Extrait :
L’argument du chef de l’Etat est fallacieux », conteste Arnaud Bazin, le président LR de la commission d’enquête du Sénat. Contacté par publicsenat.fr, le sénateur revient sur ce chiffrage. « Il faut d’abord rappeler que le milliard d’euros …..
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Maîtrise de l’incertitude
"Si les entreprises et les pouvoirs publics ne font pas appel aux consultants pour améliorer leur performance, quelle est leur véritable motivation ? Nos résultats suggèrent que les dépenses de conseil dépendent fortement d’une autre dimension culturelle appelée « maîtrise de l’incertitude » (c’est-à-dire la mesure dans laquelle on cherche à réduire l’incertitude dans un pays). Les dépenses de conseil sont ainsi beaucoup plus élevées dans les pays où la volonté de maîtriser l’incertitude est forte, comme l’Allemagne ou l’Autriche, que dans les pays où elle est faible, comme l’Italie ou le Portugal. La France se situe entre ces extrêmes.
En bref, les dirigeants font plus appel aux consultants pour se rassurer que pour résoudre des problèmes qui pourraient souvent être réglés sans aucune aide extérieure. Comme l’a bien résumé un consultant dans la revue McKinsey Quarterly:
« Pour la plupart des dirigeants, une seule chose est pire que faire une erreur : être le seul à la commettre. »
Cette soif de « réassurance » semble également expliquer la popularité des consultants auprès de l’État français. D’après l’ancienne déléguée interministérielle à l’intelligence économique, Claude Revel, citée dans Les Infiltrés :
« Les fonctionnaires ont depuis longtemps perdu confiance en eux, en leurs compétences. Ils se sentent obligés d’ouvrir 50 parapluies, de commander 50 000 rapports pour se protéger en cas d’erreur… Quand j’entends un ministre dire que c’est difficile de décider avec un risque pénal au-dessus de la tête, je suis choquée. Ils ont été choisis normalement pour leur capacité de décision. »
Pour conclure, on peut noter que l’un des articles de recherche les plus connus sur les consultants s’intitule « Le conseil : une activité peu rassurante ? » Quand on y réfléchit, faire appel à des consultants pour se rassurer n’est pas très rationnel. Dans certains cas, ils n’en savent pas plus que leurs clients… et ce sont plutôt eux qui auraient besoin d’être rassurés !"
https://theconversation.com/pourquoi-les-etats-et-les-entreprises-depensent-ils-autant-pour-des-prestations-de-conseil-180102
De Calan se jette à la mer
"Il était là au premier rang le 19 mars, lors du meeting de Valérie Pécresse à Vannes. Il était là au premier rang de la mise en place de la stratégie vaccinale chez McKinsey. Maël de Calan, 40 ans, est un juppéiste de la première heure. Dès 18 ans, il s’engage au RPR et devient responsable des jeunes de l’UMP. Vrai pécressiste aussi: il se présente et échoue à être président des Républicains et quitte le parti en même temps que la candidate à la présidentielle, en 2019. Il a d’ailleurs été nommé vice-président de « Soyons Libres », son mouvement.
Pourtant, celui qui se décrit lui-même comme un « ambitieux » n’est pas qu’un politicien. En effet, il a travaillé durant trois ans chez… (roulements de tambour) McKinsey ! Il y entre à un haut poste malgré les standards normalement exigeants de l’entreprise : en tant qu’associate partner, soit le grade précédant celui d’associé. Selon le Canard Enchaîné, il y travaille à mieux gérer la stratégie vaccinale du gouvernement. Le 23 décembre 2020, il a ainsi été présenter au ministère de la Santé l’approvisionnement logistique et les dates de la campagne de vaccination en tant que représentant de McKinsey France. Mais si, cette même stratégie vaccinale que Valérie Pécresse et l’ensemble des Républicains fustigeaient à longueur de journée. Il s’avère donc que l’un d’entre eux en fut un des artisans." [...]
https://lincorrect.org/mael-de-calan-un-pecressiste-chez-mckinsey-lincorrect/
On (re)sort les dossiers...
MCKINSEY : LE CABINET QUI DECIDE DE NOS VIES?
Le Média
https://youtu.be/jdybT1NbA1c
"McKinsey ouvre des bureaux dans le monde entier, qui comme les branches du banian, vont devenir des troncs qui diffusent cette culture néolibérale, soit directement, en donnant des conseils aux entreprises, soit indirectement, en disséminant ses anciens employés qui vont occuper des postes de direction privés ou publics. Et ces nouvelles branches vont donner de nouveaux troncs, et ainsi de suite."
* Le texte de Nicolas Mathieu sur l'affaire McKinsey (publié sur Instagram) :
"Comme je me suis un peu intéressé au consulting dans mon dernier bouquin, je me permets deux trois remarques sur l'affaire McKinsey. Il me semble que le scandale tel qu'il est exposé passe en partie à côté des questions les plus intéressantes. Finalement, trois reproches majeurs sont soulevés dans cette affaire : gabegie, collusion, défiscalisation. Mais il y a quelque chose de plus profond à examiner sous ces problèmes de surface, certes importants et politiques, mais surtout utiles en période électorale."
« Le consultant est le cheval de Troie d'une pensée. »
"Ce qui prime c'est la question idéologique. L'expertise produite par ces grands cabinets et véhiculée par ses agents, dans les entreprises, les collectivités et les administrations, jusque dans les palais de la République, n'est pas neutre. À chaque fois, il est question de performance, d'économies d'échelle, de faire plus pour moins cher. Ces présupposés sont politiques. Ils ressortent d'un corpus de pensée, qu'on qualifiera en France de libéral, qui nous vient sans doute de Hayek et des pays anglo-saxons. Là-dessus je laisse statuer des économistes ou des sociologues mieux informés que moi. Mais ce qui importe, c'est que le consultant qui bosse dans ces grands cabinets n'est pas un scientifique.
Son savoir, son expertise poursuivent des fins politiques, pas toujours très élucidées ni conscientes d'ailleurs. Il est le cheval de Troie d'une pensée. À sa manière, il se substitue au yuppie des 80's. Gordon Gekko [dans le film Wall Street, d'Oliver Stone, N.D.L.R.] postulait « Greed is good ». Les gens de McKinsey, eux, diraient peut-être : « Efficiency is everything ». Or la démocratie n'est pas efficace. La santé ne peut pas se résumer à des rapports entre coûts et gains. Le gouvernement des peuples ne se confond pas avec la gestion des RH. Au fond, ces cabinets qui facturent de la matière grise à prix d'or ne font rien d'autre que de promouvoir partout le « devenir entreprise » de l'intégralité du monde social.
(***)
https://www.marianne.net/agora/lectures/affaire-mckinsey-quand-lecrivain-nicolas-mathieu-decrivait-deja-ce-monde-des-consultants
«Prestations de conseil», vraiment ? La commission en doute, comme les conseils demandés sont en fait la confirmation par paiement de ce que le gouvernement voulait entendre ; quant à «prestations», sans aller jusqu’à mettre en doute leur réalité, les sénateurs les qualifient de «dépenses évitables», de travail «dont la valeur ajoutée reste à démontrer», de documents «qui n’ont pas abouti» et autres descriptions réservées habituellement à des travaux fictifs. Pourrait-on en arriver là, dix jours avant le premier tour de la présidentielle ? L’exécutif a l’air de paniquer. Il a tenté bien trop tard de jouer la transparence en envoyant au front deux ministres un peu patauds. Et le chef de l’Etat a, bien trop tôt, surjoué la sérénité sur France 3 : que «quiconque a la preuve qu’il y a manipulation mette le contrat en cause au pénal». Or la commission ne parle pas de manipulation de contrat mais d’«une influence avérée sur la prise de décision publique», ce qui est beaucoup plus grave. Quant au pénal, on retiendra que le Président a été le premier à le suggérer."
https://www.liberation.fr/politique/elections/laffaire-mckinsey-epee-de-damocles-au-dessus-de-la-campagne-de-macron-20220331_DD4C6K2K5NDFHH2GXSJQ5XAQKI/
Le travail "pro bono", un "pied dans la porte", explique le Sénat
"Un travail "pro bono" qui pose problème, estime le Sénat dans son rapport. Non seulement parce que l'absence de contrat ne laisse aucune place à la négociation des conditions habituellement imposées aux prestataires engagés par l'Etat, dont "des obligations déontologiques". Ensuite parce que ces missions pourraient "être récupérées pour les besoins de la stratégie commerciale des cabinets de conseil", précise le Sénat. En d'autres termes, le "pro-bono" constitue un véritable "pied dans la porte", amenant le cabinet à réaliser des prestations par la suite.
"Quand c'est gratuit, c'est vous le produit", rappelle la commission d’enquête du Sénat, appelant à interdire les prestations pro bono, en dehors du mécénat dans les secteurs non marchands. Mercredi 30 mars, la ministre de la fonction publique Amélie de Montchalin, et le ministre des comptes publics Olivier Dussopt, ont tenté d'éteindre l'incendie en déclarant que les prestations pro bono seraient désormais limitées "aux situations exceptionnelles"."
https://www.capital.fr/economie-politique/mckinsey-aurait-travaille-gratuitement-pour-emmanuel-macron-lorsquil-etait-ministre-1432690
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