito-politique/edito-gouvernement-de-michel-barnier-les-couacs-se-succedent_6776152.html
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