Roselyne Bachelot, 73 ans, souffrant d'une inflammation d'arthrose s'est excusée de n'avoir pu se joindre au groupe...
Montpellier : danse de la colère pour les artistes toujours confinés (...)
Une performance revendicative
"Tout de noir vêtus, boule rouge sur le nez, 180 artistes avec comme en toile de fond le Corum, cette grande salle de spectacle montpelliéraine fermée depuis le nouveau confinement. Une comédienne lit la lettre d'Ariane Ascaride au président de la République fin octobre. "Ce qui fait un trou à mon âme est l'absence dans votre discours du mot Culture. Votre silence m'a démolie" écrivait l'artiste. A ces mots, les 180 danseurs se couchent sur le sol.
Puis, sur "Whole lotta love" de Led Zeppelin, tous se relèvent et se lancent dans une chorégraphie rythmée de gestes forts. Pieds martelant le sol, poings fermés, bras en croix, chutes des corps sur les feuilles mortes. Une performance qui "prend aux tripes" du collectif Les Essentiels. (...)
"Je danse pour partager cette sensation de détresse. La danse comme le théâtre sont des métiers de coeur. Franchement, profondément, notre coeur est blessé"
Elodie Cauby, professeure de danse (...)
"De l'argent a été dépensé pour ces protocoles sanitaires. C'est de l'argent perdu. Nous ne comprenons pas ce manque de confiance!"
Katia Benbelkacem collectif les Essentiels. (...)
Les artistes souvent exclus du chomage partiel
"Tous les employés et entreprises du secteur de la culture ne peuvent pas prétendre au fonds de solidarité mis en place par le gouvernement, cela dépend de leur statut. "Le chômage partiel n'est valable que sur les missions salariées, ce qui n'est pas du tout le cas pour la majorité d'entre nous", explique Catherine Warburton, danseuse interprète.
Elle-même a plusieurs statuts: micro entreprise, salariée et associatifs.
"Mes contrats n'ont pas pu se faire. Pour vivre, en ce moment, c'est compliqué, c'est une perte sèche de tous mes revenus."
Urgence pour le spectacle, urgence pour la culture, urgence pour celles et ceux qui la font vivre !
"Toutes les scènes de France sont fermées au public, la plupart depuis plus de six mois. Les cinémas ont refermé leurs portes. Artistes et techniciens du spectacle ne peuvent plus travailler. Les entreprises de spectacle sont à l'arrêt et tous leurs personnels craignent pour leur survie. [...]"
Comment vivre sans exercer son art quand c'est le choix d'une vie ? Comment vivre en ayant perdu la moitié de ses revenus, en voyant l'avenir chaque jour plus sombre ? On a beau être dans le spectacle, il faut payer son loyer et remplir le frigo. Comment ne pas s'alarmer quand, faute d'avoir travaillé depuis de longs mois, les intermittents du spectacle n'ont plus accès aux indemnités journalières de Sécurité Sociale pour maladie ou pour maternité ? Quand ils voient la fin de “l'année blanche” accordée par le président de la République sans espoir de renouveler leurs droits à l'assurance chômag?
La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a déclaré que « certaines activités professionnelles peuvent continuer dès lors qu'il n'y a pas de public [...]. Concrètement, la création artistique continue de vivre : les tournages, les répétitions de spectacle à huis-clos, les enregistrements et captations des œuvres sans public sont tout à fait possibles. » .
Chiche ?
Après avoir versé des dizaines de millions d'euros aux entreprises de spectacle pour qu'elles puissent survivre à la crise sans avoir d'activité, il est temps de penser aux femmes et aux hommes qui donnent vie aux œuvres.
Permettons à tous les artistes, tous les techniciens, toutes les compagnies, tous les groupes et ensembles musicaux de reprendre le chemin des studios et des salles de spectacle quand bien même elles demeurent fermées au public. Qu'on leur donne du travail, qu'on leur commande des créations, qu'on les paie, qu'ils génèrent comme à l'accoutumée leur protection sociale en cotisant aux différents organismes. Pendant cette triste crise, des milliers de spectacles, d’oeuvres, peuvent se préparer pour demain. On les découvrira d'abord sur les plateformes en ligne avant qu'ils ne soient donnés en public dès que les conditions sanitaires le permettront. Comme ce sera nécessairement dans de petits lieux à cause de l’épidémie, il faudra des milliers de projets et d'équipes artistiques pour offrir à toute la population les concerts, les pièces ou les ballets dont elle aura été privée si longtemps.
Que l'Etat en premier lieu, mais aussi les régions, les départements et les villes débloquent des fonds de toute urgence pour financer cette reprise du travail qui, à terme, permettra de donner des spectacles sur les scènes de tout le pays.
Il faut aussi sécuriser les droits collectifs. Les professionnels du spectacle ne demandent ici rien d'autre que ce qui doit être accordé à toutes et tous. Travailler autant que possible pour vivre de son métier et alimenter la solidarité interprofessionnelle par ses cotisations. Accéder à des droits sociaux lorsqu'on n'a plus d'emploi pour subvenir à ses besoins. La gravité de la crise économique et sociale provoquée par la situation sanitaire appelle plus que jamais le principe d'une indemnisation chômage sans condition pour tous celles et tous ceux, intermittents ou pas, qui ont perdu leur emploi.
Les caisses sociales des artistes et techniciens doivent être renflouées. Les droits à l'assurance chômage, à la Sécurité Sociale, à la formation professionnelle, à la médecine du travail ou aux congés payés doivent être garantis. « L'année blanche » durera beaucoup plus que ce qui était prévu : tous les intermittents du spectacle, comme tous les travailleurs inscrits au chômage et empêchés de travailler, doivent voir leurs droits prolongés jusqu'à un an après la fin de la période d'impossibilité de travailler."
Quand les espaces publics cessent d’être confondus, abusivement, avec des galeries marchandes.
"Samedi 12 décembre 2020, en tout début d’après-midi, place de la Comédie. C’est là qu’une performance revendicative des artistes en colère a été annoncée. Mais elle a été déplacée par les aimables autorités. Le journaliste du Poing patiente, ne repère aucun signe avant-coureur. La place va et vient, tout à elle-même. Attendons. L’heure tourne. Rien. Toujours rien. Pourquoi ne pas flâner ? Tout simplement. De l’Opéra-Comédie à l’Office de tourisme. Et retour. Et encore une fois…
Combien de milliers de fois le journaliste du Poing, et « vieux Montpelliérain », n’a-t-il pas effectué ce trajet ? N’habite-t-il pas tout près ? Or ce samedi, des vibrations nouvelles l’atteignent. Flâner. Incroyablement flâner. Dépenser son temps en pure gratuité. La gratuité ? Nous y voici ! Habituellement, ce journaliste du Poing, ce citoyen montpelliérain, fend cette place d’un pas toujours pressé. Lui qui habite à moins de cinq minutes, ne s’y est pas arrêté prendre un verre en terrasse depuis tout un paquet d’années.
Cet univers lui est hostile. Haussmannien. Emphatique. Ripoliné. Artificielle mise en scène d’une carte postale géante. Espace faussement libre. Livré aux terrasses, et à d’autres terrasses, et encore des terrasses. Tout y est marchand. Cher. Pas un centimètre carré où s’installer un instant librement. Quand des individus non conformes hasardent une fesse avec leur chien sur les marches de l’Opéra, la magnifique police du sheriff Delafosse les fait déguerpir, derechef.
Tout au centre, une mairie montpelliéraine, de gauche, forcément de gauche, a fait araser la margelle au pied du monument des Trois Grâces. Par souci esthétique ? N’y pensez pas. C’est qu’il fallait y faire couler de l’eau ; ainsi empêcher que tout indésirable s’y expose à la vue. Comédie brutale, ségrégative, toute de vidéosurveillance. Asservie au capitalisme, la pensée urbaine indique, dans le moindre détail, qu’un citoyen ne saurait que se résumer à un client sans aspérité ; l’espace public ne saurait être que marchand, où débourser. Et marcher droit.
Quelle vibration inédite plane ce 12 décembre, comme depuis plusieurs semaines en fait ? C’est l’absence des terrasses. On ne va pas se réjouir du pétrin dans lequel cela met ceux et celles qui en vivent habituellement, les serveurs et les serveuses pour commencer. Mais bon. Cette place sans terrasses fait soudain songer, un instant, à ce que serait un espace affranchi du règne de la marchandise toute puissante (travaille, consomme, et ferme ta gueule)." .../...
4 commentaires:
Roselyne Bachelot, 73 ans, souffrant d'une inflammation d'arthrose s'est excusée de n'avoir pu se joindre au groupe...
Montpellier : danse de la colère pour les artistes toujours confinés
(...)
Une performance revendicative
"Tout de noir vêtus, boule rouge sur le nez, 180 artistes avec comme en toile de fond le Corum, cette grande salle de spectacle montpelliéraine fermée depuis le nouveau confinement. Une comédienne lit la lettre d'Ariane Ascaride au président de la République fin octobre.
"Ce qui fait un trou à mon âme est l'absence dans votre discours du mot Culture. Votre silence m'a démolie" écrivait l'artiste. A ces mots, les 180 danseurs se couchent sur le sol.
Puis, sur "Whole lotta love" de Led Zeppelin, tous se relèvent et se lancent dans une chorégraphie rythmée de gestes forts. Pieds martelant le sol, poings fermés, bras en croix, chutes des corps sur les feuilles mortes. Une performance qui "prend aux tripes" du collectif Les Essentiels.
(...)
"Je danse pour partager cette sensation de détresse. La danse comme le théâtre sont des métiers de coeur. Franchement, profondément, notre coeur est blessé"
Elodie Cauby, professeure de danse
(...)
"De l'argent a été dépensé pour ces protocoles sanitaires. C'est de l'argent perdu. Nous ne comprenons pas ce manque de confiance!"
Katia Benbelkacem collectif les Essentiels.
(...)
Les artistes souvent exclus du chomage partiel
"Tous les employés et entreprises du secteur de la culture ne peuvent pas prétendre au fonds de solidarité mis en place par le gouvernement, cela dépend de leur statut.
"Le chômage partiel n'est valable que sur les missions salariées, ce qui n'est pas du tout le cas pour la majorité d'entre nous", explique Catherine Warburton, danseuse interprète.
Elle-même a plusieurs statuts: micro entreprise, salariée et associatifs.
"Mes contrats n'ont pas pu se faire. Pour vivre, en ce moment, c'est compliqué, c'est une perte sèche de tous mes revenus."
Catherine Warburton, danseuse interprète
(...)
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/montpellier-danse-colere-artistes-toujours-confines-1905030.html
CECI N'EST PAS UN SPECTACLE (NON PLUS) !
https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/braquage/paris-un-braquage-express-en-plein-jour_4217089.html
Urgence pour le spectacle, urgence pour la culture, urgence pour celles et ceux qui la font vivre !
"Toutes les scènes de France sont fermées au public, la plupart depuis plus de six mois. Les cinémas ont refermé leurs portes. Artistes et techniciens du spectacle ne peuvent plus travailler. Les entreprises de spectacle sont à l'arrêt et tous leurs personnels craignent pour leur survie. [...]"
Comment vivre sans exercer son art quand c'est le choix d'une vie ? Comment vivre en ayant perdu la moitié de ses revenus, en voyant l'avenir chaque jour plus sombre ? On a beau être dans le spectacle, il faut payer son loyer et remplir le frigo. Comment ne pas s'alarmer quand, faute d'avoir travaillé depuis de longs mois, les intermittents du spectacle n'ont plus accès aux indemnités journalières de Sécurité Sociale pour maladie ou pour maternité ? Quand ils voient la fin de “l'année blanche” accordée par le président de la République sans espoir de renouveler leurs droits à l'assurance chômag?
La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a déclaré que « certaines activités professionnelles peuvent continuer dès lors qu'il n'y a pas de public [...]. Concrètement, la création artistique continue de vivre : les tournages, les répétitions de spectacle à huis-clos, les enregistrements et captations des œuvres sans public sont tout à fait possibles. » .
Chiche ?
Après avoir versé des dizaines de millions d'euros aux entreprises de spectacle pour qu'elles puissent survivre à la crise sans avoir d'activité, il est temps de penser aux femmes et aux hommes qui donnent vie aux œuvres.
Permettons à tous les artistes, tous les techniciens, toutes les compagnies, tous les groupes et ensembles musicaux de reprendre le chemin des studios et des salles de spectacle quand bien même elles demeurent fermées au public. Qu'on leur donne du travail, qu'on leur commande des créations, qu'on les paie, qu'ils génèrent comme à l'accoutumée leur protection sociale en cotisant aux différents organismes. Pendant cette triste crise, des milliers de spectacles, d’oeuvres, peuvent se préparer pour demain. On les découvrira d'abord sur les plateformes en ligne avant qu'ils ne soient donnés en public dès que les conditions sanitaires le permettront. Comme ce sera nécessairement dans de petits lieux à cause de l’épidémie, il faudra des milliers de projets et d'équipes artistiques pour offrir à toute la population les concerts, les pièces ou les ballets dont elle aura été privée si longtemps.
Que l'Etat en premier lieu, mais aussi les régions, les départements et les villes débloquent des fonds de toute urgence pour financer cette reprise du travail qui, à terme, permettra de donner des spectacles sur les scènes de tout le pays.
Il faut aussi sécuriser les droits collectifs. Les professionnels du spectacle ne demandent ici rien d'autre que ce qui doit être accordé à toutes et tous. Travailler autant que possible pour vivre de son métier et alimenter la solidarité interprofessionnelle par ses cotisations. Accéder à des droits sociaux lorsqu'on n'a plus d'emploi pour subvenir à ses besoins. La gravité de la crise économique et sociale provoquée par la situation sanitaire appelle plus que jamais le principe d'une indemnisation chômage sans condition pour tous celles et tous ceux, intermittents ou pas, qui ont perdu leur emploi.
Les caisses sociales des artistes et techniciens doivent être renflouées. Les droits à l'assurance chômage, à la Sécurité Sociale, à la formation professionnelle, à la médecine du travail ou aux congés payés doivent être garantis. « L'année blanche » durera beaucoup plus que ce qui était prévu : tous les intermittents du spectacle, comme tous les travailleurs inscrits au chômage et empêchés de travailler, doivent voir leurs droits prolongés jusqu'à un an après la fin de la période d'impossibilité de travailler."
http://chng.it/cMfQznQvYd
Quand les espaces publics cessent d’être confondus, abusivement, avec des galeries marchandes.
"Samedi 12 décembre 2020, en tout début d’après-midi, place de la Comédie. C’est là qu’une performance revendicative des artistes en colère a été annoncée. Mais elle a été déplacée par les aimables autorités. Le journaliste du Poing patiente, ne repère aucun signe avant-coureur. La place va et vient, tout à elle-même. Attendons. L’heure tourne. Rien. Toujours rien. Pourquoi ne pas flâner ? Tout simplement. De l’Opéra-Comédie à l’Office de tourisme. Et retour. Et encore une fois…
Combien de milliers de fois le journaliste du Poing, et « vieux Montpelliérain », n’a-t-il pas effectué ce trajet ? N’habite-t-il pas tout près ? Or ce samedi, des vibrations nouvelles l’atteignent. Flâner. Incroyablement flâner. Dépenser son temps en pure gratuité. La gratuité ? Nous y voici ! Habituellement, ce journaliste du Poing, ce citoyen montpelliérain, fend cette place d’un pas toujours pressé. Lui qui habite à moins de cinq minutes, ne s’y est pas arrêté prendre un verre en terrasse depuis tout un paquet d’années.
Cet univers lui est hostile. Haussmannien. Emphatique. Ripoliné. Artificielle mise en scène d’une carte postale géante. Espace faussement libre. Livré aux terrasses, et à d’autres terrasses, et encore des terrasses. Tout y est marchand. Cher. Pas un centimètre carré où s’installer un instant librement. Quand des individus non conformes hasardent une fesse avec leur chien sur les marches de l’Opéra, la magnifique police du sheriff Delafosse les fait déguerpir, derechef.
Tout au centre, une mairie montpelliéraine, de gauche, forcément de gauche, a fait araser la margelle au pied du monument des Trois Grâces. Par souci esthétique ? N’y pensez pas. C’est qu’il fallait y faire couler de l’eau ; ainsi empêcher que tout indésirable s’y expose à la vue. Comédie brutale, ségrégative, toute de vidéosurveillance. Asservie au capitalisme, la pensée urbaine indique, dans le moindre détail, qu’un citoyen ne saurait que se résumer à un client sans aspérité ; l’espace public ne saurait être que marchand, où débourser. Et marcher droit.
Quelle vibration inédite plane ce 12 décembre, comme depuis plusieurs semaines en fait ? C’est l’absence des terrasses. On ne va pas se réjouir du pétrin dans lequel cela met ceux et celles qui en vivent habituellement, les serveurs et les serveuses pour commencer. Mais bon. Cette place sans terrasses fait soudain songer, un instant, à ce que serait un espace affranchi du règne de la marchandise toute puissante (travaille, consomme, et ferme ta gueule)."
.../...
https://lepoing.net/et-alors-enfin-je-me-suis-assis-sur-la-comedie/
Enregistrer un commentaire