jeudi 7 octobre 2021

Sobriété énergétique, la solution oubliée 

https://reporterre.net/Sobriete-energetique-la-solution-oubliee-l-enquete-de-Reporterre



1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Samedi et dimanche, les collectifs qui luttent pour préserver les terres d’Île-de-France [ont] march[é]nt ensemble vers Paris. L’auteur de cette tribune défend ce mouvement, indispensable pour la sécurité alimentaire d’une région où les paysans voient les difficultés se multiplier.

Gaspard Manesse est maraîcher et porte-parole de la Confédération paysanne Île-de-France.

Les « marches des terres » auront lieu les 9 et 10 octobre, à l’initiative de plusieurs foyers de lutte franciliens, rassemblés dans le mouvement des « soulèvements de la Terre»."
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Disparues, les fermes paysannes autonomes diversifiées en polyculture élevage alimentant leurs territoires

"Brossons le tableau actuel. La quasi-totalité des surfaces sont cultivées en « grandes cultures », des champs mono-espèces en « open field », ou champ ouvert, sans arbres ni haies. Donc pas d’espace pour la biodiversité, érosion des sols, ruissellement et inondations garantis. Bien que l’agriculture biologique se soit développée (surtout de façon industrielle) ces dernières années, 95 % des surfaces restent cultivées en agriculture « conventionnelle », avec pesticides et engrais chimiques de synthèse. La plus grande partie de ces productions n’est pas destinée à l’alimentation humaine ou locale, mais à l’alimentation animale (plutôt industrielle) ou à l’exportation, et à la « biomasse énergie », en plein essor.

La région produit beaucoup plus de céréales et autres productions industrielles (colza, maïs, etc.) que ce qu’elle consomme, alors que le déficit en fruits, légumes et produits animaux est abyssal — les Amap s’arrachent les producteurs locaux. Rien n’est vraiment mis en œuvre pour que cette situation change.

Historiquement, les fermes se transmettaient via un lien familial. Mais c’est de moins en moins le cas. Toute une génération d’agriculteurs part en retraite, et beaucoup n’ont pas de repreneur ; ce serait pourtant l’occasion de changer notre modèle agricole. Hélas, nous n’en prenons pas le chemin.

Les terres sont inaccessibles pour de jeunes agriculteurs non héritiers. Elles ne sont pas disponibles, ou alors hors de portée : les reprises de baux se monnayent des montants prohibitifs, illégalement ; de plus, la Politique agricole commune (PAC) actuelle, rente à la surface, dissuade tout exploitant de céder un bail. À l’achat, c’est un investissement important : l’accaparement foncier se réalise maintenant par des acquisitions sociétaires, et les travaux agricoles sont réalisés par des entreprises de travaux agricoles, « à façon». Plus de paysan.

L’agrandissement des parcellaires s’est accompagné du démantèlement des fermes : habitations vendues sous l’effet de la pression immobilière, terres partant à l’agrandissement du voisin. Les activités équestres, de loisirs contournent le statut agricole et captent les rares offres en surenchérissant, en faisant flamber les prix. Des start-up (1, 2, 3, 4, 5) surfent sur la vague bio et récupèrent le travail fait par les acteurs historiques de l’agriculture biologique (AB) et des Amap, via des montages financiers pour créer des structures maraîchères à la communication léchée, ou une « école d’agriculture ».

Disparues, les fermes paysannes autonomes diversifiées en polyculture élevage alimentant leurs territoires, malgré les structures de régulation du foncier et de l’activité agricole — Safer, chambres, contrôle des structures, la Driaaf… dont c’est la mission."
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https://reporterre.net/Stoppons-le-carnage-ecologique-culturel-et-social-de-l-agriculture-francilienne