mardi 1 décembre 2020

Chasse aux sorcières déclenchée par le député LR Julien Aubert



Libertés académiques : quand le député Julien Aubert se prend pour MacCarthy
 
 Le 25 novembre 2020, Julien Aubert, député Les Républicains du Vaucluse, a demandé au président de l'Assemblée Nationale la création d'une mission d'information parlementaire sur « les dérives intellectuelles idéologiques dans les milieux universitaires ». L'intitulé en lui-même de cette demande est une atteinte aux libertés académiques et une monstruosité que l'on croirait tout droit sortie des chasses aux sorcières de la Guerre Froide.
 
La Section EHESS de la Ligue des droits de l'homme tient à rappeler qu'aucun jeu politicien ne peut justifier que l'on vienne ainsi jeter le doute sur l'ensemble d'une communauté de chercheur·es et ce, dans le seul but de créer un buzz médiatique. Dans le communiqué rédigé avec son collègue député Damien Abad, Julien Aubert justifie sa demande par « l'existence de courants 'islamo-gauchistes' puissants dans l'enseignement supérieur » et par « l'importation d'une 'cancel culture' venue des Etats-Unis ». Aux journalistes qui lui ont demandé quelle était sa source pour s'alarmer ainsi subitement, il a répondu avoir pris la mesure de la situation à la lecture du magazine Valeurs actuelles.
 
Mais il y a pire encore. A l'annonce de cette nouvelle, plusieurs collègues universitaires de différentes disciplines ont légitimement fait part sur les réseaux sociaux de leur hostilité à la création d'une telle mission d'information. En réponse, le député Aubert a constitué sa propre affiche des sept collègues en question, la postant sur Twitter avec pour seul commentaire : « Les coupables s'autodésignent ». Aussitôt ces chercheur·es ont eu à essuyer leur lot de harcèlement, d'insultes et de menaces en ligne.
 
La Section EHESS de la LDH s'indigne de ce procédé qui jette à la vindicte des réseaux sociaux des universitaires qui n'ont fait qu'exprimer leur rejet d'une atteinte supplémentaire faite aux libertés académiques. Ces faits sont d'autant plus choquants dans le contexte actuel qu'ils ont été initiés par un élu de la République, dans le contexte de la promulgation de la Loi sur la "sécurité globale."

Des personnes s'alarment d'une atteinte aux libertés fondamentales et se voient aussitôt accusés et désignés comme cible ? Voilà un processus bien documenté par les sciences humaines et sociales. De telles pratiques visent à faire taire par la terreur tout opposant. Elles visent à museler chacun par la peur d'être dénoncé à son tour comme ennemi public.

Face à ce néo-maccarthysme, la Section EHESS de la LDH demande à ce que la Présidence de l'EHESS et plus largement la communauté des enseignantes et enseignants de l'Ecole en tant qu'institution soutiennent notre collègue Christelle Rabier ainsi que les six autres universitaires concernés. Ces derniers ont été désignés comme premiers coupables de la chasse aux sorcières que ce député a décidé de mener contre tous ceux qui ne le suivraient pas dans sa propre « dérive idéologique ». Les soutenir juridiquement et publiquement est important car ils ne sont bien sûr que les premiers. A ne pas les défendre, c'est nous tous qui nous condamnons d'avance dans le procès politique que prépare le député Aubert.

 

 La Section LDH de l'EHESS


                                                                                  MERCI DE DIFFUSER AUSSI LARGEMENT QUE POSSIBLE

4 commentaires:

Anonyme a dit…

À LA RECHERCHE DE LA MATRAQUE PERDUE
(Le Canard Enchaîné du 25/11/2020)



https://www.facebook.com/100010119346873/posts/1330439900636642/?sfnsn=scwspmo

Anonyme a dit…

Et Damien Abad qui soutient ce baltringue, on aura tout vu.

Anonyme a dit…

Post au bon endroit...

Ce qui surprend c'est que Damien Abad se soit associé à cet encalminage de réflexion...
Pour l'ancien conseiller municipal de Vauvert, lui qui trimballe une arthrogrypose (une maladie congénitale se manifestant essentiellement par une raideur au niveau de différentes articulations) et dont les parents ont fui le franquisme, vienne se complaire dans un tel délire ?
La 'dérive intellectuelle' de Julien Aubert ne lui semble pas flagrante, lui qui chasse régulièrement sur les terres de l'extrême droite, tendance Marion Maréchal ?

Anonyme a dit…

Montpellier : les interpellés de la manifestation contre la loi sécurité globale convoqués au tribunal

Les deux personnes interpellées à la fin de la manifestation de ce samedi 28 novembre à Montpellier contre la loi sécurité globale ont été placées en garde à vue et attendent maintenant leur convocation devant la “justice”.


"Le premier, alpagué place de la Comédie par la gendarmerie mobile, est sorti de l’hôtel de police dimanche autour de 16h30 avec une convocation.

La seconde, interpellée sur le bas du boulevard du Jeu de Paume, a été déférée devant le tribunal de grande instance de Montpellier ce lundi à 14 heures, après près de 48 heures de garde à vue. Elle est accusée d’avoir “par l’effet d’une substance explosive, d’un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes, tenté de dégrader volontairement un bien au préjudice de la commune de Montpellier […] en poussant une poubelle en feu sous l’arbre de noël installé sur la Comédie, ladite tentative, manifestée par un commencement d’exécution n’ayant été interrompu ou n’ayant manqué son objet que par une circonstance indépendante de la volonté de son auteur”, et de possession d’une arme de catégorie D – une bombe lacrymogène.

Sous le coup d’un sursis lié au mouvement gilet jaune (pour dissimulation du visage et participation à un attroupement en vue de commettre des violences), elle a refusé la comparution immédiate. Elle sort donc sous un contrôle judiciaire strict, qui inclut une obligation de trouver une formation ou un travail, l’interdiction de manifester à Montpellier et dans l’Hérault et un pointage hebdomadaire au commissariat. Date du procès: le 20 janvier.

Jean-Marc Aubert, grande plume du média d’e-metropolitain (actu.fr), ne déroge pas à ses habitudes de journalisme de préfecture : dans un article publié dimanche en fin d’après-midi, il sort à propos de cette affaire les infos qui, avant même la fin de la garde à vue, ne sont accessibles qu’à ceux qui se fournissent directement auprès de fréquentations policières, sans confrontation. Allant jusqu’aux fréquentations politiques de l’intéressée, qualifiée de “proche des anars”.

À noter aussi l’éclairante intervention dans cette affaire de François Villette, politicien de droite et nouveau bras droit du maire PS de Montpellier Michaël Delafosse, délégué aux questions de sécurité, habitué aux commentaires sur la mobilisation contre la loi sécurité globale, qui exprime sur facebook ses remerciements aux policiers qui, en empêchant l’incendie, ont “permis à nos enfants de s’échapper de cette époque si troublée.” Plutôt défraîchie comme échappatoire…"



https://lepoing.net/montpellier-les-interpelles-de-la-manif-contre-la-loi-securite-globale-convoques-au-tribunal/