Marlène Schiappa indignée par la "misogynie crasse" du député LR Fabien di Filippo
La ministre a vu rouge après des allusions à sa vie sexuelle proférées par un député de l'opposition.
POLITIQUE - Le ton est singulièrement monté dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée nationale où les députés ont veillé jusque tard pour achever l'examen du projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes porté par la ministre Marlène Schiappa. Comme cela était attendu, l'adoption de l'article 2, très décrié par certains députés de l'opposition et des associations, a concentré l'essentiel des attaques visant le gouvernement, accusé d'avoir renié sa parole en proposant une version allégée du texte.
Cet article précise dans le code pénal que, dans le cas d'un viol, "lorsque les faits sont commis sur un mineur de 15 ans", la contrainte ou la surprise pourront également être caractérisées par "l'abus de vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour consentir à ses actes". Une formulation qui entend "faciliter" les condamnations pour viols sur mineurs mais qui est loin de l'intention initiale d'instaurer une "présomption de non-consentement", qui impliquait que toute pénétration sur un mineur de moins de 15 ans était considérée comme un viol.
"Conception libertaire des rapports sexuels"
Dans une atmosphère déjà pesante, les discussions sur ce volet du texte ont conduit le député Les Républicains Fabien di Filippo à s'en prendre directement la ministre en charge de l'Egalité entre les hommes et les femmes. "Madame la ministre, ce qui est irresponsable et incompréhensible pour les Français, c'est que vous puissiez manquer à votre parole et faire passer votre conception libertaire des rapports sexuels, y compris entre mineurs et majeurs, avant la protection de nos enfants!", a déclaré au micro le parlementaire, dans ce qui ressemblait à une allusion au passé d'écrivaine de romans érotiques de la ministre.
Accueillis par une rumeur de désapprobation, ces propos ont fait bondir Marlène Schiappa qui s'est indignée que de telles allusions puissent être proférées. "Je demande une suspension de séance. M. le député Filippo n'a pas à m'insulter de la sorte ni à faire de suppositions qui sont totalement déplacées dans le cadre des débats qui démontrent une fois encore sa misogynie crasse et son ignorance profonde de ce qu'est la liberté des femmes", a-t-elle riposté, visiblement furieuse. Avant d'en rajouter une couche sur son compte Twitter.
Propos inqualifiables et hallucinants de M. Di Filippo à mon encontre qui fait référence à ma « vie sexuelle » pour justifier son argumentaire !
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa)
Je demande une suspension de séance.
Merci @DimitriHoub17 et @RixainMP pour leur rappel au règlement. #directAN #sexisme
"Ces réactions n'ont pas lieu parce que vous êtes une femme et c'est une femme qui vous parle. Elles ont lieu parce que vous fustigez nos propositions; Et je crois que vous desservez la cause des femmes lorsque vous vous mettez dans un rôle de femme au lieu de vous mettre dans un rôle de ministre", lui a répondu la députée LR de Savoie Emilie Bonnivard, sous les encouragements de l'opposition de droite.
De son côté, le député de la France insoumise Alexis Corbière a tenté de radoucir l'ambiance des débats en relevant des propos "pas adaptés" de part et d'autre. "Qu'est-ce qu'une sexualité dite libertaire? Est-ce de porter des sous-vêtements rouges et noirs, peut-être?", a-t-il plaisanté avant de s'adresser à Marlène Schiappa. "Mme la ministre vous utilisez souvent dans la réplique la misogynie en toute occasion, en l'occurrence ce n'était pas adapté. Réactionnaire, conservateur, une sexualité triste sans aucune doute, mais certainement pas misogyne", a-t-il conclu sous les rires de l'Assemblée.
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4 commentaires:
https://m.huffingtonpost.fr/2018/05/17/francois-de-rugy-et-les-deputes-de-la-france-insoumise-se-disputent-sur-les-selfies-a-lassemblee_a_23436740/
«LES VIOLENCES SEXUELLES ET SEXISTES CONTAMINENT LA VIE EN SOCIÉTÉ.» Jean-Luc Mélenchon.
https://youtu.be/C783NB84Y00
Explications à la tribune de l'Assemblée Nationale du refus de voter cette Loi en raison de l'article 2 très controversé...
La pauvrette, en même temps, fallait pas, fallait pas y aller
VIOLENCES SEXUELLES ET SEXISTES : Prise de parole des 7 groupes à l'Assemblée Nationale le 16 mai.
Michèle TIRONE.
https://youtu.be/GKkQBeWnPvo
Tous les groupes opposés à l'article 2 du projet de loi, excepté le groupe LaREM...
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