lundi 10 juin 2024

Dissolution de l’Assemblée : sur TikTok, les jeunes « emmerdent » de nouveau le Rassemblement national

https://www.huffingtonpost.fr/life/video/dissolution-de-l-assemblee-sur-tiktok-les-jeunes-emmerdent-de-nouveau-le-rassemblement-national_235262.html

3 commentaires:

Anonyme a dit…

"Avec 31,5 % des suffrages exprimés, Jordan Bardella donne à son parti son meilleur score à des élections européennes, supérieur de 8 points à celui de 2019. C’est la troisième fois que le Rassemblement national (RN) devance les listes de la majorité en place, mais jamais l’écart n’a été si grand, passé de 4 points en 2014 et 1 point en 2019 à près de 17 cette année. Et jamais il n’est ainsi arrivé en tête dans toutes les régions et dans tant de communes. Cette prouesse s’inscrit dans une dynamique européenne des droites populistes, nationalistes et xénophobes en Europe, arc-boutées contre la mondialisation, et consacre le succès de la stratégie de normalisation menée par Marine Le Pen.

Depuis 2011, se démarquant de la ligne antisémite de son père, présentant son parti comme le rempart de la laïcité et de la démocratie contre la menace islamiste, et s’affichant comme une « quasi-féministe », elle a réussi à transformer son image. En 2023, les sondés voyant dans le RN un danger pour la démocratie n’étaient plus que 41 % contre 58 % en 2017. Près d’un sur deux considère que le RN est devenu plus modéré ces dernières années, et deux sur trois que le RN pourrait arriver un jour au pouvoir.

Cette stratégie lui a permis de progresser dans les catégories les plus réticentes à son égard. Son père recueillait 4 % des voix, en 2007, dans l’électorat de confession juive, elle en gagnait le triple en 2012, victoire symbolique s’il en est pour un parti dont le fondateur considère toujours les chambres à gaz comme « un point de détail ».

Dès les élections régionales de 2015, le Front national passe pour gay friendly, et fait des scores supérieurs à la moyenne chez les hommes vivant en couple. Depuis 2012, à chaque élection présidentielle, les femmes que rebutaient le sexisme et l’extrémisme de Jean-Marie Le Pen sont aussi nombreuses que les hommes à voter pour sa fille, à âge, diplôme, pratique religieuse et statut socio-économique égaux. Un atout décisif, puisque les femmes représentent 53 % de l’électorat inscrit. Avec son style lisse et avenant, Jordan Bardella apporte la dernière touche à ce processus de dédiabolisation et en tire les fruits, élargissant l’audience du RN chez les 60-70 ans et les classes moyennes et supérieures jusqu’ici hors d’atteinte.

Référendum anti-Macron

Il a aussi été bien aidé par ses adversaires. Jouant sur l’aversion croissante suscitée par le président de la République et sa politique, il a fait des élections européennes un référendum anti-Macron. La motivation de vote le plus souvent avancée par son électorat à la veille du scrutin est de « manifester son opposition au président de la République et au gouvernement » (68 % contre 38 % en moyenne, selon une enquête Ipsos de mai)."
(…)


https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/10/le-succes-spectaculaire-de-la-liste-rn-ne-signifie-pas-pour-autant-que-les-jeux-sont-faits-pour-les-elections-a-venir_6238492_3232.html

Anonyme a dit…

"Pour avoir grandi au domaine de Montretout, le fief des Le Pen sur les hauteurs de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), Marion Maréchal connaît deux ou trois choses de la vie politique et de sa propre famille. Elle sait qu’on ne gagne rien à insulter l’avenir, surtout lorsque celui-ci porte le patronyme le plus célèbre de l’extrême droite française et dépasse les 30 % des suffrages. La tête de liste Reconquête !, fraîchement élue au Parlement européen, a donc commencé, lundi 10 juin, à tirer les dividendes d’une campagne qu’elle avait choisie de mener à fleurets mouchetés face au Rassemblement national (RN). Elle est revenue à la maison-mère, au siège du parti, le temps d’une réunion d’une heure et demie très médiatisée avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. Le dernier épisode en date de la saga familiale de l’extrême droite, faite de ruptures et de réconciliations sur fond d’intérêts bien compris, visait à préparer les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.

Ce lundi, il a fallu faire fuiter au Figaro l’information d’une rencontre entre Jordan Bardella, Marine Le Pen et Marion Maréchal, en préciser l’heure et le lieu, pour que les caméras des chaînes d’information en continu puissent offrir cette stupéfiante mise en scène : le retour de l’enfant prodigue du lepénisme. Elle avait quitté le parti familial en 2017 par désaccord idéologique et stratégique, rejetant sa normalisation sociétale, la supposée « gauchisation » de sa ligne économique et son refus d’une union de la droite aux extrêmes droites. Sept ans plus tard, nantie d’un petit 5,5 % des suffrages exprimés aux européennes, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen revient négocier une alliance électorale.

Après un entretien décrit comme positif, Jordan Bardella puis Marion Maréchal ont vanté successivement devant les caméras une possible « union nationale » pouvant conduire l’extrême droite à Matignon. Une « union » avec ceux ayant eu « une attitude constructive », a précisé Jordan Bardella, écartant nommément Eric Zemmour. Ce « cadre » de discussions, Marion Maréchal en « prend acte » avec un large sourire. Peu importe que le grand vainqueur des élections européennes n’ait pas eu lui-même un comportement des plus constructifs durant la campagne, souhaitant ouvertement pour Reconquête ! et Les Républicains un score inférieur à 5 %, synonyme de disparition.

Pas de « ligne rouge »

« Il y a un choix qui s’offre à moi », explique Marion Maréchal, promettant de faire en sorte d’intégrer ses idées conservatrices et identitaires à la plateforme portée par le RN dont le programme ne lui sied toujours pas hormis, dans les grandes lignes, sur l’immigration. « La volonté de Marion est de donner un débouché politique pour les adhérents, militants et électeurs de Reconquête !, explique son directeur de campagne, l’identitaire niçois et ancien frontiste Philippe Vardon. Est-ce que l’on veut jouer un rôle dans cette union nationale dont parle Jordan Bardella, ou simplement regarder passer les événements ? »
(…)


https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/11/elections-legislatives-2024-marion-marechal-et-marine-le-pen-mettent-en-scene-leur-rapprochement_6238587_823448.html

Anonyme a dit…

"Pour avoir grandi au domaine de Montretout, le fief des Le Pen sur les hauteurs de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), Marion Maréchal connaît deux ou trois choses de la vie politique et de sa propre famille. Elle sait qu’on ne gagne rien à insulter l’avenir, surtout lorsque celui-ci porte le patronyme le plus célèbre de l’extrême droite française et dépasse les 30 % des suffrages. La tête de liste Reconquête !, fraîchement élue au Parlement européen, a donc commencé, lundi 10 juin, à tirer les dividendes d’une campagne qu’elle avait choisie de mener à fleurets mouchetés face au Rassemblement national (RN). Elle est revenue à la maison-mère, au siège du parti, le temps d’une réunion d’une heure et demie très médiatisée avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. Le dernier épisode en date de la saga familiale de l’extrême droite, faite de ruptures et de réconciliations sur fond d’intérêts bien compris, visait à préparer les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.

Ce lundi, il a fallu faire fuiter au Figaro l’information d’une rencontre entre Jordan Bardella, Marine Le Pen et Marion Maréchal, en préciser l’heure et le lieu, pour que les caméras des chaînes d’information en continu puissent offrir cette stupéfiante mise en scène : le retour de l’enfant prodigue du lepénisme. Elle avait quitté le parti familial en 2017 par désaccord idéologique et stratégique, rejetant sa normalisation sociétale, la supposée « gauchisation » de sa ligne économique et son refus d’une union de la droite aux extrêmes droites. Sept ans plus tard, nantie d’un petit 5,5 % des suffrages exprimés aux européennes, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen revient négocier une alliance électorale.

Après un entretien décrit comme positif, Jordan Bardella puis Marion Maréchal ont vanté successivement devant les caméras une possible « union nationale » pouvant conduire l’extrême droite à Matignon. Une « union » avec ceux ayant eu « une attitude constructive », a précisé Jordan Bardella, écartant nommément Eric Zemmour. Ce « cadre » de discussions, Marion Maréchal en « prend acte » avec un large sourire. Peu importe que le grand vainqueur des élections européennes n’ait pas eu lui-même un comportement des plus constructifs durant la campagne, souhaitant ouvertement pour Reconquête ! et Les Républicains un score inférieur à 5 %, synonyme de disparition.

Pas de « ligne rouge »

« Il y a un choix qui s’offre à moi », explique Marion Maréchal, promettant de faire en sorte d’intégrer ses idées conservatrices et identitaires à la plateforme portée par le RN dont le programme ne lui sied toujours pas hormis, dans les grandes lignes, sur l’immigration. « La volonté de Marion est de donner un débouché politique pour les adhérents, militants et électeurs de Reconquête !, explique son directeur de campagne, l’identitaire niçois et ancien frontiste Philippe Vardon. Est-ce que l’on veut jouer un rôle dans cette union nationale dont parle Jordan Bardella, ou simplement regarder passer les événements ? »
(…)


https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/11/elections-legislatives-2024-marion-marechal-et-marine-le-pen-mettent-en-scene-leur-rapprochement_6238587_823448.html