"Nordine Tria annonce, par un communiqué à la presse locale, la contestation des élections législatives anticipées de 2024 pour la 5ème circonscription du Gard.
"J'ai officiellement contesté les résultats des élections législatives anticipées de 2024 pour la 5ᵉ circonscription du Gard, où j'étais candidat", explique le célèbre avocat alésien.
Selon lui, "le Conseil constitutionnel statue, en cas de contestation, sur la régularité de l'élection des députés (et des sénateurs). Les résultats de ces élections, proclamés le 7 juillet 2024, ont déclaré M. Alexandre Allegret-Pilot élu député de la 5ᵉ circonscription du Gard. Toutefois, je considère que son élection est entachée d'irrégularités en raison de son inéligibilité selon les dispositions du 4e paragraphe 2 de l'article L.O.132 du Code électoral. M. Allegret-Pilot, administrateur civil, occupe les fonctions de chef de la mission de restructuration des entreprises et délégué interministériel adjoint aux restructurations d'entreprises. Ses fonctions lui confèrent une autorité et des responsabilités qui le rendent inéligible. En position de chef de service des administrations civiles de l'État, il a autorité sur des antennes régionales (DREETS Occitanie par exemple) et donc le département concerné, ce qui constitue selon moi un motif d'inéligibilité."
Toujours selon Nordine Tria : "En tant que chef de la mission de restructuration des entreprises, M. Allegret-Pilot a signé plusieurs arrêtés relatifs à des aides et prêts pour des entreprises, dont certaines sont peut-être situées dans le Gard. Cette proximité et ces actions récentes (jusqu'au 5 juillet 2024) renforcent l'argument de son inéligibilité."
Ainsi, l'ex-concurrent du candidat RN-Ciotti confirme avoir déposé un recours devant le Conseil constitutionnel pour demander l'annulation de l'élection de M. Alexandre Allegret-Pilot en tant que député de la 5ᵉ circonscription du Gard. Reste à savoir quand la haute chambre pourra statuer sur ce recours. Et si cela pourrait entraîner de nouvelles élections?"
"Le nouveau député d’extrême droite Alexandre Allegret-Pilot (Les Républicains rallié au Rassemblement national), coutumier des vidéos provocatrices sur son compte Facebook, s’est amusé de l’enquête parue dans Le Monde le 11 juillet, révélant l’aide de 1,3 million d’euros qu’il avait accordée à une société inexistante. Haut fonctionnaire à Bercy, doté du pouvoir de signer de tels actes au nom du ministre, il avait pris un étrange arrêté en pleine campagne électorale, à l’avant-veille de son élection.
Deux jours après notre publication, il paradait en vidéo, en chemise bleue sur fond de dorures : « Liquidation des stocks avant fermeture ! Je viens d’apprendre grâce au journalisme d’investigation de haut vol du “Monde” que j’étais en mesure moi tout seul (…), avec mes petits doigts et mon petit PC, d’ordonner des virements de plusieurs millions d’euros à des sociétés inconnues. » Il ajoutait, hilare : « Et bien autant en profiter, je vais lancer une grande opération au bénéfice des Français : envoyez-moi votre RIB, mettez le montant qui vous convient et demain matin, vous aurez certainement une bonne surprise. »
M. Allegret-Pilot, député de la 5e circonscription du Gard, ne va probablement pas rire très longtemps. Depuis nos révélations, le ministère de l’économie a annulé son arrêté suspect et lancé une enquête interne pour percer le mystère des agissements de cet homme de 35 ans, en poste jusqu’au 7 juillet à la mission de « restructuration des entreprises » de Bercy. Alexandre Allegret-Pilot jure avoir agi sur ordre du pouvoir, invoquant des consignes du ministre, Bruno Le Maire, et d’Emmanuel Macron en personne. « Moi je ne suis pas docteur en droit, on m’a demandé de le faire, je le fais, insiste-t-il. Je suis loyal, j’étais fonctionnaire de Bercy, j’ai pris l’arrêté qu’on m’a demandé de prendre. »
Ces allégations sont fermement démenties par le cabinet de Bruno Le Maire, qui rappelle que la société Vitis Gallica, bénéficiaire de l’aide en question, n’existe pas. « L’entreprise, elle existe, elle va changer de nom. C’est un viticulteur de l’Ain qui va restructurer sa boîte, si ça vous intéresse il n’y en a pas quinze mille », nous avait lancé M. Allegret-Pilot juste avant la publication du premier article, tout en refusant de dire qui se cachait derrière Vitis Gallica.
« Hommes de paille »
Il faut se rendre sur les coteaux pentus du Haut-Bugey, dans l’Ain, pour retrouver la trace de ce fameux viticulteur : Thierry Troccon, 66 ans, propriétaire du domaine du Clos de la Bierle, dans le village de Poncin, spécialisé dans le vin pétillant de cerdon. M. Troccon, issu d’une famille de vignerons remontant au XVIe siècle, a racheté ce domaine en 1987 pour en faire une entreprise prospère, écoulant 40 000 à 80 000 bouteilles les belles années. Mais en 2015, une catastrophe le frappe : il perd 80 000 bouteilles mal bouchées. Un désastre qui le ruine. M. Troccon se place en redressement judiciaire en 2019 et installe, pour continuer son activité, deux « hommes de paille » (selon ses propres termes), « des amis », à la tête de sa société, pensant qu’ils obtiendront plus facilement des crédits que les banques lui refusent." (…)
"Ayant des problèmes financiers depuis 2019, un viticulteur de l'Ain décide de venir exposer son cas à Bercy. A l'été 2023, il rencontre Alexandre Allegret-Pilot qui lui dit qu'un prêt de 500.000 euros est possible.
Le vigneron explique que le 22 décembre 2023, le versement est autorisé par un arrêté au Journal officiel. Mais les semaines passent et il ne reçoit pas l'argent.
Financièrement à bout, le vigneron relance Alexandre Allegret-Pilot qui aurait fini par lui proposer "un pacte".
"Il a voulu que je cède la totalité des parts de ma société pour pouvoir bénéficier de ce prêt à la restructuration." Thierry Troccon, viticulteur dans l'Ain. Interview Le Monde.
Un homme de paille interviendrait dans l'affaire avec une société de conseil basée au Maroc et bizarrement domicilié en Haute-Savoie, chez le père d'Alexandre Allegret-Pilot. Mais le viticulteur, sceptique, demande des garanties et prend conseil auprès de son avocat et de son expert-comptable.
Les deux hommes sont formels et lui déconseillent de donner suite.
Pendant ce temps, le fonctionnaire de Bercy aurait alterné périodes de silence et échanges par SMS et par téléphone, à des horaires suspects, avec le vigneron, le pressant de se décider.
Mais le viticulteur, comprenant que le dossier n'aboutira pas, s'acharne à trouver de l'argent et de l'aide. Il multiplie les démarches auprès d'Emmanuel Macron, de Bruno Le Maire, du ministre de l'Agriculture et même de la FNSEA." (…)
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"Nordine Tria annonce, par un communiqué à la presse locale, la contestation des élections législatives anticipées de 2024 pour la 5ème circonscription du Gard.
"J'ai officiellement contesté les résultats des élections législatives anticipées de 2024 pour la 5ᵉ circonscription du Gard, où j'étais candidat", explique le célèbre avocat alésien.
Selon lui, "le Conseil constitutionnel statue, en cas de contestation, sur la régularité de l'élection des députés (et des sénateurs). Les résultats de ces élections, proclamés le 7 juillet 2024, ont déclaré M. Alexandre Allegret-Pilot élu député de la 5ᵉ circonscription du Gard. Toutefois, je considère que son élection est entachée d'irrégularités en raison de son inéligibilité selon les dispositions du 4e paragraphe 2 de l'article L.O.132 du Code électoral. M. Allegret-Pilot, administrateur civil, occupe les fonctions de chef de la mission de restructuration des entreprises et délégué interministériel adjoint aux restructurations d'entreprises. Ses fonctions lui confèrent une autorité et des responsabilités qui le rendent inéligible. En position de chef de service des administrations civiles de l'État, il a autorité sur des antennes régionales (DREETS Occitanie par exemple) et donc le département concerné, ce qui constitue selon moi un motif d'inéligibilité."
Toujours selon Nordine Tria : "En tant que chef de la mission de restructuration des entreprises, M. Allegret-Pilot a signé plusieurs arrêtés relatifs à des aides et prêts pour des entreprises, dont certaines sont peut-être situées dans le Gard. Cette proximité et ces actions récentes (jusqu'au 5 juillet 2024) renforcent l'argument de son inéligibilité."
Ainsi, l'ex-concurrent du candidat RN-Ciotti confirme avoir déposé un recours devant le Conseil constitutionnel pour demander l'annulation de l'élection de M. Alexandre Allegret-Pilot en tant que député de la 5ᵉ circonscription du Gard. Reste à savoir quand la haute chambre pourra statuer sur ce recours. Et si cela pourrait entraîner de nouvelles élections?"
https://www.objectifgard.com/gard/ales-cevennes/legislatives-5-circonscription-vers-une-annulation-de-lelection-dalexandre-allegret-pilot-131599.php
TROCCON ENVOIE UN RIB AU PILOT !
"Le nouveau député d’extrême droite Alexandre Allegret-Pilot (Les Républicains rallié au Rassemblement national), coutumier des vidéos provocatrices sur son compte Facebook, s’est amusé de l’enquête parue dans Le Monde le 11 juillet, révélant l’aide de 1,3 million d’euros qu’il avait accordée à une société inexistante. Haut fonctionnaire à Bercy, doté du pouvoir de signer de tels actes au nom du ministre, il avait pris un étrange arrêté en pleine campagne électorale, à l’avant-veille de son élection.
Deux jours après notre publication, il paradait en vidéo, en chemise bleue sur fond de dorures : « Liquidation des stocks avant fermeture ! Je viens d’apprendre grâce au journalisme d’investigation de haut vol du “Monde” que j’étais en mesure moi tout seul (…), avec mes petits doigts et mon petit PC, d’ordonner des virements de plusieurs millions d’euros à des sociétés inconnues. » Il ajoutait, hilare : « Et bien autant en profiter, je vais lancer une grande opération au bénéfice des Français : envoyez-moi votre RIB, mettez le montant qui vous convient et demain matin, vous aurez certainement une bonne surprise. »
M. Allegret-Pilot, député de la 5e circonscription du Gard, ne va probablement pas rire très longtemps. Depuis nos révélations, le ministère de l’économie a annulé son arrêté suspect et lancé une enquête interne pour percer le mystère des agissements de cet homme de 35 ans, en poste jusqu’au 7 juillet à la mission de « restructuration des entreprises » de Bercy. Alexandre Allegret-Pilot jure avoir agi sur ordre du pouvoir, invoquant des consignes du ministre, Bruno Le Maire, et d’Emmanuel Macron en personne. « Moi je ne suis pas docteur en droit, on m’a demandé de le faire, je le fais, insiste-t-il. Je suis loyal, j’étais fonctionnaire de Bercy, j’ai pris l’arrêté qu’on m’a demandé de prendre. »
Ces allégations sont fermement démenties par le cabinet de Bruno Le Maire, qui rappelle que la société Vitis Gallica, bénéficiaire de l’aide en question, n’existe pas. « L’entreprise, elle existe, elle va changer de nom. C’est un viticulteur de l’Ain qui va restructurer sa boîte, si ça vous intéresse il n’y en a pas quinze mille », nous avait lancé M. Allegret-Pilot juste avant la publication du premier article, tout en refusant de dire qui se cachait derrière Vitis Gallica.
« Hommes de paille »
Il faut se rendre sur les coteaux pentus du Haut-Bugey, dans l’Ain, pour retrouver la trace de ce fameux viticulteur : Thierry Troccon, 66 ans, propriétaire du domaine du Clos de la Bierle, dans le village de Poncin, spécialisé dans le vin pétillant de cerdon. M. Troccon, issu d’une famille de vignerons remontant au XVIe siècle, a racheté ce domaine en 1987 pour en faire une entreprise prospère, écoulant 40 000 à 80 000 bouteilles les belles années. Mais en 2015, une catastrophe le frappe : il perd 80 000 bouteilles mal bouchées. Un désastre qui le ruine. M. Troccon se place en redressement judiciaire en 2019 et installe, pour continuer son activité, deux « hommes de paille » (selon ses propres termes), « des amis », à la tête de sa société, pensant qu’ils obtiendront plus facilement des crédits que les banques lui refusent."
(…)
https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/07/18/le-depute-lr-rn-du-gard-alexandre-allegret-pilot-suspecte-d-avoir-escroque-un-vigneron-en-detresse_6252142_823448.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default
PILOT PREND TROCCON POUR UN JAMBON
* Une aide pour un viticulteur en difficulté
"Ayant des problèmes financiers depuis 2019, un viticulteur de l'Ain décide de venir exposer son cas à Bercy. A l'été 2023, il rencontre Alexandre Allegret-Pilot qui lui dit qu'un prêt de 500.000 euros est possible.
Le vigneron explique que le 22 décembre 2023, le versement est autorisé par un arrêté au Journal officiel. Mais les semaines passent et il ne reçoit pas l'argent.
Financièrement à bout, le vigneron relance Alexandre Allegret-Pilot qui aurait fini par lui proposer "un pacte".
"Il a voulu que je cède la totalité des parts de ma société pour pouvoir bénéficier de ce prêt à la restructuration."
Thierry Troccon, viticulteur dans l'Ain.
Interview Le Monde.
Un homme de paille interviendrait dans l'affaire avec une société de conseil basée au Maroc et bizarrement domicilié en Haute-Savoie, chez le père d'Alexandre Allegret-Pilot. Mais le viticulteur, sceptique, demande des garanties et prend conseil auprès de son avocat et de son expert-comptable.
Les deux hommes sont formels et lui déconseillent de donner suite.
Pendant ce temps, le fonctionnaire de Bercy aurait alterné périodes de silence et échanges par SMS et par téléphone, à des horaires suspects, avec le vigneron, le pressant de se décider.
Mais le viticulteur, comprenant que le dossier n'aboutira pas, s'acharne à trouver de l'argent et de l'aide. Il multiplie les démarches auprès d'Emmanuel Macron, de Bruno Le Maire, du ministre de l'Agriculture et même de la FNSEA."
(…)
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/gard/ales/affaire-alexandre-allegret-pilot-le-nouveau-depute-du-gard-suspecte-de-tentative-d-escroquerie-bercy-ouvre-une-enquete-interne-3006782.html
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