"Elle a chauffé à blanc les milieux publicitaires, politiques, littéraires et économiques. Elle en a fait fantasmer plus d’un, effrayé bien d'autres, aussi. Derrière la sulfureuse Zoé Sagan se cachait un homme : l'ancien publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, qui vit aujourd’hui à Arles. Stratégies l’a interviewé." (…)
Aurélien Poirson-Atlan : l'écrivain dérangé qui joue l'arlésienne entre "infofiction" et dérive "identitaire"...
Parcours littéraire et médiatique
"À partir de 2018, sur Facebook, Zoé Sagan publie des posts acerbes et satiriques, écrits à la première personne, dans lesquels sont dénoncés et moqués des milliardaires et des personnalités du monde de la politique, de la mode, des médias ou du cinéma. Ce personnage de jeune femme outrancière, prétendant « s’infiltrer » dans les événements mondains, commence à susciter la curiosité au sein du microcosme médiatico-culturel parisien.
En 2019, Zoé Sagan contribue à un recueil consacré aux Gilets jaunes[2],[3], publié par les éditions au diable vauvert, aux côtés d’auteurs comme Annie Ernaux, Nicolas Mathieu, François Bégaudeau ou Denis Robert. Selon France Culture, elle « arrose de ses posts radioactifs tous les milieux culturels »[4].
Au début de l’année 2020, les éditions du diable vauvert publient son premier roman, Kétamine[5],[6], évoqué dans L'Express[7] ou dans Technikart[8], qui la décrit comme une « pamphlétaire kamikaze ». Selon GQ, « elle s’inscrit dans la droite ligne des situationnistes »[9]. [...] (…)
En février 2020, des vidéos intimes de Benjamin Griveaux sont rendues publiques par l’artiste russe Piotr Pavlenski sur le site internet « pornopolitique.com ». Zoé Sagan est la première à diffuser les vidéos sur son compte Facebook[13],[14]. Elle affirme que l’avocat et activiste révolutionnaire Juan Branco lui a envoyé le lien, ce que ce dernier réfute en expliquant l'avoir simplement mise en contact avec Piotr Pavlenski[15]. Ces vidéos d’onanisme avaient été adressées en 2018 à la future compagne de Piotr Pavlenski, Alexandra de Taddeo, avec qui Benjamin Griveaux avait eu une relation extra-conjugale. L’homme politique annonce le retrait de sa candidature aux élections municipales parisiennes le lendemain de la diffusion des vidéos. L’artiste russe, réfugié politique habitué des performances choquantes, explique son geste en affirmant vouloir dénoncer « l’hypocrisie » du candidat LREM, qui aurait fait campagne en mettant en avant « les valeurs familiales traditionnelles »[16]. Cet épisode ravive l’intérêt médiatique autour du personnage de Zoé Sagan. Différentes hypothèses sont alors évoquées dans la presse quant à son identité réelle : Juan Branco agissant sous pseudo[17], ou Aurélien Poirson-Atlan, publicitaire cofondateur de la plateforme Apar.tv[18],[19]. (…)
En janvier 2022, Paris Match publie un portrait d’Aurélien Poirson-Atlan, qui dit vouloir lever le voile sur l’identité de Zoé Sagan, afin de se protéger des pressions qu’il recevrait, et pour revenir à la réalité après des années d’immersion quotidienne dans la peau de son personnage numérique[20]. Cet ancien publicitaire déclare avoir reçu des messages de plusieurs milliers de personnes, provenant de tous horizons sociaux : « des paumés, des romantiques, des salaces, des insiders frustrés de la mode, chargés d’anecdotes croustillantes ; des femmes admiratives, dont l’épouse du président de l’Assemblée nationale de l’époque, confiant sa solitude ; un Prix Goncourt, envoûté. » Après son implication dans la diffusion des vidéos de Benjamin Griveaux, Zoé Sagan est approchée par Ludovic Chaker, un proche conseiller du président Emmanuel Macron, qui reconnaît des « échanges informels » [20]. Aurélien Poirson-Atlan est interrogé par la police en 2021, après s’être targué d’avoir hacké le téléphone du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. (…)
Aurélien Poirson-Altan : l'écrivain dérangé qui joue l'arlésienne entre "infofiction" et dérive "identitaire...
"Un nom qui commence comme une caresse et s’achève comme un coup de cravache, aurait lâché Cocteau. Zoé Sagan, ou une profession de foi encodée dans un patronyme : Zoé comme la vie, Sagan, non pas comme l’amatrice de whisky, de vitesse et de mélancolie chic, mais plutôt le scientifique Carl Sagan, plus féru de vie extraterrestre que de virées au casino de Deauville. Pendant près de quatre ans, la vaporeuse mais corrosive Zoé a été la femme par laquelle le scandale arrive. Sur son compte Facebook, elle distillait les choses vues, stars de ciné odieuses et violeuses, mannequins camés, publicitaires grossiers… Une présence en creux qui a exacerbé le désir, donnant lieu, en 2020, à la parution de Kétamine (éd. Au Diable Vauvert), présenté comme le premier livre écrit par une intelligence artificielle. Le Monde des Livres comparera son autrice à « une Elena Ferrante trash », il sera suivi, en 2021, par Braquage (éd. Bouquins).
Lorsque l’affaire Griveaux éclate, en 2020, accompagnée de son cortège de « dickpics », l’intenable Zoé est la première à diffuser des vidéos sur son compte Facebook, du fait d’accointances supposées avec Juan Branco, ou l’artiste Piotr Pavlenski, impliqué dans l’affaire. Tout à coup, la turbulente Zoé irrite. La plaisanterie a assez duré. Les chiens sont lâchés et la chasse à la femme démarre. « Zoé Sagan : bonjour mystère », ose le Magazine Littéraire, « Qui se cache derrière Zoé Sagan ? », se taraude Libé, tandis que Le Nouvel Obs prétend, tout faraud : « Nous avons “rencontré” Zoé Sagan » – les guillemets ont leur importance. Zoé Sagan est partout, et surtout nulle part. Elle n’apparaît jamais, continue à répondre aux sollicitations uniquement par mail. Le voile se déchire d’un seul coup, de manière tout à fait inattendue, en janvier dernier, dans Paris Match : « Révélation sur une supercherie : Zoé Sagan, c’est lui ». Lui, comme Aurélien Poirson-Atlan, 37 ans, père de famille domicilié à Arles, issu du milieu de la pub et grand admirateur de Romain Gary – et de son double littéraire Emile Ajar. Fatigué des pressions et des intimidations, il a préféré fendre le masque. Entretien, intense et éminemment romanesque." (…)
"Elisabeth Borne le jeudi, Mylène Farmer à l’Allianz Riviera le samedi. Un pied à Paris, la tête à Nice. Ainsi va la vie d’Eric Ciotti. D’un côté, le président des Républicains parlemente avec l’exécutif, gère le parti et ses querelles internes. De l’autre, le député maralpin cultive son ancrage local. L’un grignote sur l’autre, quitte parfois à virer à l’absurde. Quand le patron de la droite échange, en plein cœur de l’été, avec la Première ministre, LR communique le 27 juillet sur… Nice. Un fief qui, depuis sa première élection au conseil municipal en 2008, l’a façonné politiquement, l’aiguillonne encore, le biaise aussi, tant la Côte d’Azur n’est pas la France. Et le ronge surtout, dans son incessante rivalité avec l’ancien mentor et maire actuel, Christian Estrosi. (…)
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"Elle a chauffé à blanc les milieux publicitaires, politiques, littéraires et économiques. Elle en a fait fantasmer plus d’un, effrayé bien d'autres, aussi. Derrière la sulfureuse Zoé Sagan se cachait un homme : l'ancien publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, qui vit aujourd’hui à Arles. Stratégies l’a interviewé."
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https://www.strategies.fr/etude-tendance/tendances/LQ471638C/qui-se-cache-derriere-le-phenomene-zoe-sagan.html
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Aurélien Poirson-Atlan : l'écrivain dérangé qui joue l'arlésienne entre "infofiction" et dérive "identitaire"...
Parcours littéraire et médiatique
"À partir de 2018, sur Facebook, Zoé Sagan publie des posts acerbes et satiriques, écrits à la première personne, dans lesquels sont dénoncés et moqués des milliardaires et des personnalités du monde de la politique, de la mode, des médias ou du cinéma. Ce personnage de jeune femme outrancière, prétendant « s’infiltrer » dans les événements mondains, commence à susciter la curiosité au sein du microcosme médiatico-culturel parisien.
En 2019, Zoé Sagan contribue à un recueil consacré aux Gilets jaunes[2],[3], publié par les éditions au diable vauvert, aux côtés d’auteurs comme Annie Ernaux, Nicolas Mathieu, François Bégaudeau ou Denis Robert. Selon France Culture, elle « arrose de ses posts radioactifs tous les milieux culturels »[4].
Au début de l’année 2020, les éditions du diable vauvert publient son premier roman, Kétamine[5],[6], évoqué dans L'Express[7] ou dans Technikart[8], qui la décrit comme une « pamphlétaire kamikaze ». Selon GQ, « elle s’inscrit dans la droite ligne des situationnistes »[9]. [...]
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En février 2020, des vidéos intimes de Benjamin Griveaux sont rendues publiques par l’artiste russe Piotr Pavlenski sur le site internet « pornopolitique.com ». Zoé Sagan est la première à diffuser les vidéos sur son compte Facebook[13],[14]. Elle affirme que l’avocat et activiste révolutionnaire Juan Branco lui a envoyé le lien, ce que ce dernier réfute en expliquant l'avoir simplement mise en contact avec Piotr Pavlenski[15]. Ces vidéos d’onanisme avaient été adressées en 2018 à la future compagne de Piotr Pavlenski, Alexandra de Taddeo, avec qui Benjamin Griveaux avait eu une relation extra-conjugale. L’homme politique annonce le retrait de sa candidature aux élections municipales parisiennes le lendemain de la diffusion des vidéos. L’artiste russe, réfugié politique habitué des performances choquantes, explique son geste en affirmant vouloir dénoncer « l’hypocrisie » du candidat LREM, qui aurait fait campagne en mettant en avant « les valeurs familiales traditionnelles »[16]. Cet épisode ravive l’intérêt médiatique autour du personnage de Zoé Sagan. Différentes hypothèses sont alors évoquées dans la presse quant à son identité réelle : Juan Branco agissant sous pseudo[17], ou Aurélien Poirson-Atlan, publicitaire cofondateur de la plateforme Apar.tv[18],[19].
(…)
En janvier 2022, Paris Match publie un portrait d’Aurélien Poirson-Atlan, qui dit vouloir lever le voile sur l’identité de Zoé Sagan, afin de se protéger des pressions qu’il recevrait, et pour revenir à la réalité après des années d’immersion quotidienne dans la peau de son personnage numérique[20]. Cet ancien publicitaire déclare avoir reçu des messages de plusieurs milliers de personnes, provenant
de tous horizons sociaux : « des paumés, des romantiques, des salaces, des insiders frustrés de la mode, chargés d’anecdotes croustillantes ; des femmes admiratives, dont l’épouse du président de l’Assemblée nationale de l’époque, confiant sa solitude ; un Prix Goncourt, envoûté. » Après son implication dans la diffusion des vidéos de Benjamin Griveaux, Zoé Sagan est approchée par Ludovic Chaker, un proche conseiller du président Emmanuel Macron, qui reconnaît des « échanges informels » [20]. Aurélien Poirson-Atlan est interrogé par la police en 2021, après s’être targué d’avoir hacké le téléphone du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin.
(…)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Zo%C3%A9_Sagan
Aurélien Poirson-Altan : l'écrivain dérangé qui joue l'arlésienne entre "infofiction" et dérive "identitaire...
"Un nom qui commence comme une caresse et s’achève comme un coup de cravache, aurait lâché Cocteau. Zoé Sagan, ou une profession de foi encodée dans un patronyme : Zoé comme la vie, Sagan, non pas comme l’amatrice de whisky, de vitesse et de mélancolie chic, mais plutôt le scientifique Carl Sagan, plus féru de vie extraterrestre que de virées au casino de Deauville. Pendant près de quatre ans, la vaporeuse mais corrosive Zoé a été la femme par laquelle le scandale arrive. Sur son compte Facebook, elle distillait les choses vues, stars de ciné odieuses et violeuses, mannequins camés, publicitaires grossiers… Une présence en creux qui a exacerbé le désir, donnant lieu, en 2020, à la parution de Kétamine (éd. Au Diable Vauvert), présenté comme le premier livre écrit par une intelligence artificielle. Le Monde des Livres comparera son autrice à « une Elena Ferrante trash », il sera suivi, en 2021, par Braquage (éd. Bouquins).
Lorsque l’affaire Griveaux éclate, en 2020, accompagnée de son cortège de « dickpics », l’intenable Zoé est la première à diffuser des vidéos sur son compte Facebook, du fait d’accointances supposées avec Juan Branco, ou l’artiste Piotr Pavlenski, impliqué dans l’affaire. Tout à coup, la turbulente Zoé irrite. La plaisanterie a assez duré. Les chiens sont lâchés et la chasse à la femme démarre. « Zoé Sagan : bonjour mystère », ose le Magazine Littéraire, « Qui se cache derrière Zoé Sagan ? », se taraude Libé, tandis que Le Nouvel Obs prétend, tout faraud : « Nous avons “rencontré” Zoé Sagan » – les guillemets ont leur importance. Zoé Sagan est partout, et surtout nulle part. Elle n’apparaît jamais, continue à répondre aux sollicitations uniquement par mail. Le voile se déchire d’un seul coup, de manière tout à fait inattendue, en janvier dernier, dans Paris Match : « Révélation sur une supercherie : Zoé Sagan, c’est lui ». Lui, comme Aurélien Poirson-Atlan, 37 ans, père de famille domicilié à Arles, issu du milieu de la pub et grand admirateur de Romain Gary – et de son double littéraire Emile Ajar. Fatigué des pressions et des intimidations, il a préféré fendre le masque. Entretien, intense et éminemment romanesque."
(…)
https://www.strategies.fr/etude-tendance/tendances/LQ471638C/qui-se-cache-derriere-le-phenomene-zoe-sagan.html
La Saga(n) de la Riviera
"Elisabeth Borne le jeudi, Mylène Farmer à l’Allianz Riviera le samedi. Un pied à Paris, la tête à Nice. Ainsi va la vie d’Eric Ciotti. D’un côté, le président des Républicains parlemente avec l’exécutif, gère le parti et ses querelles internes. De l’autre, le député maralpin cultive son ancrage local. L’un grignote sur l’autre, quitte parfois à virer à l’absurde. Quand le patron de la droite échange, en plein cœur de l’été, avec la Première ministre, LR communique le 27 juillet sur… Nice. Un fief qui, depuis sa première élection au conseil municipal en 2008, l’a façonné politiquement, l’aiguillonne encore, le biaise aussi, tant la Côte d’Azur n’est pas la France. Et le ronge surtout, dans son incessante rivalité avec l’ancien mentor et maire actuel, Christian Estrosi.
(…)
https://www.liberation.fr/politique/pour-nice-en-2026-eric-ciotti-tuerait-pere-et-maire-20230805_H6NKG3SD4ZGX3HM45QLTPABPZE/
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