Le Midi Libre
Alès : un avis mi-figue mi-raisin pour le golf de
Saint-Hilaire
Il appartient désormais au préfet de prendre une décision.
(Photo J.F. G)
Les trois commissaires enquêteurs chargés de rendre un avis sur l
e
projet de Zad golfique de Saint-Hilaire-de-Brethmas viennent de
transmettre au préfet du Gard des conclusions assez peu limpides.
Un
avis mi-figue mi-raisin, qui dit non, tout en disant un peu oui !
Explications.
Quatre points à étudier : trois oui, un non Le dossier
d’enquête publique portait sur quatre points : la déclaration publique, la mise
en compatibilité du plan d’occupation des sols de Saint-Hilaire, la mise en
compatibilité de celui de Méjannes-les-Alès (également concerné pour 20 hectares
sur 359 au total), et l’enquête parcellaire.
Pour ces trois derniers points, les commissaires enquêteurs ont émis des avis
favorables "sous réserves qu’une déclaration d’utilité publique soit prononcée
par l’autorité compétente". Autrement dit, le préfet qui, de toute façon, a le
dernier mot. C’est lui, en effet, qui prend ou non un arrêté d’utilité publique,
les avis des commissaires enquêteurs n’étant que consultatifs.
En ce qui concerne la demande de DUP, le point le plus important puisqu’elle
permet les expropriations, elle reçoit un avis défavorable.
Le golf de neuf trous n’est pas "pertinent"
Le golf doit s’étendre sur 145 hectares, avec un parcours de 18 trous, un
autre de 9, à vocation pédagogique. "Il est incontestable qu’un golf 18 trous
est un atout pour le développement d’un territoire et peut devenir un élément de
valorisation de l’environnement.
Mais la question de la pertinence du 9 trous reste posée", lit-on dans les
conclusions qui pointent également le fait que "l’utilité et la rentabilité"
n’en sont pas démontrées et qu’il "porterait gravement atteinte à des
exploitations agricoles dynamiques".
Le rapport estime également que le golf 18 trous "ne sera pas économiquement
viable s’il ne draine pas une clientèle extérieure plus importante que celle
estimée par la Fédération française de golf. Or, aucune étude sur l’équilibre
entre l’offre et la demande n’a été réalisée".
La zone économique remise en cause Les commissaires
regardent le volet économique d’une manière assez étonnante : la zone de 29,3
hectares leur semble mal positionnée. On lit "sa desserte routière est aléatoire
et la synergie alléguée avec le Capra reste vague, sa localisation nuit à
l’activité agricole et (...) à la qualité de vie des habitants. Elle est
susceptible de porter atteinte à l’image du golf". La question sur la nécessité
même de créer une zone économique est carrément posée.
La question de l’eau et de l’arrosage du golf
L’enquête estime que "l’impact des prélèvements sur la ressource constituée
par les nappes souterraines n’est pas suffisamment étudié" et suggère un
dispositif "innovant" (recycler les eaux de la station d’épuration) pourtant
interdit par la Dréal.
De la nécessité d’une DUP
Si les enquêteurs imaginent que "le nombre d’emplois créés sera supérieur au
nombre d’emplois détruits dans l’agriculture", ils déplorent toutefois un
"étalement urbain non maîtrisé et une consommation excessive d’espace au
détriment du patrimoine bâti et archéologique et des espaces agricoles qui sont
une composante importante du paysage".
Mais finalement, l’argument massue des enquêteurs est que, comme l’Agglo
possède déjà une centaine d’hectares, une DUP n’est pas nécessaire, en tous cas
pour une superficie aussi importante.
"Le maître d’ouvrage a la
maîtrise foncière de la quasi-totalité de l’emprise du golf 18 trous, il semble
en effet qu’il lui sera facile d’acquérir les parcelles de M. Georges dont le
complexe touristique sera le premier bénéficiaire du golf".
De quoi aboutir à
un avis défavorable à la demande de déclaration
d’utilité publique.
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Ce que dit Christophe Cavard Député EELV Gard
20130613 cavard le golf par zimprod
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les réponses de José Bové + l'immense lac imaginaire de M. Granier
Bonjour,
Lors du tchat Midi Libre de ce jour, José Bové répond à une petite question sur le golf de St Hilaire. En outre sur le ML du jour, il y a un petit article sur notre présence au colloque de Nîmes (cf en PJ).
Enfin lors de son interview sur ML le 8 juin, Granier, le président de la Chambre d'agriculture du Gard explique notamment sa volte-face de dernière minute parce qu'il dit avoir "obtenu que soit créé 2 retenues de 6 hectares qui seront remplies avec de l'eau d'hiver". C'est à dire qu'il veut au total une retenue d'eau de 12 ha. A titre de comparaison c'est la superficie exacte du lac de Coucouron.. ; c'est plus grand que le lac du Camboux (8ha) et m^me que la cité de Carcassonne (11 ha). La retenue d'eau entre le Pont Neuf et le Pont Vieux à Alès c'est à peine 3 hectares donc M. Granier veut 4 fois cette superficie en lacs sur la zone! Comme il a divisé la période de pompage par 2 ( 4mois et demi au lieu des 9 prévus par les promoteurs du projet) , du coup, il a multiplié la surface de stockage sur la ZAD par 2. Fallait y penser. Alès plage va paraître bien petit à coté de St Hilaire plage!
A+
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Bonsoir,
Je sais c'est un peu long pour un communiqué. J'ai les pièces jointes citées pour étayer ce texte.
A propos de l’interview de M Granier sur la ZAD golfique : un impossible exercice indécent de haute-voltige… pour tenter de retomber sur ses pieds
Dans son interview (Midi Libre 8 juin) , M. Granier , président de la Chambre d’Agriculture du Gard et de la SAFER du Languedoc-Roussillon, se défend d’être, selon son propre terme, un « faux-cul ». Sauf que si on considère les faits et seulement les faits qui sont très têtus, son comportement dans cette affaire ne laisse planer aucun doute. Sa tentative désespérée de justification , à usage surtout interne compte tenu des remous provoqués par sa volte-face personnelle de dernière minute, sans en référer à son bureau, ne fait que l’enfoncer davantage.
Avant de revenir à la chronologie étayée des faits , il convient de rappeler que M. Granier connaît le projet de ZAD de St Hilaire depuis très longtemps au moins pour 2 raisons : d’une part ce sont ses services qui avec la Segard ont réalisé ces dernières années l’enquête de dureté foncière sur la zone de 360 ha; d’autre part l’association St-Hilaire-Durable l’a interpellé à plusieurs reprises sur le risque de disparition de terres agricoles,…. risques qu’il dénonce dans tous ses écrits.
Revenons aux faits importants de ces derniers mois :
· 11 janvier 2013 : réunion d’examen du dossier de DUP relatif au projet les Hauts de St Hilaire à la sous-préfecture d’Alès avec une trentaine de participants (municipalités concernées, agglo d’Alès, Smage, DDTM, Conseil Général etc..). M. Granier invité, était absent (non excusé) et , bizarremment, n’a envoyé aucun représentant de la Chambre d’Agriculture pour le suppléer (voir CR ci-joint). Dans le compte-rendu de cette réunion, signé par le sous-préfet, on remarque que le problème de la disparition de l’essentiel des terres agricoles (82% soit 260 ha) n’a pas du tout été abordé ! On peut penser que l’absence (volontaire ou pas), en tout cas très opportune, d’un dirigeant de la Chambre d’Agriculture a facilité cet « oubli ». Au passage, il convient aussi de noter que peu de participants avaient lu le dossier (il est vrai d’environ 1000 pages) qui allait être soumis quelques semaines plus tard à l’enquête publique sinon, ils n’auraient pas laissé passer de grosses bourdes.
· 11 février 2013 : la chambre d’agriculture émet un avis négatif (voir PJ) qui n’est pas joint au dossier d’enquête publique. Comment oublier la chambre d’agriculture parmi les avis des personnes publiques associées alors que ce projet prévoit de ne conserver (provisoirement ) qu’une trentaine d’hectares cultivables sur près des 300ha dans la zone et de pomper dans une nappe phréatique proche du Gardon pour irriguer les golfs. Cet avis négatif (et non « une sorte de OUI mais » ), très discret, a été mis , en annexe, par un paysan du secteur à l’appui de sa contribution hostile au projet. Il a dû aller le chercher à la Chambre. Comme cette information a été reprise par d’autres citoyens lors de leur contribution à l’enquête publique, l’agglo inquiète par la publicié donnée à cet avis important, a donc réagi dans l’ombre ( comme d’habitude sur ce dossier), pour obtenir un autre avis , forcément favorable, de la Chambre d’Agriculture du Gard.
· 30 avril 2013 : le dernier jour de l’enquête publique, à 5 minutes de la clôture des avis, nous avons appris par le directeur technique alésien en charge du dossier que ce premier avis négatif du 11 février ne valait rien et que le président de la chambre d’agriculture venait d’émettre un autre avis, favorable celui là au projet. Il l’avait dans son cartable (voir PJ) ! Pour expliquer cette volte-face, il faudrait rentrer dans le jeu obscur des magouilles et connivences politiciennes qui pèsent plus que les convictions affichées. La lettre ci-jointe adressée en fin avril par M. Granier à son cher Max en dit beaucoup sur ce type de pratique qui ne peut qu’écœurer, non seulement les agriculteurs mais tout citoyen ordinaire qui nourrissait encore quelques illusions sur la moralité dans notre démocratie.
Dans cette interview justificatrice du 8 juin, M. Granier insiste sur les 30 ha agricoles préservés (provisoirement ) mais, curieusement, il oublie les 260ha qui vont disparaître ! Pas mal de dégâts agricoles pour un projet qualifié, non sans rire, par M. Granier d’« agricolo-économique » ( en le lisant plus d’un paysan expropriable a dû penser à un projet « agricolo-comique »). En outre, il prétend que le pompage dans la nappe du Gardon durera 5 mois (15 octobre-15 mars ou 1er mars selon son dernier avis) alors que les porteurs du projet ont prévu de pomper officiellement 9 mois, du 15 septembre au 15 juin. Enfin, il s’accapare sans retenue les mérites de l’opération " remarquable », au domaine de la Grange des Près (120 ha) à Barjac où plusieurs jeunes paysans sans terre ont été installés. La réussite de cette opération en cours, effectivement remarquable, doit beaucoup à la persévérance de Terrre de Liens , au maire de Barjac..etc, plus qu’à M. Granier qui n’a fait qu’accompagner cette initiative. Aujourd’hui, il s’en sert pour sa pub.
Conclusion sous forme de question pour les bacheliers : qu’est-ce qu’un mensonge ? Selon le dictionnaire, c’est affirmer ce qu’on sait être faux, nier ou taire ce qu’on devrait dire, au gré des circonstances et en fonction de son intérêt . Dans le monde des politiciens, tous ou presque cachent, contournent, déforment systématiquement la vérité, sans en ressentir la moindre gêne. L’important c’est de faire croire pour conserver son petit ou grand pouvoir, ses petites ou grandes prérogatives. Compte tenu de son comportement, le président de la Chambre d’Agriculture du Gard et de la Safer LR, M. Granier, semble avoir l’étoffe d’un « grand politicien ».
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