"Il y a une quinzaine de jours, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) faisait savoir qu’il lancerait sa campagne européenne samedi 27 avril à Donaueschingen (Bade-Wurtemberg), paisible bourgade de Forêt-Noire proche de la frontière suisse. Sur les visuels réalisés en amont de l’événement figuraient trois noms : ceux des deux coprésidents du parti, Tino Chrupalla et Alice Weidel, et celui de l’eurodéputé Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD pour les élections européennes du 9 juin.
Samedi, les deux premiers étaient présents à Donaueschingen. Mais pas le troisième. Quatre jours après qu’un de ses assistants parlementaires eut été arrêté pour espionnage présumé au profit de la Chine, et trois jours après que la justice eut décidé d’ouvrir contre lui deux enquêtes pour soupçons de financements en provenance de Chine et de Russie, M. Krah a été prié de se tenir à l’écart « pour ne pas peser sur la campagne et l’image du parti », comme l’a fait savoir la direction de l’AfD. Sa venue annulée, c’est un autre candidat, Marc Jongen, cinquième sur la liste du parti pour les européennes, qui l’a remplacé sur les visuels refaits à la dernière minute…
Tandis qu’à l’extérieur plusieurs centaines de manifestants s’étaient rassemblés pour dénoncer l’AfD comme un parti d’« A (gents de l’étranger), de F (ascistes) et de D (émagogues) » ou pour le rebaptiser « Alternative pour dictateurs », les orateurs ne sont pas attardés sur le sujet, sinon pour jouer la carte de la victimisation. « Voilà des semaines que notre parti est systématiquement discrédité et cloué au pilori », a dénoncé la coprésidente de l’AfD, Alice Weidel. « Nous faisons face à une campagne à grande échelle qui a pour but de salir notre tête de liste », lui a fait écho Emil Sänze, président de la fédération AfD du Bade-Wurtemberg. « Ces temps-ci, certains essaient d’enfermer l’AfD à l’intérieur d’un coffre chinois », s’est indigné l’eurodéputé autrichien Harald Vilimsky, membre du parti d’extrême droite FPÖ."
Clips racistes et transphobes
"Décidés à ne pas se laisser plomber par les déboires de leur tête de liste, les responsables de l’AfD présents à Donaueschingen auraient pu consacrer leur temps de parole à présenter leur programme pour l’Europe. En réalité, ils se sont surtout livré à leur sport favori consistant à fustiger le gouvernement d’Olaf Scholz, le soupçonnant d’« entraîner l’Allemagne vers la guerre » en soutenant militairement l’Ukraine, lui reprochant d’avoir « fermé les dernières centrales nucléaires par pure idéologie » au moment où les prix de l’énergie s’envolaient, et l’accusant de « mener le pays à la ruine » en le « désindustrialisant à vitesse grand V »." (…)
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L'ANSCHLUSS EN FORÊT NOIRE
"Il y a une quinzaine de jours, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) faisait savoir qu’il lancerait sa campagne européenne samedi 27 avril à Donaueschingen (Bade-Wurtemberg), paisible bourgade de Forêt-Noire proche de la frontière suisse. Sur les visuels réalisés en amont de l’événement figuraient trois noms : ceux des deux coprésidents du parti, Tino Chrupalla et Alice Weidel, et celui de l’eurodéputé Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD pour les élections européennes du 9 juin.
Samedi, les deux premiers étaient présents à Donaueschingen. Mais pas le troisième. Quatre jours après qu’un de ses assistants parlementaires eut été arrêté pour espionnage présumé au profit de la Chine, et trois jours après que la justice eut décidé d’ouvrir contre lui deux enquêtes pour soupçons de financements en provenance de Chine et de Russie, M. Krah a été prié de se tenir à l’écart « pour ne pas peser sur la campagne et l’image du parti », comme l’a fait savoir la direction de l’AfD. Sa venue annulée, c’est un autre candidat, Marc Jongen, cinquième sur la liste du parti pour les européennes, qui l’a remplacé sur les visuels refaits à la dernière minute…
Tandis qu’à l’extérieur plusieurs centaines de manifestants s’étaient rassemblés pour dénoncer l’AfD comme un parti d’« A (gents de l’étranger), de F (ascistes) et de D (émagogues) » ou pour le rebaptiser « Alternative pour dictateurs », les orateurs ne sont pas attardés sur le sujet, sinon pour jouer la carte de la victimisation. « Voilà des semaines que notre parti est systématiquement discrédité et cloué au pilori », a dénoncé la coprésidente de l’AfD, Alice Weidel. « Nous faisons face à une campagne à grande échelle qui a pour but de salir notre tête de liste », lui a fait écho Emil Sänze, président de la fédération AfD du Bade-Wurtemberg. « Ces temps-ci, certains essaient d’enfermer l’AfD à l’intérieur d’un coffre chinois », s’est indigné l’eurodéputé autrichien Harald Vilimsky, membre du parti d’extrême droite FPÖ."
Clips racistes et transphobes
"Décidés à ne pas se laisser plomber par les déboires de leur tête de liste, les responsables de l’AfD présents à Donaueschingen auraient pu consacrer leur temps de parole à présenter leur programme pour l’Europe. En réalité, ils se sont surtout livré à leur sport favori consistant à fustiger le gouvernement d’Olaf Scholz, le soupçonnant d’« entraîner l’Allemagne vers la guerre » en soutenant militairement l’Ukraine, lui reprochant d’avoir « fermé les dernières centrales nucléaires par pure idéologie » au moment où les prix de l’énergie s’envolaient, et l’accusant de « mener le pays à la ruine » en le « désindustrialisant à vitesse grand V »."
(…)
https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/28/en-allemagne-le-parti-d-extreme-droite-afd-lance-sa-campagne-europeenne-sans-sa-tete-de-liste_6230412_3210.html
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