"L’ancienne vedette de BFM et RMC Jean-Jacques Bourdin avait signé un accord de consulting avec Altice. Il empochait 1,4 million d’euros pour une note par an et quelques réunions." (...)
#DRAHILEAKS "Patrick Drahi est un homme d’affaires puissant. 11e fortune française bien que domicilié en Suisse, il est à la tête du groupe Altice. Un empire tentaculaire qui réunit notamment des entreprises de télécom (SFR, Cablevision…), des médias (BFM TV, RMC…) ou de commerce d’art (Sotheby’s)…
Courant août, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne dans un recoin caché d’Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice après avoir échoué à faire chanter l’homme d’affaires. Reflets, Blast et StreetPress se sont associés pour explorer ces leaks.
Les documents mettent en lumière un groupe industriel complexe, implanté dans des pays très souples en matière fiscale et très endetté. Ils donnent incidemment à voir le train de vie faramineux d’une famille aussi discrète que riche. Bien loin de la fin de l’abondance annoncée par Emmanuel Macron." (...)
"Comme le dit un ou une des intervenants c'est important de montrer concrètement ce qui se passe dans certaines strates de la société. Cela permet de révéler l'indignité des discours infligés aux masses laborieuses dans tous les "médias" de ce pays: pendant que les éditorialistes dénoncent les chômeurs et les grévistes ou servent la soupe aux politiques dont les actions mènent à toujours plus de misère et de précarité, les "puissants" eux accumulent des sommes et des biens - qui dépassent l'entendement de la majorité - dans la plus grande discrétion.[...]" Aze Térix
RÉVÉLATIONS DRAHILEAKS : STREETPRESS, REFLETS ET BLAST UNISSENT LEURS FORCES BLAST, Le souffle de l'info
https://youtu.be/p56EE0N1NGE
Un zoom arrière très particulier ce soir puisqu’il donne la parole à 4 journalistes et préfigure d’une série de papiers que Blast et deux autres médias indépendants en ligne, Reflets et Streetpress, vont publier a propos de l’empire de la téléphonie et des médias créé par le tycoon franco-maroco- israélien etc… Patrick Drahi. Le nombre de passeports et de nationalités du patron de Sfr et de Bfm ( entre autres) fait partie des révélations de l’émission et des articles à paraître. Autour de la table et aux côtés de DR, Antoine Champagne fondateur et rédacteur en chef de Reflets, Florence Gaillard journaliste à Blast, Clara Monnoyeur journaliste à Streetpress ainsi que Mathieu Mollard son rédacteur en chef. Tous les quatre travaillent ensemble depuis de longues semaines pour éclairer les documents hackés fin août et qui sont sortis sur le Darkweeb. Reflets s’est vu interdire voici deux mois toute republication en raison du « secret des affaires » Cette décision d’un tribunal de commerce est contraire à tout ce qui fonde le journalisme et la liberté d’informer. Patrick Drahi est un milliardaire très influent en France et éclairer ses pratiques managériales, financières et in fine politiques nous est apparu nécessaire. Voire vital. Merci de jeter un regard très incisif sur ce zoom arrière décapant et de partager, partager, partager…
Les trois médias
✍️ Antoine Champagne de Reflets ➡️ https://reflets.info/ ✍️ Mathieu Molard de @streetpress ➡️ https://www.streetpress.com/ ✍️ Denis Robert de @blastinfo ➡️ https://www.blast-info.fr/
Journaliste : Denis Robert Montage : Julien Bouillet Images : Arthur Frainet Son : Baptiste Veilhan Graphisme : Adrien Colrat Diffusion : Maxime Hector Production : Sophie Romillat Directeur du développement : Mathias Enthoven Rédaction en chef : Soumaya Benaissa Directeur de la rédaction : Denis Robert
Déjà en 2017, le magazine Frustration donnait le ton...
"Le 21 mars, sur le plateau d'Explicite, Macron niait la moindre affinité avec Patrick Drahi, expliquant qu'il n'avait joué aucun rôle dans la constitution de l'empire de celui-ci, en particulier par le rachat d'SFR. C'est un mensonge, car c'est bien Macron ministre de l'économie qui a donné son feu vert à l'opération. Mais Drahi n'est pas l'unique soutien de Macron." (...)
"Les atouts de Macron ne sont pas seulement financiers. En octobre 2016, on apprenait l’entrée dans son équipe de campagne de Bernard Mourad. Mourad est un banquier d’affaires à l’ascension fulgurante, conseiller de Patrick Drahi, patron de SFR-Numericable et propriétaire de SFR Presse, ex-Altice Media Group, qui regroupe de nombreux titres de presse et chaînes de télévision et radio : Libération, L’Express, BFM TV, RMC ou encore le magazine Mieux vivre votre argent (sic). Bon conseiller dans l’opération du rachat de Numericable, Mourad est nommé PDG de SFR Presse. Mais cette affaire juteuse n’aurait pas été possible sans le concours du ministre de l’Économie Emmanuel Macron, qui donne le feu vert à l’opération de rachat un mois après son arrivée à Bercy en août 2014 alors que son prédécesseur, Arnaud Montebourg, freinait cette opération en raison des pratiques d’évasion fiscale de Drahi (qui réside en Suisse, a une holding au Luxembourg et des actions à Guernesey). Son remplaçant se montre plus coopératif. Deux ans plus tard, renvoi d’ascenseur : Drahi envoie son fidèle lieutenant Mourad assister leur « ami commun » (Challenges, octobre 2016) en tant que conseiller spécial « en charge des questions et relations avec les sphères économiques. Cet ancien banquier d’affaires devrait également apporter une aide précieuse, grâce à ses réseaux, dans la recherche de financements pour la campagne présidentielle ». On suppose aussi que les studios de BFM TV ne sont maintenant qu’à un sms du candidat.
Il semblerait que le mouvement indépendant En marche ! doive beaucoup à l’action conciliante de l’ex-ministre de l’Économie à l’égard des milieux d’affaires les moins adeptes de la morale fiscale la plus élémentaire.
Cette chronique est extraite de notre contre-enquête, « Macron, candidat du système », consultable en intégralité dans le n°9 de Frustration, premier numéro en kiosque, disponible en kiosque, maison de la presse et Relay."
« La boîte de mouchoirs doit être pliée en un point » ; « le dessus de la mousse de rasage de Monsieur D. doit être nettoyé chaque jour »… Des manuels de bonnes pratiques à destination du personnel recensent dans le moindre détail les habitudes et exigences de Patrick Drahi. Une plongée inédite au cœur de la vie d’un ultra-riche où tout est anticipé : du pliage du papier toilette jusqu’à la température du beurre ou la manière dont doit être disposée la sauce dans les plats de « Monsieur ». En creux, se dessine aussi la personnalité du magnat des télécoms et des médias : control freak, radin, frôlant parfois le sexisme avec son personnel féminin. « Monsieur Drahi est très simple, peut-on lire, mais il aime quand même avoir des choses d’une certaine manière. » Ainsi, lorsqu’il voyage en avion, Patrick Drahi aime, une fois installé dans son jet privé, se voir offrir un « oshibori » – une serviette chaude issue de la tradition japonaise. Et s’il fait plus de 30 degrés, il faut lui proposer en complément un linge froid. « Monsieur » pourra ainsi faire son choix. Si c’est le matin, il faut que cela s’accompagne d’un jus de carotte." (...)
"Pourtant, si le quotidien de gauche continue, on le voit, d’enrichir le milliardaire, il ne lui appartient officiellement plus : timing parfait, en septembre 2020, au moment où Olivennes engage Libé dans le projet de déménagement au 113 avenue de Choisy, Altice cède le journal au « Fonds de dotation pour une presse indépendante » (FDPI) – c’est son nom officiel. Une structure «indépendante» dirigée par Arthur Dreyfuss, PDG d’Altice France, Laurent Halimi, le secrétaire général du groupe de Patrick Drahi et Nicolas Chatin, le directeur de la communication d’Altice France. Depuis la création de cette entité «indépendante», la rédaction demande un siège au conseil ; sans succès. Drahi a en revanche accepté d’offrir un siège à l’oligarque tchèque Daniel Kretinsky, en échange des 14 millions de prêts accordés à Libération. Bref, l’indépendance de Libération n’est réelle que sur le papier: dans les faits, le titre reste sous le contrôle total de trois personnes dépendantes de Patrick Drahi.
Alors pourquoi créer cette structure statutairement « indépendante » tout en gardant les rênes ? Dans son audition au Sénat du début de l’année, Patrick Drahi donne une ébauche de réponse : « Les trucs qui perdent de l’argent, il vaut mieux les mettre dans ces espèces d’organisations philanthropiques qui attirent les donations » et… qui facilitent l’optimisation fiscale. Capital, magazine économique de référence (jusqu’à son rachat récent par Bolloré), a calculé les bénéfices fiscaux de l’opération pour Altice.
D’un point de vue comptable, en cédant Libération au FDPI, Altice a fait un don de 75 millions d’euros. Une somme qui correspond aux 55 millions prêtés par SFR depuis 2014 (1) pour renflouer les caisses et aux 20 millions donnés par SFR pour « financer l’avenir du journal ». Cette donation lui ouvre droit, explique le mensuel, à une réduction d’impôt de plus de 30 millions d’euros." (...)
"Un duo que l’on ne s’étonne pas de retrouver « en affaires » dans les leaks sous la forme d’un contrat passé entre la fondation du couple Drahi « Patrick and Lina Drahi Foundation » (PLFA) et « Positive Planet », une ONG créée en 1998 par Jacques Attali. Cette organisation s’est donnée pour mission de « favoriser l’inclusion économique des habitant.e.s de quartiers populaires à travers l’entrepreneuriat positif et l’amélioration de leur employabilité ». La PLFA quant à elle a été créée en 2014 « dans le cadre de la vision entrepreneuriale globale de Patrick Drahi et de ses enfants, qui croient que le succès en affaires implique la responsabilité de redonner et de créer des opportunités pour les autres ». Ou comme le disent si bien Roosevelt et Spider-Man: un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
Une telle « vision » commune de l’entrepreneuriat « solidaire » ne pouvait qu’aboutir à une collaboration entre les deux entités. Collaboration scellée en mars 2021 par un contrat d’un montant de 238.000 euros versés par la PLFA à Positive Planet afin « d’accompagner 200 jeunes porteurs de projets issus de quartiers défavorisés dans la création de leur entreprise ».
La collaboration se passe manifestement très bien puisqu’en mars 2022, la Fondation Patrick et Lina Drahi fait appel à ce proche d’Emmanuel Macron, mais cette fois en tant que conseiller pour un projet qu’elle a initié et intitulé « Education Four (E4) ». Un projet éducatif un peu flou, mais que, justement, Jacques Attali, à travers sa société Attali & Associés (A&A), se propose de définir et de mener à bien, comme l’ont révélé nos confrères suisses de Heidi.news.
Ce contrat, que nous avons également pu consulter, précise qu’il s’agit d’un « projet qui s’inscrit dans le cadre inédit d’une coopération internationale entre Israël, les Émirats Arabes Unis, le Maroc [patrie de naissance de Patrick Drahi, NDLR] et la France ». Au paragraphe intitulé « Mobilisation des gouvernements prioritaires (France et Maroc) », on peut lire : « Attali & Associés apportera son soutien dans la définition d’une stratégie de mobilisation des gouvernements français et marocain. Le tout pour un montant de 350.000 euros hors taxes (HT) payable en quatre versements et exonéré de TVA (en principe de 20% pour des activités de conseil) ».
De plus, Attali & Associés percevra 450.000 euros HT pour chaque lancement de ce programme en France, au Maroc et dans les Émirats Arabes Unis, soit 1.350.000 euros HT. Pour l’extension de ce programme à neuf autres pays apparemment candidats, la « commission » oscille entre 150.000 et 250.000 euros HT. L’entreprise de Jacques Attali pourrait donc encaisser au total plus de trois millions d’euros, si le projet arrive à son terme.
Un premier versement de la fondation Drahi à A&A d’un montant de 87.500 euros a bien été effectué en mars 2022. Et manifestement, en juin 2022, Jacques Attali était au travail avec deux de ses associés, comme en atteste une facture présentée par A&A à la fondation pour un séjour de trois jours et deux nuits pour trois personnes à l’hôtel The Norman de Tel Aviv. Montant de la douloureuse : 10.676,17 euros tout de même, payés par la fondation de Patrick Drahi.
Car il est bien stipulé dans le contrat que les frais occasionnés par la mission Education Four, notamment les frais de déplacement et d’hébergement, sont à la charge de la fondation. Faut pas pousser." (...)
"Bernard-Henri Lévy aime voir de ses propres yeux les territoires en guerre : Kurdistan, Afghanistan, Libye, Ukraine… Et surtout y être vu. Dans chacun de ses déplacements, le Tintin philosophe se met en scène : héros d’un reportage (publié par Paris Match) et en général d’un film. Depuis 2012, pas moins de six documentaires, tous diffusés et donc financés par les chaînes publiques du groupe France Télévisions et Arte, accompagnés en général d’un soutien du CNC. En clair, ce sont nos impôts qui financent ses films et plutôt généreusement. Une enquête du magazine Capital révèle un niveau de financement très au-dessus des montants habituels pour des audiences très en dessous des résultats habituels." (...)
"Le groupe Altice est-il bien géré ? En 2021, Patrick Drahi a achevé le retrait de son groupe du marché boursier d’Amsterdam. L’empire lui appartient désormais, presque en totalité. Les investissements sont-ils au rendez-vous ? Les revenus sont-ils suffisants ? Son endettement suffisamment réduit – Patrick Drahi parle de 50 milliards ? Qui pour juger de cela à part Patrick Drahi ? Qui pour « sanctionner » une gestion qui ne serait pas optimale ? « Le marché », avec tous ses défauts, permet parfois de remettre l’église au milieu du village. Dans son grand plan de 2020-2021, Patrick Drahi a séparé Altice USA du groupe Altice et l’a laissé coté sur le marché de New York. Que pensent les investisseurs de ce titre ? Pas forcément du bien, vu l’évolution de l’action qui a perdu près de 90% de sa valeur depuis 2017. Cela n’empêche pas le patron de la boîte d’encaisser des millions…" (...)
"Patrick Drahi est né au Maroc. Il est citoyen français. Il est aussi résident en Suisse où il paye ses impôts. Ses entreprises sont réparties sur toute la planète, des États-Unis à l’Europe en passant par l’Asie. Il a lui-même cinq nationalités (Maroc, France, Israël, Kitts & Nevis, Portugal). Il peut ainsi se rendre comme il le souhaite, avec un jet privé, dans des résidences situées à Londres, New-York, aux Caraïbes, à Genève, à Zermatt, en Israël… Bref, Patrick est un véritable citoyen du monde. Un hippie des temps modernes : nous vivons sur une toute petite planète et les frontières sont abolies.
Comme les nomades qui ne se sont jamais sentis concernés par les lignes que des dirigeants politiques ont tracées sur des cartes, Patrick Drahi sait parfaitement que les frontières existent et que les législations changent d’un pays à l’autre. Mais cela ne le concerne pas vraiment. Il choisit, comme dans une pioche de Monoply géant, ce qui l’arrange. Avec semble-t-il la même obsession : où paye-t-on le moins d’impôts et quelles conditions doivent être réunies pour y parvenir ? En cela, il est aidé par deux principaux cabinets de fiscalistes : Atoz et Luther. Le premier lui fournit d’ailleurs un document annuel permettant de « faire son marché » parmi tous les pays de la planète, étudiés et présentés selon leur « offre » fiscale." (...)
10 commentaires:
BOURDIN, DRAHI ET LES FRAISES TAGADA
"L’ancienne vedette de BFM et RMC Jean-Jacques Bourdin avait signé un accord de consulting avec Altice. Il empochait 1,4 million d’euros pour une note par an et quelques réunions."
(...)
#DRAHILEAKS
"Patrick Drahi est un homme d’affaires puissant. 11e fortune française bien que domicilié en Suisse, il est à la tête du groupe Altice. Un empire tentaculaire qui réunit notamment des entreprises de télécom (SFR, Cablevision…), des médias (BFM TV, RMC…) ou de commerce d’art (Sotheby’s)…
Courant août, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne dans un recoin caché d’Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice après avoir échoué à faire chanter l’homme d’affaires. Reflets, Blast et StreetPress se sont associés pour explorer ces leaks.
Les documents mettent en lumière un groupe industriel complexe, implanté dans des pays très souples en matière fiscale et très endetté. Ils donnent incidemment à voir le train de vie faramineux d’une famille aussi discrète que riche. Bien loin de la fin de l’abondance annoncée par Emmanuel Macron."
(...)
https://www.streetpress.com/sujet/1671447158-contrat-bourdin-million-euros-altice-drahileaks-bfmtv-medias-syndicats
"Comme le dit un ou une des intervenants c'est important de montrer concrètement ce qui se passe dans certaines strates de la société. Cela permet de révéler l'indignité des discours infligés aux masses laborieuses dans tous les "médias" de ce pays: pendant que les éditorialistes dénoncent les chômeurs et les grévistes ou servent la soupe aux politiques dont les actions mènent à toujours plus de misère et de précarité, les "puissants" eux accumulent des sommes et des biens - qui dépassent l'entendement de la majorité - dans la plus grande discrétion.[...]"
Aze Térix
RÉVÉLATIONS DRAHILEAKS : STREETPRESS, REFLETS ET BLAST UNISSENT LEURS FORCES
BLAST, Le souffle de l'info
https://youtu.be/p56EE0N1NGE
Un zoom arrière très particulier ce soir puisqu’il donne la parole à 4 journalistes et préfigure d’une série de papiers que Blast et deux autres médias indépendants en ligne, Reflets et Streetpress, vont publier a propos de l’empire de la téléphonie et des médias créé par le tycoon franco-maroco- israélien etc… Patrick Drahi. Le nombre de passeports et de nationalités du patron de Sfr et de Bfm ( entre autres) fait partie des révélations de l’émission et des articles à paraître. Autour de la table et aux côtés de DR, Antoine Champagne fondateur et rédacteur en chef de Reflets, Florence Gaillard journaliste à Blast, Clara Monnoyeur journaliste à Streetpress ainsi que Mathieu Mollard son rédacteur en chef. Tous les quatre travaillent ensemble depuis de longues semaines pour éclairer les documents hackés fin août et qui sont sortis sur le Darkweeb. Reflets s’est vu interdire voici deux mois toute republication en raison du « secret des affaires » Cette décision d’un tribunal de commerce est contraire à tout ce qui fonde le journalisme et la liberté d’informer. Patrick Drahi est un milliardaire très influent en France et éclairer ses pratiques managériales, financières et in fine politiques nous est apparu nécessaire. Voire vital. Merci de jeter un regard très incisif sur ce zoom arrière décapant et de partager, partager, partager…
Les trois médias
✍️ Antoine Champagne de Reflets ➡️ https://reflets.info/
✍️ Mathieu Molard de @streetpress ➡️ https://www.streetpress.com/
✍️ Denis Robert de @blastinfo ➡️ https://www.blast-info.fr/
Journaliste : Denis Robert
Montage : Julien Bouillet
Images : Arthur Frainet
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Adrien Colrat
Diffusion : Maxime Hector
Production : Sophie Romillat
Directeur du développement : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaissa
Directeur de la rédaction : Denis Robert
Déjà en 2017, le magazine Frustration donnait le ton...
"Le 21 mars, sur le plateau d'Explicite, Macron niait la moindre affinité avec Patrick Drahi, expliquant qu'il n'avait joué aucun rôle dans la constitution de l'empire de celui-ci, en particulier par le rachat d'SFR. C'est un mensonge, car c'est bien Macron ministre de l'économie qui a donné son feu vert à l'opération. Mais Drahi n'est pas l'unique soutien de Macron."
(...)
"Les atouts de Macron ne sont pas seulement financiers. En octobre 2016, on apprenait l’entrée dans son équipe de campagne de Bernard Mourad. Mourad est un banquier d’affaires à l’ascension fulgurante, conseiller de Patrick Drahi, patron de SFR-Numericable et propriétaire de SFR Presse, ex-Altice Media Group, qui regroupe de nombreux titres de presse et chaînes de télévision et radio : Libération, L’Express, BFM TV, RMC ou encore le magazine Mieux vivre votre argent (sic). Bon conseiller dans l’opération du rachat de Numericable, Mourad est nommé PDG de SFR Presse. Mais cette affaire juteuse n’aurait pas été possible sans le concours du ministre de l’Économie Emmanuel Macron, qui donne le feu vert à l’opération de rachat un mois après son arrivée à Bercy en août 2014 alors que son prédécesseur, Arnaud Montebourg, freinait cette opération en raison des pratiques d’évasion fiscale de Drahi (qui réside en Suisse, a une holding au Luxembourg et des actions à Guernesey). Son remplaçant se montre plus coopératif. Deux ans plus tard, renvoi d’ascenseur : Drahi envoie son fidèle lieutenant Mourad assister leur « ami commun » (Challenges, octobre 2016) en tant que conseiller spécial « en charge des questions et relations avec les sphères économiques. Cet ancien banquier d’affaires devrait également apporter une aide précieuse, grâce à ses réseaux, dans la recherche de financements pour la campagne présidentielle ». On suppose aussi que les studios de BFM TV ne sont maintenant qu’à un sms du candidat.
Il semblerait que le mouvement indépendant En marche ! doive beaucoup à l’action conciliante de l’ex-ministre de l’Économie à l’égard des milieux d’affaires les moins adeptes de la morale fiscale la plus élémentaire.
Cette chronique est extraite de notre contre-enquête, « Macron, candidat du système », consultable en intégralité dans le n°9 de Frustration, premier numéro en kiosque, disponible en kiosque, maison de la presse et Relay."
https://blogs.mediapart.fr/revue-frustration/blog/240317/de-linstitut-montaigne-patrick-drahi-les-puissants-soutiens-demmanuel-macron
https://www.telerama.fr/debats-reportages/les-drahileaks-les-combines-de-patrick-drahi-revelees-par-blast-reflets-info-et-streetpress-7013547.php
Le jus de carotte et les fraises Tagada
« La boîte de mouchoirs doit être pliée en un point » ; « le dessus de la mousse de rasage de Monsieur D. doit être nettoyé chaque jour »… Des manuels de bonnes pratiques à destination du personnel recensent dans le moindre détail les habitudes et exigences de Patrick Drahi. Une plongée inédite au cœur de la vie d’un ultra-riche où tout est anticipé : du pliage du papier toilette jusqu’à la température du beurre ou la manière dont doit être disposée la sauce dans les plats de « Monsieur ». En creux, se dessine aussi la personnalité du magnat des télécoms et des médias : control freak, radin, frôlant parfois le sexisme avec son personnel féminin. « Monsieur Drahi est très simple, peut-on lire, mais il aime quand même avoir des choses d’une certaine manière. » Ainsi, lorsqu’il voyage en avion, Patrick Drahi aime, une fois installé dans son jet privé, se voir offrir un « oshibori » – une serviette chaude issue de la tradition japonaise. Et s’il fait plus de 30 degrés, il faut lui proposer en complément un linge froid. « Monsieur » pourra ainsi faire son choix. Si c’est le matin, il faut que cela s’accompagne d’un jus de carotte."
(...)
https://www.streetpress.com/sujet/1671454282-patrick-drahi-milliardaire-radin-aime-robes-tyroliennes-economies
Optimisation fiscale
"Pourtant, si le quotidien de gauche continue, on le voit, d’enrichir le milliardaire, il ne lui appartient officiellement plus : timing parfait, en septembre 2020, au moment où Olivennes engage Libé dans le projet de déménagement au 113 avenue de Choisy, Altice cède le journal au « Fonds de dotation pour une presse indépendante » (FDPI) – c’est son nom officiel. Une structure
«indépendante» dirigée par Arthur Dreyfuss, PDG d’Altice France, Laurent Halimi, le secrétaire général du groupe de Patrick Drahi et Nicolas Chatin, le directeur de la communication d’Altice France. Depuis la création de cette entité «indépendante», la rédaction demande un siège au conseil ; sans succès. Drahi a en revanche accepté d’offrir un siège à l’oligarque tchèque Daniel Kretinsky, en échange des 14 millions de prêts accordés à Libération. Bref, l’indépendance de Libération n’est réelle que sur le papier: dans les faits, le titre reste sous le contrôle total de trois personnes dépendantes de Patrick Drahi.
Alors pourquoi créer cette structure statutairement « indépendante » tout en gardant les rênes ? Dans son audition au Sénat du début de l’année, Patrick Drahi donne une ébauche de réponse : « Les trucs qui perdent de l’argent, il vaut mieux les mettre dans ces espèces d’organisations philanthropiques qui attirent les donations » et… qui facilitent l’optimisation fiscale. Capital, magazine économique de référence (jusqu’à son rachat récent par Bolloré), a calculé les bénéfices fiscaux de l’opération pour Altice.
D’un point de vue comptable, en cédant Libération au FDPI, Altice a fait un don de 75 millions d’euros. Une somme qui correspond aux 55 millions prêtés par SFR depuis 2014 (1) pour renflouer les caisses et aux 20 millions donnés par SFR pour « financer l’avenir du journal ». Cette donation lui ouvre droit, explique le mensuel, à une réduction d’impôt de plus de 30 millions d’euros."
(...)
https://www.streetpress.com/sujet/1671450153-comment-patrick-drahi-enrichi-dos-liberation-optimisation-fiscale
Bonnes œuvres
"Un duo que l’on ne s’étonne pas de retrouver « en affaires » dans les leaks sous la forme d’un contrat passé entre la fondation du couple Drahi « Patrick and Lina Drahi Foundation » (PLFA) et « Positive Planet », une ONG créée en 1998 par Jacques Attali. Cette organisation s’est donnée pour mission de « favoriser l’inclusion économique des habitant.e.s de quartiers populaires à travers l’entrepreneuriat positif et l’amélioration de leur employabilité ». La PLFA quant à elle a été créée en 2014 « dans le cadre de la vision entrepreneuriale globale de Patrick Drahi et de ses enfants, qui croient que le succès en affaires implique la responsabilité de redonner et de créer des opportunités pour les autres ». Ou comme le disent si bien Roosevelt et Spider-Man: un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
Une telle « vision » commune de l’entrepreneuriat « solidaire » ne pouvait qu’aboutir à une collaboration entre les deux entités. Collaboration scellée en mars 2021 par un contrat d’un montant de 238.000 euros versés par la PLFA à Positive Planet afin « d’accompagner 200 jeunes porteurs de projets issus de quartiers défavorisés dans la création de leur entreprise ».
La collaboration se passe manifestement très bien puisqu’en mars 2022, la Fondation Patrick et Lina Drahi fait appel à ce proche d’Emmanuel Macron, mais cette fois en tant que conseiller pour un projet qu’elle a initié et intitulé « Education Four (E4) ». Un projet éducatif un peu flou, mais que, justement, Jacques Attali, à travers sa société Attali & Associés (A&A), se propose de définir et de mener à bien, comme l’ont révélé nos confrères suisses de Heidi.news.
Ce contrat, que nous avons également pu consulter, précise qu’il s’agit d’un « projet qui s’inscrit dans le cadre inédit d’une coopération internationale entre Israël, les Émirats Arabes Unis, le Maroc [patrie de naissance de Patrick Drahi, NDLR] et la France ». Au paragraphe intitulé « Mobilisation des gouvernements prioritaires (France et Maroc) », on peut lire : « Attali & Associés apportera son soutien dans la définition d’une stratégie de mobilisation des gouvernements français et marocain. Le tout pour un montant de 350.000 euros hors taxes (HT) payable en quatre versements et exonéré de TVA (en principe de 20% pour des activités de conseil) ».
De plus, Attali & Associés percevra 450.000 euros HT pour chaque lancement de ce programme en France, au Maroc et dans les Émirats Arabes Unis, soit 1.350.000 euros HT. Pour l’extension de ce programme à neuf autres pays apparemment candidats, la « commission » oscille entre 150.000 et 250.000 euros HT. L’entreprise de Jacques Attali pourrait donc encaisser au total plus de trois millions d’euros, si le projet arrive à son terme.
Un premier versement de la fondation Drahi à A&A d’un montant de 87.500 euros a bien été effectué en mars 2022. Et manifestement, en juin 2022, Jacques Attali était au travail avec deux de ses associés, comme en atteste une facture présentée par A&A à la fondation pour un séjour de trois jours et deux nuits pour trois personnes à l’hôtel The Norman de Tel Aviv. Montant de la douloureuse : 10.676,17 euros tout de même, payés par la fondation de Patrick Drahi.
Car il est bien stipulé dans le contrat que les frais occasionnés par la mission Education Four, notamment les frais de déplacement et d’hébergement, sont à la charge de la fondation. Faut pas pousser."
(...)
https://www.streetpress.com/sujet/1671452937-bernard-jacques-attali-amis-drahi-argent-fondation-fiscalite
"Bernard-Henri Lévy aime voir de ses propres yeux les territoires en guerre : Kurdistan, Afghanistan, Libye, Ukraine… Et surtout y être vu. Dans chacun de ses déplacements, le Tintin philosophe se met en scène : héros d’un reportage (publié par Paris Match) et en général d’un film. Depuis 2012, pas moins de six documentaires, tous diffusés et donc financés par les chaînes publiques du groupe France Télévisions et Arte, accompagnés en général d’un soutien du CNC. En clair, ce sont nos impôts qui financent ses films et plutôt généreusement. Une enquête du magazine Capital révèle un niveau de financement très au-dessus des montants habituels pour des audiences très en dessous des résultats habituels."
(...)
https://www.streetpress.com/sujet/1671460098-bonnes-oeuvres-patrick-drahi-50000-euros-bernard-henri-levy-documentaire-ukraine-arte
"Le groupe Altice est-il bien géré ? En 2021, Patrick Drahi a achevé le retrait de son groupe du marché boursier d’Amsterdam. L’empire lui appartient désormais, presque en totalité. Les investissements sont-ils au rendez-vous ? Les revenus sont-ils suffisants ? Son endettement suffisamment réduit – Patrick Drahi parle de 50 milliards ? Qui pour juger de cela à part Patrick Drahi ? Qui pour « sanctionner » une gestion qui ne serait pas optimale ? « Le marché », avec tous ses défauts, permet parfois de remettre l’église au milieu du village. Dans son grand plan de 2020-2021, Patrick Drahi a séparé Altice USA du groupe Altice et l’a laissé coté sur le marché de New York. Que pensent les investisseurs de ce titre ? Pas forcément du bien, vu l’évolution de l’action qui a perdu près de 90% de sa valeur depuis 2017. Cela n’empêche pas le patron de la boîte d’encaisser des millions…"
(...)
https://www.streetpress.com/sujet/1671464066-altice-usa-casse-gueule-patron-empoche-80-millions-euros-stock-option-drahi
"Patrick Drahi est né au Maroc. Il est citoyen français. Il est aussi résident en Suisse où il paye ses impôts. Ses entreprises sont réparties sur toute la planète, des États-Unis à l’Europe en passant par l’Asie. Il a lui-même cinq nationalités (Maroc, France, Israël, Kitts & Nevis, Portugal). Il peut ainsi se rendre comme il le souhaite, avec un jet privé, dans des résidences situées à Londres, New-York, aux Caraïbes, à Genève, à Zermatt, en Israël… Bref, Patrick est un véritable citoyen du monde. Un hippie des temps modernes : nous vivons sur une toute petite planète et les frontières sont abolies.
Comme les nomades qui ne se sont jamais sentis concernés par les lignes que des dirigeants politiques ont tracées sur des cartes, Patrick Drahi sait parfaitement que les frontières existent et que les législations changent d’un pays à l’autre. Mais cela ne le concerne pas vraiment. Il choisit, comme dans une pioche de Monoply géant, ce qui l’arrange. Avec semble-t-il la même obsession : où paye-t-on le moins d’impôts et quelles conditions doivent être réunies pour y parvenir ? En cela, il est aidé par deux principaux cabinets de fiscalistes : Atoz et Luther. Le premier lui fournit d’ailleurs un document annuel permettant de « faire son marché » parmi tous les pays de la planète, étudiés et présentés selon leur « offre » fiscale."
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https://reflets.info/articles/pas-de-frontieres-pour-les-drahi-et-leurs-30-passeports
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