L'ENTREPRISE, VICTIME DE LA FINANCE. JEAN-LUC MÉLENCHON.
https://youtu.be/4rIRnTNmCl0
Intervention de Jean-Luc Mélenchon à la tribune de l'Assemblée Nationale le mardi 25 septembre dans le cadre du débat sur le plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises (loi PACTE). Le président de la «France Insoumise» a dénoncé un projet de loi qui ne changerait rien concernant la prédation qu'exerce le capitalisme sur les hommes et la nature et a appelé à mettre en place la règle verte et la planification écologique. Il a également dénoncé la place démesurée qu'avait désormais l'industrie financière comparée à la situation réelle.
C'est bien simple : quand on baisse les impôts des riches, leurs poches se mettent à déborder tellement que le fric ruisselle jusque sur les pauvres. Lesquels n'ont plus qu'à dire merci (la bouche pleine, vu qu'ils ne connaissent pas les bonnes manières). La «théorie du ruissellement» (en anglais "trickle-down effect") est parfaite. Grâce à elle, les riches peuvent enfin clamer qu'ils s'enrichissent par pur altruisme, et les pauvres n'ont plus qu'à rester bouche bée. Cette théorie date de 1932 : comme le relève Arnaud Parienty dans un petit livre très documenté (1), c'est l'humoriste américain Will Rogers qui a le premier utilisé l'expression, pour se moquer des baisses d'impôts des riches décidées alors. En 1981, le directeur du Budget de Ronald Reagan la reprend, très sérieusement, affirmant qu'une fois réduits les impôts des tranches supérieures et des plus grandes entreprises on verra «les bons effets ruisseler à travers l'économie pour atteindre tout le monde». En décembre 2017, Trump relance la machine à ruisseler. Il réduit drastiquement la taxation des entreprises et des hauts revenus. A la même époque, Macron en fait autant : il supprime l'ISF et baisse fortement l'imposition des revenus du capital. La très fortunée Muriel Pénicaud, ministre du Travail, admet alors que cette réforme va lui laisser dans la poche pas moins de 49.000 euros par an, somme qu'elle promet d'«investir dans les entreprises». Ça va ruisseler sévère! Le plus drôle, dans l'histoire, c'est que, tout en pratiquant une politique qui y ressemble fortement, Macron et Le Maire, et la Macronie réunie, clament à tous vents qu'ils ne croient pas une seconde à cette histoire de ruissellement. Il faut dire que cette théorie n'a aucun fondement théorique, qu'aucun économiste n'a réussi à démontrer sa validité et qu'elle a mauvaise presse. Mais ils ne cessent, au fond, de dire la même chose : les baisses d'impôts des plus riches permettront de «stimuler la prise de risques et l'innovation», affirme Édouard Philippe. Et Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, d'en rajouter sur tout cet argent que les entreprises vont investir «pour nos emplois»... Morale de l'histoire ? Quand ça les arrange, nos élites politiques aiment user d'arguments qui semblent relever du pur et simple bon sens. Mais, comme le remarque Arnaud Parienty, si la théorie du ruissellement est juste, alors pourquoi ne pas procéder dans l'autre sens ? «L'argent donné aux pauvres finira dans la poche des riches, puisqu'il est dépensé pour acheter des biens et les services produits dans les entreprises dont les plus favorisés sont actionnaires ou dirigeants.» Damnation! Les 4 Milliards du plan Pauvreté annoncé par Macron vont atterrir dans la poche des riches!
Jean-Luc Porquet, dans le Canard Enchaîné du 26 septembre 2018.
(1) «Le mythe de la "théorie du ruissellement"», La Découverte, 150 pages, 11 €.
Après les "yeux levés au ciel" quand une infirmière interpellait le Président dans un Ehpad, la voilà bien condescendante face à un soignant à Pointe-à-Pitre lors de ces tournées aux Antilles...
Ils vont piocher dans les réserves presque le double de ce qui était envisagé... Le "renouvellement" des député.e.s à l'Assemblée Nationale explose les compteurs!
4 commentaires:
L'ENTREPRISE, VICTIME DE LA FINANCE.
JEAN-LUC MÉLENCHON.
https://youtu.be/4rIRnTNmCl0
Intervention de Jean-Luc Mélenchon à la tribune de l'Assemblée Nationale le mardi 25 septembre dans le cadre du débat sur le plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises
(loi PACTE).
Le président de la «France Insoumise» a dénoncé un projet de loi qui ne changerait rien concernant la prédation qu'exerce le capitalisme sur les hommes et la nature et a appelé à mettre en place la règle verte et la planification écologique. Il a également dénoncé la place démesurée qu'avait désormais l'industrie financière comparée à la situation réelle.
Ça ruisselle pas.
C'est bien simple : quand on baisse les impôts des riches, leurs poches se mettent à déborder tellement que le fric ruisselle jusque sur les pauvres. Lesquels n'ont plus qu'à dire merci (la bouche pleine, vu qu'ils ne connaissent pas les bonnes manières).
La «théorie du ruissellement» (en anglais "trickle-down effect") est parfaite. Grâce à elle, les riches peuvent enfin clamer qu'ils s'enrichissent par pur altruisme, et les pauvres n'ont plus qu'à rester bouche bée.
Cette théorie date de 1932 : comme le relève Arnaud Parienty dans un petit livre très documenté (1), c'est l'humoriste américain Will Rogers qui a le premier utilisé l'expression, pour se moquer des baisses d'impôts des riches décidées alors. En 1981, le directeur du Budget de Ronald Reagan la reprend, très sérieusement, affirmant qu'une fois réduits les impôts des tranches supérieures et des plus grandes entreprises on verra «les bons effets ruisseler à travers l'économie pour atteindre tout le monde».
En décembre 2017, Trump relance la machine à ruisseler. Il réduit drastiquement la taxation des entreprises et des hauts revenus.
A la même époque, Macron en fait autant : il supprime l'ISF et baisse fortement l'imposition des revenus du capital. La très fortunée Muriel Pénicaud, ministre du Travail, admet alors que cette réforme va lui laisser dans la poche pas moins de 49.000 euros par an, somme qu'elle promet d'«investir dans les entreprises». Ça va ruisseler sévère!
Le plus drôle, dans l'histoire, c'est que, tout en pratiquant une politique qui y ressemble fortement, Macron et Le Maire, et la Macronie réunie, clament à tous vents qu'ils ne croient pas une seconde à cette histoire de ruissellement. Il faut dire que cette théorie n'a aucun fondement théorique, qu'aucun économiste n'a réussi à démontrer sa validité et qu'elle a mauvaise presse. Mais ils ne cessent, au fond, de dire la même chose : les baisses d'impôts des plus riches permettront de «stimuler la prise de risques et l'innovation», affirme Édouard Philippe. Et Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, d'en rajouter sur tout cet argent que les entreprises vont investir «pour nos emplois»...
Morale de l'histoire ?
Quand ça les arrange, nos élites politiques aiment user d'arguments qui semblent relever du pur et simple bon sens. Mais, comme le remarque Arnaud Parienty, si la théorie du ruissellement est juste, alors pourquoi ne pas procéder dans l'autre sens ? «L'argent donné aux pauvres finira dans la poche des riches, puisqu'il est dépensé pour acheter des biens et les services produits dans les entreprises dont les plus favorisés sont actionnaires ou dirigeants.» Damnation! Les 4 Milliards du plan Pauvreté annoncé par Macron vont atterrir dans la poche des riches!
Jean-Luc Porquet, dans le Canard Enchaîné du 26 septembre 2018.
(1) «Le mythe de la "théorie du ruissellement"», La Découverte, 150 pages, 11 €.
Après les "yeux levés au ciel" quand une infirmière interpellait le Président dans un Ehpad, la voilà bien condescendante face à un soignant à Pointe-à-Pitre lors de ces tournées aux Antilles...
https://m.huffingtonpost.fr/2018/09/29/en-guadeloupe-agnes-buzyn-a-eu-bien-du-mal-a-trouver-les-mots-face-a-la-detresse-de-ce-soignant_a_23545667/?xtor=AL-32280680?xtor=AL-32280680
Ils vont piocher dans les réserves presque le double de ce qui était envisagé...
Le "renouvellement" des député.e.s à l'Assemblée Nationale explose les compteurs!
https://www.marianne.net/politique/voyages-charges-retraites-le-budget-l-assemblee-nationale-depasse-toutes-les-previsions
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