"Ladurée n’est pas le premier groupe étranger à avoir cédé aux chants des sirènes fiscales du lac Léman. Et le fait que plus aucun macaron de votre marque ne soit plus produit sur le sol tricolore ne nous a pas fait bondir plus que ça. Il y a un bail que la moutarde n’est plus de Dijon ville (le site historique d’Amora a fermé il y a plus de dix ans). Dans son livre l’Empire de l’or rouge (éd. Fayard, 2017), le journaliste Jean-Baptiste Malet nous expliquait comment des sauces tomate «made in Italy», ne sont bien souvent que des concentrés chinois dilués à l’eau. Et si vous rêvez d’un poulet de Bresse aux morilles, sachez qu’elles sont plus souvent turques ou cachemiries que tricolores. OK, que des macarons soient fabriqués dans une tranquille vallée helvète n’est pas très raccord avec l’art de vivre à la française mis en scène dans les boutiques bonbonnières de Ladurée. Mais, il y a pire que ça…
Non, ce qui a chatouillé nos esgourdes, c’est quand, à la question du journaliste de Complément d’enquête de visiter votre usine suisse, vous avez répondu : «Encore une fois, cette manufacture, je ne l’ai jamais fait visiter car j’aime l’idée que derrière Ladurée, il y ait ce mystère autour d’un produit phare que nous avons créé.» En matière de communication autour de la bouffe, on pensait avoir tout entendu, des vertes et des pas mûres, au son du pipeau mais le coup du «mystère» sacralisé, on ne nous l’avait jamais fait. Même un perdreau de l’année ne vous aurait pas cru, surtout quand, quelques minutes plus tard dans le même documentaire, un autre fabricant de macarons (Le Lautrec à Clermont-Ferrand) ouvrait ses portes pour montrer qu’il en faut des machines pour envoyer 15 000 petits gâteaux par jour. Alors quand on produit comme Ladurée des millions de macarons par an, on n’imagine pas une seconde qu’ils soient délicatement montés à la main comme une montre suisse à 100 000 boules.
C’est bien dommage de la faire ainsi à l’envers, car, sans être un addict, on les aime bien les macarons Ladurée. Mais désormais, ils ont un peu un goût de faux cul…"
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"Ladurée n’est pas le premier groupe étranger à avoir cédé aux chants des sirènes fiscales du lac Léman. Et le fait que plus aucun macaron de votre marque ne soit plus produit sur le sol tricolore ne nous a pas fait bondir plus que ça. Il y a un bail que la moutarde n’est plus de Dijon ville (le site historique d’Amora a fermé il y a plus de dix ans). Dans son livre l’Empire de l’or rouge (éd. Fayard, 2017), le journaliste Jean-Baptiste Malet nous expliquait comment des sauces tomate «made in Italy», ne sont bien souvent que des concentrés chinois dilués à l’eau. Et si vous rêvez d’un poulet de Bresse aux morilles, sachez qu’elles sont plus souvent turques ou cachemiries que tricolores. OK, que des macarons soient fabriqués dans une tranquille vallée helvète n’est pas très raccord avec l’art de vivre à la française mis en scène dans les boutiques bonbonnières de Ladurée. Mais, il y a pire que ça…
Non, ce qui a chatouillé nos esgourdes, c’est quand, à la question du journaliste de Complément d’enquête de visiter votre usine suisse, vous avez répondu : «Encore une fois, cette manufacture, je ne l’ai jamais fait visiter car j’aime l’idée que derrière Ladurée, il y ait ce mystère autour d’un produit phare que nous avons créé.» En matière de communication autour de la bouffe, on pensait avoir tout entendu, des vertes et des pas mûres, au son du pipeau mais le coup du «mystère» sacralisé, on ne nous l’avait jamais fait. Même un perdreau de l’année ne vous aurait pas cru, surtout quand, quelques minutes plus tard dans le même documentaire, un autre fabricant de macarons (Le Lautrec à Clermont-Ferrand) ouvrait ses portes pour montrer qu’il en faut des machines pour envoyer 15 000 petits gâteaux par jour. Alors quand on produit comme Ladurée des millions de macarons par an, on n’imagine pas une seconde qu’ils soient délicatement montés à la main comme une montre suisse à 100 000 boules.
C’est bien dommage de la faire ainsi à l’envers, car, sans être un addict, on les aime bien les macarons Ladurée. Mais désormais, ils ont un peu un goût de faux cul…"
https://www.liberation.fr/lifestyle/gastronomie/macaron-prends-moi-pour-un-con-20211109_OBGKQSFCKVACPHIHAXFR2B2POI/
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