En montagne, le vent de fraîcheur des nouveaux bergers
"Une nouvelle génération de bergers tente de faire bouger les lignes de ce métier millénaire. Mais difficile de revendiquer plus de droits avec la dureté et la précarité de ces emplois." .../...
La naissance d’une grande organisation syndicale
"Depuis quelques mois, un appel à la création d’une grande organisation syndicale de gardiens de troupeaux se déploie de cabane à cabane. De jeunes néo-bergers ont décidé de reprendre le flambeau allumé en 2013 par Laurent Four et ses amis. Ils entendent faire émerger un syndicat par département, tous affiliés à la CGT et qui porteraient des positions communes à l’échelle nationale. « Et ça commence déjà à prendre, se réjouit Jo, l’un des porteurs du projet. Il y a des syndicats en Isère, dans les départements de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Hérault, les Pyrénées atlantiques, les Hautes-Pyrénées et l’Ariège. »
Cabane de berger sur le glacier du Dolent, entre la France et la Suisse. Flickr/CC BY-NC-SA 2.0/bulbocode909 Parmi leurs premières revendications, figure la réforme du statut des bergers : « Aujourd’hui, nous dépendons de la convention collective nationale pour l’agriculture, instaurée après le passage de la loi El Khomri, poursuit Jo, berger depuis deux ans dans la Drôme. À celle-ci, peut s’ajouter un avenant pour les bergers, c’est-à-dire un paragraphe spécifique à la reconnaissance de notre profession. » Cet avenant est un outil précieux pour les gardiens de troupeaux. Il peut notamment codifier des grilles de salaires, des jours de repos, des primes d’équipements pour l’achat de croquettes pour chiens ou de chaussures… « Seulement, il n’existe que dans certains départements. Nous réclamons donc la création d’une convention nationale spécifique aux bergers ou a minima que cet avenant soit généralisé à tout le territoire. »
Solidaire des luttes anticapitalistes, antiracistes et féministes, ce mouvement naissant entend aussi inclure les bergers de nationalité étrangère : « Les gros moutonniers n’hésitent pas à embaucher des travailleurs roumains, à les maltraiter, avec des salaires de misère, détaille Jo. Ils savent qu’ils ne se plaindront jamais, alors ils en profitent. Nous devons inciter ces pauvres gens à rejoindre notre cause, pour qu’on puisse mieux les défendre. »
« Sans le loup, je n’aurais pas eu ce travail » .../...
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En montagne, le vent de fraîcheur des nouveaux bergers
"Une nouvelle génération de bergers tente de faire bouger les lignes de ce métier millénaire. Mais difficile de revendiquer plus de droits avec la dureté et la précarité de ces emplois."
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La naissance d’une grande organisation syndicale
"Depuis quelques mois, un appel à la création d’une grande organisation syndicale de gardiens de troupeaux se déploie de cabane à cabane. De jeunes néo-bergers ont décidé de reprendre le flambeau allumé en 2013 par Laurent Four et ses amis. Ils entendent faire émerger un syndicat par département, tous affiliés à la CGT et qui porteraient des positions communes à l’échelle nationale. « Et ça commence déjà à prendre, se réjouit Jo, l’un des porteurs du projet. Il y a des syndicats en Isère, dans les départements de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Hérault, les Pyrénées atlantiques, les Hautes-Pyrénées et l’Ariège. »
Cabane de berger sur le glacier du Dolent, entre la France et la Suisse. Flickr/CC BY-NC-SA 2.0/bulbocode909
Parmi leurs premières revendications, figure la réforme du statut des bergers : « Aujourd’hui, nous dépendons de la convention collective nationale pour l’agriculture, instaurée après le passage de la loi El Khomri, poursuit Jo, berger depuis deux ans dans la Drôme. À celle-ci, peut s’ajouter un avenant pour les bergers, c’est-à-dire un paragraphe spécifique à la reconnaissance de notre profession. » Cet avenant est un outil précieux pour les gardiens de troupeaux. Il peut notamment codifier des grilles de salaires, des jours de repos, des primes d’équipements pour l’achat de croquettes pour chiens ou de chaussures… « Seulement, il n’existe que dans certains départements. Nous réclamons donc la création d’une convention nationale spécifique aux bergers ou a minima que cet avenant soit généralisé à tout le territoire. »
Solidaire des luttes anticapitalistes, antiracistes et féministes, ce mouvement naissant entend aussi inclure les bergers de nationalité étrangère : « Les gros moutonniers n’hésitent pas à embaucher des travailleurs roumains, à les maltraiter, avec des salaires de misère, détaille Jo. Ils savent qu’ils ne se plaindront jamais, alors ils en profitent. Nous devons inciter ces pauvres gens à rejoindre notre cause, pour qu’on puisse mieux les défendre. »
« Sans le loup, je n’aurais pas eu ce travail »
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