vendredi 15 mars 2024

La tornade Mélenchon

 
Hadrien Mathoux
 

Hadrien Mathoux

Rédacteur en chef politique

 

 
LA TORNADE MÉLENCHON

Ce jeudi 14 mars a eu lieu le premier débat télévisé de cette campagne des européennes. Marianne n'en a pourtant pas fait état : il faut dire que les deux heures et demi passées devant Public Sénat n'ont pas été les plus excitantes de la semaine, les huit débatteurs — sept têtes de liste plus Thierry Mariani, remplaçant au pied levé d'un Jordan Bardella qui n'avait pas daigné se déplacer — se contentant d'ânonner leurs éléments de langage dans un ballet un brin fadasse. 

Au vrai, la course a été lancée par le meeting du RN, le 3 mars dernier. Ce dimanche 10 mars, c'était au tour de Reconquête de mobiliser ses troupes, dans un meeting crépusculaire marqué par les harangues identitaires de Marion Maréchal et Eric Zemmour. Une atmosphère chauffée à blanc qui ne fait pas oublier que la liste d'extrême-droite est en difficulté dans les sondages. Les derniers Mohicans sont toujours là, et méprisent tellement le profil « populo » du RN, comme le montre le reportage de Marianne, qu'on les voit mal faire défection. 

À gauche, la question Mélenchon obsède les esprits. Absent des européennes, l'insoumis est parti pour être le personnage central de la présidentielle 2027, malgré tant d'outrances et de sorties de piste. Lors d'un meeting fiévreux en compagnie de Louis Boyard à Nanterre, le septuagénaire a pu éprouver sa popularité auprès de la jeunesse. Perdre avec Jean-Luc Mélenchon, ou perdre sans lui ? Pour l'heure, le dilemme auquel la gauche est confrontée est un peu déprimant.

Hors du camp mélenchoniste, on s'active pour y échapper. En labourant le terrain, comme le jeune sénateur socialiste Alexandre Ouizille, qui se démène pour lutter contre la délocalisation de l'usine LU à Château-Thierry. Ou en marquant sa différence idéologique, comme le fait le Parti communiste, mené aux européennes par un autre espoir, le fringant Léon Deffontaines, qui fête ses 28 ans ce vendredi. Rien ne dit que ces efforts suffiront face à la tornade Mélenchon…

 
 
 
Twitter @hadrienmathoux

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le "fringant Léon DEFFONTAINES" est sous la férule de Roussel, Montebourg et Maurel ce qui lui assure des lendemains mal barrés côté accession au Parlement !...
Bon anniversaire tout de même. 28 balais avant d'atteindre la notoriété sans se renier est salutaire.
Mais ne sera pas suffisant !

Anonyme a dit…

GLUCKSMAN CARAVANE BALAI DE MACRON-HAIER ?

Mélenchon en service minimum sur les européennes ?

"Mais dans les jours et semaines qui suivent, les insoumis consacrent surtout leur temps - et leurs publications sur X - à étriller la liste socialiste. Jean-Luc Mélenchon s’exprime lui abondamment sur la situation à Gaza (un sujet hors du champ de compétence de l’UE), réagit à la crise agricole, félicite ses troupes pour leur travail dans la Constitutionnalisation de l’IVG, dénonce les déclarations d’Emmanuel Macron sur l’envoi de troupes en Ukraine… Et les européennes alors ?

Le leader insoumis s’est fait le relais de la campagne d’inscription sur les listes électorales. Il s’est aussi réjoui des victoires à Strasbourg des eurodéputés du groupe The Left, présidé par Manon Aubry. Service minimum ? « C’est difficile d’entrer en campagne alors que la campagne n’est pas lancé », le défend auprès du HuffPost le député Antoine Léaument, ancien responsable de sa communication numérique en 2022.

Mais tout à vocation à changer à partir de ce samedi. « C’est une certitude que Jean-Luc va s’investir dans la campagne », assure le député de l’Essonne. Meeting, médias... différentes options sont sur la table même si le 28 janvier sur BFMTV l’intéressé disait vouloir participer « au combat de manière différente ». Un combat qu’il a commencé dès jeudi 14 mars, en se payant un tour de chauffe aux côtés du député LFI Louis Boyard, et qu’il répétera ce dimanche à la mi-journée sur France 3.

« Ce serait stupide de ne pas mettre en avant la figure de Jean-Luc Mélenchon alors même que pour beaucoup de gens, notre programme, la France Insoumise, les élections et Mélenchon, c’est une seule et même chose » Antoine Léaument, député LFI.
Reste qu’il lui faudra trouver un équilibre, lui qui voulait être « en retrait » sans être « à la retraite ». L’enjeu est aussi de ne pas invisibiliser Manon Aubry. Après un premier mandat européen, l’insoumise se classe 6e dans une enquête d’opinion Ipsos pour Le Parisien sur les personnalités de moins de 45 ans qui inspirent la plus confiance. Première personnalité LFI citée, elle atteint les 10 %, trois points derrière Raphaël Glucksmann mais devant Marie Toussaint (4 %) ou Mathilde Panot (6 %).

Antoine Léaument n’y croit pas et juge « les personnalités » présentes sur la liste suffisamment fortes et susceptibles de susciter l’engouement pour ne pas pâtir de la popularité de Jean-Luc Mélenchon. Ce proche du leader insoumis assume néanmoins de lui réserver une (bonne) place dans la campagne. « Ce serait stupide de ne pas mettre en avant la figure de Jean-Luc Mélenchon alors même que pour beaucoup de gens, notre programme, la France Insoumise, les élections et Mélenchon, c’est une seule et même chose, pointe-t-il. Bien sûr que la figure de Jean-Luc est centrale et c’est une bonne chose qu’elle le soit aussi dans cette élection ».

Mais tous savent aussi qu’un score relatif de la liste insoumise aux européennes rendra plus incontournable encore le tribun dans la course pour 2027. Il aura alors beau jeu de rappeler que c’est lui qui attire les électeurs, encore plus que son positionnement."


https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/pour-les-elections-europeennes-jean-luc-melenchon-a-la-rescousse-de-la-france-insoumise-et-la-liste-aubry_231232.html

Anonyme a dit…

"Le jour où on n’a plus cette révolte naturelle et qu’on s’est habitués aux codes du Parlement européen, alors il faut partir."

Manon Aubry, tête de liste LFI

"C’est la même pratique qui se profile pour la prochaine législature. Si la militante franco-palestinienne et juriste en droit international Rima Hassan (en 7e position) est élue, ce ne sera pas seulement pour être une « lanceuse d’alerte » au Parlement européen, mais pour agir concrètement dans le processus de décision, affirment les Insoumis. Manon Aubry rappelle que son amendement pour un « cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza » a fini par être adopté le 28 février, alors qu’elle l’avait déposé plusieurs fois en vain depuis octobre.

De là à ce que les Insoumis deviennent des « fonctionnaires du Parlement européen », selon la formule consacrée transmise par Jean-Luc Mélenchon, il y a un pas énorme qu’ils et elles ne franchiront pas. Si LFI a atténué le caractère frontal de son opposition aux institutions européennes – il s’agit depuis 2022 de désobéir aux traités, et non plus d’en sortir –, elle demeure très critique.

« Je suis très fière qu’on n’ait pas de commissaire dans cette Commission européenne. Le jour où on n’a plus cette révolte naturelle et qu’on s’est habitués aux codes du Parlement européen, alors il faut partir », dit Manon Aubry. Elle ne se fait pas d’illusions sur la composition de la prochaine législature, qui ne facilitera pas l’action de La Gauche.

Face à la probable poussée de l’extrême droite en Europe, elle conclut : « On sera la garde avancée de la résistance. C’est comme ça que je vois le prochain mandat. »

Mathieu Dejean


https://www.mediapart.fr/journal/politique/160324/au-parlement-europeen-lfi-fait-le-bilan-de-sa-methode-activiste

Anonyme a dit…

https://www.francetvinfo.fr/elections/europeennes/elections-europeennes-jean-luc-melenchon-figurera-sur-la-liste-lfi-en-position-non-eligible_6428440.html