Une hausse de 55 % des prélèvements en eau en dix ans
"Grenoble bénéficie d’une eau abondante, accessible et de qualité, et donc peu chère, qui a attiré de nombreuses industries. Mais comme ailleurs, la capitale des Alpes souffre des épisodes de sécheresse. En 2022, le niveau des nappes phréatiques de Grenoble est resté « bas » pendant tout l’été et jusqu’en novembre, selon les données du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Mi-août, le préfet de l’Isère a placé le département au niveau maximum de vigilance sécheresse… tout en excluant des restrictions les entreprises « disposant de mesures spécifiques sécheresse en période de “crise” » et/ou « ayant déjà diminué au maximum leur prélèvement économique ».
Sachant que, comme l’explique Aimeric Mougeot, élu CGT STMicroelectronics Crolles, à Reporterre, « on consomme plus d’eau en été qu’en hiver, car il y a davantage besoin de refroidissement. L’usine a tourné à plein cet été ». Dans son bilan environnemental, ST assure avoir réduit le volume d’eau utilisé par plaquette (1 700 litres d’eau en 2021 contre 2 000 litres en 2020). Selon Éric Gerondeau, directeur du site de Crolles, « plusieurs dizaines de millions d’euros » sont investis pour « construire une seconde station de traitement et une unité de recyclage » de l’eau. En 2021, STMicroelectronics recyclait 28 % de l’eau prélevée, et Soitec, à Bernin, 16 %.
Pour autant, à Crolles, la consommation d’eau de ST n’a jamais été aussi élevée : 4,23 millions de m3 prélevés en 2021. Dix ans plus tôt, sa consommation n’était « que » de 2,7 millions de m3… soit une augmentation de 55 %. Sa voisine Soitec se place aussi parmi les gros consommateurs du département, avec 1,1 million de m3 prélevés en 2020-2021. Et la consommation de cette dernière devrait encore augmenter, avec la construction d’une nouvelle usine de 20 000 m2 sur son site." .../...
"Délimitez un rectangle de 50 mètres sur 25, soit à peu près la surface d’une piscine olympique. Sur cette emprise, creusez, creusez encore, et ne vous arrêtez pas avant d’avoir atteint une profondeur de 5 kilomètres. Le volume ainsi dégagé correspond à deux fois et demie la pyramide de Khéops : c’est la quantité d’eau qui devrait être pompée chaque année dans les nappes phréatiques, pour remplir les seize mégabassines du projet porté par la Coop de l’eau des Deux-Sèvres, et qui doivent border le sud et l’est du Marais poitevin. Plus d’une vingtaine d’autres sont déjà en place, disséminées dans le nord de cette grande zone humide." (...)
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Une hausse de 55 % des prélèvements en eau en dix ans
"Grenoble bénéficie d’une eau abondante, accessible et de qualité, et donc peu chère, qui a attiré de nombreuses industries. Mais comme ailleurs, la capitale des Alpes souffre des épisodes de sécheresse. En 2022, le niveau des nappes phréatiques de Grenoble est resté « bas » pendant tout l’été et jusqu’en novembre, selon les données du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Mi-août, le préfet de l’Isère a placé le département au niveau maximum de vigilance sécheresse… tout en excluant des restrictions les entreprises « disposant de mesures spécifiques sécheresse en période de “crise” » et/ou « ayant déjà diminué au maximum leur prélèvement économique ».
Sachant que, comme l’explique Aimeric Mougeot, élu CGT STMicroelectronics Crolles, à Reporterre, « on consomme plus d’eau en été qu’en hiver, car il y a davantage besoin de refroidissement. L’usine a tourné à plein cet été ». Dans son bilan environnemental, ST assure avoir réduit le volume d’eau utilisé par plaquette (1 700 litres d’eau en 2021 contre 2 000 litres en 2020). Selon Éric Gerondeau, directeur du site de Crolles, « plusieurs dizaines de millions d’euros » sont investis pour « construire une seconde station de traitement et une unité de recyclage » de l’eau. En 2021, STMicroelectronics recyclait 28 % de l’eau prélevée, et Soitec, à Bernin, 16 %.
Pour autant, à Crolles, la consommation d’eau de ST n’a jamais été aussi élevée : 4,23 millions de m3 prélevés en 2021. Dix ans plus tôt, sa consommation n’était « que » de 2,7 millions de m3… soit une augmentation de 55 %. Sa voisine Soitec se place aussi parmi les gros consommateurs du département, avec 1,1 million de m3 prélevés en 2020-2021. Et la consommation de cette dernière devrait encore augmenter, avec la construction d’une nouvelle usine de 20 000 m2 sur son site."
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https://reporterre.net/En-Isere-l-industrie-electronique-boit-toute-l-eau
"Délimitez un rectangle de 50 mètres sur 25, soit à peu près la surface d’une piscine olympique. Sur cette emprise, creusez, creusez encore, et ne vous arrêtez pas avant d’avoir atteint une profondeur de 5 kilomètres. Le volume ainsi dégagé correspond à deux fois et demie la pyramide de Khéops : c’est la quantité d’eau qui devrait être pompée chaque année dans les nappes phréatiques, pour remplir les seize mégabassines du projet porté par la Coop de l’eau des Deux-Sèvres, et qui doivent border le sud et l’est du Marais poitevin. Plus d’une vingtaine d’autres sont déjà en place, disséminées dans le nord de cette grande zone humide."
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https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/01/15/megabassines-le-fantasme-d-une-ressource-en-eau-eternellement-disponible_6157924_3232.html
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