mercredi 3 avril 2024

Promenons-nous, dans les bois, pendant que le loup n’y est pas.


« Promenons-nous, dans les bois, pendant que le loup n'y est pas. » Il faudrait aujourd'hui ajouter à cette charmante comptine : « Et tant que le garde forestier ne nous voit pas. » Car
depuis la loi [« visant à limiter l'engrillagement des espaces naturels et à protéger la propriété limitée »] dite « engrillagement », votée en 2023, le fait de traverser une propriété privée rurale ou forestière est puni d'une contravention de quatrième classe (135 euros). Autrement dit, la zone grise prévalant depuis l'Ancien Régime, qui donnait à chacun un accès libre à la nature, aux chemins de campagne comme aux sentiers forestiers, a été discrètement pulvérisée. Il faut à présent suivre les itinéraires autorisés : sentiers de randonnée ou voies vertes dûment homologués, fléchés, aménagés.

Loin d'être un détail, ce recours à une sanction pénale constitue une rupture anthropologique majeure, qui prive le citoyen du plaisir de cheminer à travers son territoire et cantonne l'administré à des circuits bien délimités. Alors que nous cherchons – à juste titre – à rétablir la liberté de circulation des animaux en construisant des passerelles au-dessus des autoroutes ou en relevant les clôtures, c'est l'être humain qui se retrouve engrillagé."

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/03/acces-a-la-nature-en-privant-le-citoyen-du-plaisir-de-cheminer-a-travers-son-territoire-c-est-l-etre-humain-qui-se-retrouve-engrillage_6225685_3232.html

5 commentaires:

Anonyme a dit…

"Pas contre les animalistes"

"C'est un clin d'oeil à la ruralité", explique-t-il encore. Jean-Luc Meissonnier - qui n'est plus chasseur lui-même - avait été la cheville ouvrière aux côtés de Laurent Jaoul de la manifestation du 11 février pour défendre la ruralité. Sa campagne d'affichage n'est pourtant pas un remake de la querelle entre ruraux et citadins. "Je ne suis pas vent debout contre les animalistes. Je voulais simplement agir après la réunion que nous avons eue avec le préfet à Mauguio sur les dégâts occasionnés aux agriculteurs de nos plaines mais aussi à BRL, Oc Via, SNCF, Vinci..." Les "garennes" creusées par les lapins dans le sol sont à l'origine d'affaissement de voirie et de talus dangereux pour les infrastructures.

Les affiches ont été placardées dans la douzaine de communes concernées, de Saint-Aunès à Marsillargues, mais aussi à Montpellier. Si on ne connaît pas le montant de cette campagne de communication financée par la ville de Baillargues, il y a fort à parier qu'elle va faire parler d'elle."


https://www.midilibre.fr/2024/04/03/la-drole-de-campagne-daffichage-du-maire-de-baillargues-contre-la-proliferation-du-lapin-de-garenne-en-pays-de-lor-11867305.php

Anonyme a dit…

Un exemple pour d’autres installations agricoles ?

"Alors que la moitié des agriculteurs partiront à la retraite d’ici moins de 10 ans, l’installation des jeunes paysans est de plus en plus difficile à cause de la taille des fermes et de la difficulté de se loger en France.

« On espère que notre situation pourra inspirer les plus hauts niveaux pour les constructions en zone agricole et permettre aux élus d’étudier les dossiers au cas par cas pour permettre de créer des choses, surtout pour les maraîchers » partage Adrien

Cela est encore plus compliqué pour un maraîcher d’obtenir le droit de vivre sur sa ferme, même en habitat léger, car l’administration française considère que cela n’est pas nécessaire en l’absence d’animaux malgré des plages horaires de travail énormes (50h par semaine en moyenne).

Le couple doit maintenant faire face à un nouveau défi : réunir la somme nécessaire pour la construction d’un habitat écologique alors qu’ils ne justifient pas encore de 3 ans d’activité pour emprunter largement auprès des banques. Avec un délai à respecter : ils n’auront qu’un an pour débuter les travaux de construction une fois le permis validé, l’échéance approximative pour démarrer est la fin d’année 2025.

Pour y parvenir, ils ont demandé à leurs familles de les aider et lancé une collecte de fonds. Avec l’envie de continuer à construire un projet qui permettra d’accueillir bien plus tard une nouvelle génération de maraîchers locaux, quand eux-mêmes devront transmettre leur ferme.

« Ce qui me plaît avec notre cas, c’est que cette dalle en béton est en plein milieu de la ferme. Donc ce ne sera jamais possible de vendre la ferme sans vendre la maison. Ce n’est pas l’endroit le plus paysager avec la plus belle vue mais c’est le plus symbolique, cela rend la maison indissociable de la ferme » conclut Adrien."


https://lareleveetlapeste.fr/apres-2-ans-de-lutte-ce-couple-de-maraichers-bio-a-obtenu-le-droit-de-vivre-sur-leurs-terres/

Anonyme a dit…

LUCCHINI, NATURALISTE DES BOIS DE LENS...

«Si on commence à industrialiser le bois…»

"On repart à zéro, mais rien n’est encore gagné , assurent les opposants au projet de parc d’éoliennes. Regroupés en collectif, ils entendent protéger le Bois des Lens : une forêt méditerranéenne de 9 000 hectares, immense poumon vert entre Nîmes et Alès, que les éoliennes, disent-ils, risqueraient de défigurer.

Face à l’ex-maire de Moulézan, qui défendait l’implantation de cinq machines de 150 mètres de hauteur, porté par TotalEnergies, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique et de l’argent qu’il apporterait à sa commune, les opposants forment une coalition hétéroclite : on y trouve aussi bien la majorité des maires des 19 communes concernées par le bois que des écologistes, défenseurs de la faune et de la flore. Des randonneurs, nombreux dans le Bois. Et aussi des chasseurs, familiers des lieux, comme Sébastien Mellarede, dont la société de chasse du village de Combas a rejoint le collectif des opposants au projet. Je ne suis pas contre les éoliennes , assure cet artisan. Mais pas dans cet endroit sauvage et magnifique. Si on commence à industrialiser le bois, ce sera le pied dans la porte, et on ne pourra plus rien arrêter . Daniel Meurice, chasseur et retraité, explique que le bois est un lieu de reproduction pour les sangliers, les lièvres et les chevreuils.

Le président du collectif, Thierry Gaugne, et sa secrétaire, Françoise Lienhard, mettent en avant la richesse de la faune et la flore du bois : ses 18 espèces de chiroptères (chauve-souris), ses rapaces, dont l’espèce menacée des Aigles de Bonelli, et ses plantes protégées, comme la gratiole officinale. On ne gagnera rien à construire des éoliennes, si c’est en détruisant un indispensable puits de carbone , plaide la bénévole, retraitée d’une association d’éducation à l’environnement."


https://www.ouest-france.fr/economie/energie/energie-eolienne/reportage-dans-le-gard-ecologistes-et-chasseurs-ensemble-contre-des-eoliennes-e01c649e-f1d2-11ee-b9d6-e26e1f1545b0

Anonyme a dit…

Tout comme leurs parents, si ce n’est plus, les bébés du hérisson sont en grave danger en France : voici comment les aider!


EN BREF :

* Depuis 2020, les hérissons, y compris les bébés appelés choupissons, sont classés comme espèce en danger avec une population passant de 30 millions à moins d'un million en 50 ans.

* Les choupissons sont menacés par la destruction de leur habitat, les collisions routières et l'empoisonnement par produits chimiques.

* Pour protéger les choupissons, signez des pétitions, créez des jardins sûrs sans produits chimiques et sensibilisez l'entourage à leur cause.

"Depuis maintenant 4 ans (2020), les hérissons ont été officiellement répertoriés comme une espèce en danger. De fait, leur déclin s’accentue d’année en année, avec une population qui a considérablement diminué, passant d’environ 30 millions d’individus à moins d’un million en à peine 50 ans. Les experts sont formels et tirent la sonnette d’alarme : à ce rythme, d’ici 2025, soit l’année prochaine, il sera trop tard pour sauver ces petits mammifères et leur disparition définitive deviendra alors inévitable. Pour éviter le pire, comment venir en aide aux choupissons dès maintenant ?"
(…)


https://monjardinmamaison.maison-travaux.fr/mon-jardin-ma-maison/animaux/animaux-du-jardin/choupissons-sauver-bebes-herisson-477250.html

Anonyme a dit…

« La filière se réveille »

"Le circuit de la laine commence au rez-de-chaussée où elle arrive par paquets, crottée d’herbes et de terre. Elle passe d’abord dans le « Loup », qui déchiquette les fibres, puis dans le « Léviathan » : une longue colonne de lavage qui la débarrasse de ses impuretés. La toison est ensuite essorée dans un immense tambour, passe dans la laineuse pour gratter la laine et le foulon pour la rendre plus douce, avant de finir emballée dans de grands sacs, direction le grenier.

Des dizaines de ballots s’entassent sous les poutres foncées du toit. Il faut se baisser pour éviter de se cogner la tête. Au sol, de petites touffes plus ou moins claires et bouclées s’échappent des sacs. Ils sont rangés par race d’animaux : mérinos, alpaga, mohair, noire du Velay... Au total, la filature utilise une quinzaine de laines différentes. 500 kilos proviennent des élevages des coopératives du réseau Longo Maï : mérinos d’Arles ou du Portugal, laine de Poméranie, laine noire du Jura ou Roux de Berne. Le reste est acheté à d’autres éleveurs. Au total, Chantemerle lave 4 tonnes de toisons par an.

La filature n’a aucun mal à trouver des fournisseurs. « Depuis le Covid, de plus en plus d’éleveurs nous contactent pour valoriser leur laine. Je pense que la filière se réveille », assure Pétra. Chaque année, environ 10 000 tonnes de laine sont produites en France. Jusqu’à présent, près de 80 % du matériau était exporté vers l’Asie. Le reste finissait bien souvent jeté au fumier.

Pour relancer le secteur, plusieurs initiatives ont éclos, comme le collectif Tricolor, lancé en 2018. Ses membres espèrent aider les éleveurs à mieux valoriser leur laine. Et la tâche n’est pas aisée, tant la laine est achetée une misère : entre 10 à 15 centimes le kilo. Chaque mouton fournit 2 à 2,5 kilos de laine et pour le tondre, il faut compter 1,70 à 1,90 euro par animal. Un prix qui n’incite pas les éleveurs à valoriser les toisons. « La laine de mauvaise qualité est mal payée, donc personne ne veut faire d’effort pour l’améliorer », explique Pascal Gautrand, délégué général du collectif Tricolor.

Pour rompre ce cercle vicieux, il faudrait investir : regrouper les éleveurs, faire des économies d’échelle, rendre le métier attractif pour des salariés... Bref, un vaste plan de relance sur lequel travaille le collectif Tricolor avec d’autres acteurs, comme la Confédération paysanne. Une feuille de route devrait être remise au ministère de l’Agriculture en mai prochain.

L’ourdissage consiste à préparer les fils de chaîne qui seront ensuite installés sur les métiers à tisser. Une centaine de fils sont assemblés dans l’ourdissoir. © Baptiste Soubra / Reporterre
« Face aux difficultés, les éleveurs n’ont pas forcément envie de se lancer. Il faut attendre au moins deux ans avant d’avoir un retour sur investissement », assure Merise Bouard, de l’association Felletin Patrimoine Environnement, qui organise chaque année les journées nationales de la laine à Felletin, dans la Creuse. Un événement rassemblant 150 exposants pour 2 000 visiteurs. « On constate un essor de la demande et une montée en gamme des produits », poursuit Merise Bouard.

Côté éleveurs, certains semblent prêts à prendre le mouton par les cornes, même si cela leur demande pas mal de travail : il faut prendre soin non seulement de l’animal, mais aussi de sa toison. À l’instar des cheveux humains, la qualité de la laine change en fonction de ce que l’animal a mangé ou bu. « Par exemple, l’année dernière, beaucoup de troupeaux ont souffert de la canicule et du manque de foin. La laine était de moins bonne qualité », se souvient Alma."
.../...


https://reporterre.net/Autogestion-et-pulls-ecolos-bienvenue-dans-l-une-des-dernieres-usines-a-laine-de-France