mercredi 18 mars 2020

4000 lits disponibles



La détresse, l'espoir, les critiques

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Le Journal de Demain

Bonsoir 👋, nous sommes le mercredi 18 mars, voici votre Journal de Demain. C'est le deuxième jour de confinement total des Français, et donc votre deuxième édition spéciale. On commence avec 5 infos dont vous allez entendre parler.

1

Situation critique pour les sans-abris

"L'état de santé de ce public est particulièrement fragile, confie au JDD Florent Gueguen, le directeur de la fédération des acteurs de la solidarité. Il y aura beaucoup de décès en cas de la contamination massive."
Pour les plus démunis, la situation est critique. Depuis le début du confinement, les centres d'accueils de jours ferment les uns après les autres. Notamment parce que le personnel qui y travaille n'a pas de protection. Or aucune livraison de masques n'est prévue. Nombre de sans-abris sont donc livrés à eux-mêmes.
L'Etat a toutefois prévu quelques mesures. La trêve hivernale a été prolongée et des centres visant à "accueillir et isoler les personnes sans domicile diagnostiquées ne nécessitant pas une hospitalisation" devraient être mis en place à travers le pays. A Paris, où 3.500 personnes sont à la rue, la municipalité ouvrira six gymnases qui pourront chacun accueillir 65 personnes. Huit autres pourraient l'être dans la foulée. Dans la capitale, les cantines pourraient également être mises à contribution pour leur préparer des repas. 

2

Le privé a des lits mais pas de masques

"Il y a de la place chez nous." Selon Lamine Gharbi, le président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), les cliniques sont dotées de 4.000 lits de réanimation pour accueillir les malades du Covid-19 . "On a déprogrammé 100.000 patients", a-t-il détaillé cet après-midi sur LCI.
Sans vouloir polémiquer en ces temps de mobilisation générale, Gharbi s'étonne que six patients de Mulhouse aient été évacués aujourd'hui en avion par l'armée de l'air vers Marseille et Toulon alors même que "70 lits de réanimations sont mobilisables à Strasbourg, Metz et Nancy." "On marche sur la tête, se désole le président de la FHP. […] on pourrait les prendre en charge à quelques kilomètres de l'épicentre du Covid-19".
Pour être précis, ces établissements privés sont prêts en théorie. En pratique, ils ont des lits mais pas de masques car, "en bout de chaîne", ils n'ont pas encore été livrés. 



2 commentaires:

Anonyme a dit…

CORONAVIRUS, PRÉCARITÉ ET PATRIARCAT
Soignantes, caissières, aides à domicile… Des travailleuses en première ligne

Les salariés qui sont en première ligne dans la « guerre » ouverte contre le Coronavirus ont le visage (majoritairement) de femmes travailleuses. Elles sont majoritaires dans les secteurs indispensables en cette période de crise sanitaire : les hôpitaux, les secteurs de l’aide à la personne, des soins, du nettoyage, de la grande distribution.


"Cette main d’œuvre féminine aujourd’hui en première ligne de la crise sanitaire a pour caractéristique de disposer de bas salaires, de contrats précaires (temps partiels ou CDD), de travailler dans des conditions particulièrement difficiles (horaires décalés, manque de moyens) dans des métiers peu valorisés et de cumuler les tâches ménagères et le soin des enfants une fois rentrées à la maison.

Une partie de ces femmes qui aujourd’hui sont « au front » pour continuer de faire tourner la société et soigner les personnes atteintes du Coronavirus sont sûrement celles qui se sont révoltées contre la précarité et pour une vie digne dans le mouvement des Gilets jaunes ou encore ont été des actrices des grèves ces dernières années contre la casse des services publics, les conditions de travail esclavagistes dans le secteur du nettoyage ou contre les plans de licenciements dans les grandes surfaces.

Alors qu’aujourd’hui il leur est demandé de faire des efforts considérables, de mettre en danger leur vie et celles de leurs proches pour faire face à la crise, il y a fort à parier que la crise sanitaire et économique renforce la contestation et l’insubordination préexistante dans ces secteurs précarisés par des décennies de néolibéralisme et par les logiques de privatisation et de rentabilité. C’est ce qu’exprime le cri de détresse et de colère de cette infirmière de la Salpêtrière :« On en vient presque à se dire qu’il faudrait que cela se passe mal pour prouver qu’on a besoin de moyens supplémentaires » ou encore celui de Sylvie, caissière : « Je ne vais pas risquer de mourir pour 1 000 € par mois ! »"
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https://www.revolutionpermanente.fr/Soignantes-caissieres-aides-a-domicile-Des-travailleuses-en-premiere-ligne

Anonyme a dit…

"Depuis le 17 mars à 12h le confinement total a été décrété sur l’entièreté du territoire français. Cette mesure, aussi nécessaire qu’elle soit, ne peut être appliquée par tout le monde. En plus des personnes pour qui il est impossible de mettre sa vie professionnelle sur pause (comme les employé.e.s d’usine, du médical ou de la grande distribution), les plus précaires et sans domiciles fixes sont dans l’incapacité de respecter le confinement. Si la priorité semble de s’éloigner des autres en s’enfermant chez soi, pour certains il s’agit d’abord de pouvoir se nourrir.

Le préfet de l’Hérault Jacques Witkowski a lancé un appel aux bénévoles pour venir en aide aux sans-abri durant la crise du Covid-19, mais la préfecture ne fournit aux volontaires comme aux SDF ni gants, ni masques, ni gels hydroalcooliques. L’association humanitaire de Montpellier, qui assure des maraudes tous les soirs depuis plusieurs années en centre ville, est en contact régulier avec la préfecture et la mairie qui assurent l’arrivée prochaine en quantité de gel hydroalcoolique. Cette livraison potentielle reste tardive face à la crise sanitaire actuelle, illustrant l’incapacité du pouvoir institutionnel à fournir un quelconque matériel de prévention qu’il n’a pas jugé bon de stocker quand il était encore temps. L’activité de ces associations n’a pas été mise en suspens par les pouvoirs publics tant qu’elles réalisent leur activité en respectant les consignes sanitaires. Mais comment les bénévoles peuvent-ils réaliser leur mission de solidarité en toute sécurité s’ils ne peuvent pas se fournir en masque, gel hydroalcoolique et gants ? Ceux-ci comptent actuellement sur la générosité des particuliers pour obtenir ce matériel qui vient à manquer, solution très insuffisante face à la perspective des semaines à suivre."
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"Bref, en temps de crise comme en temps normal, l’État ne fait rien pour les pauvres. Seul le peuple sauve le peuple : multiplions les actes de solidarité, et protégeons-nous."


https://lepoing.net/le-prefet-et-la-ville-de-montpellier-font-semblant-daider-les-sans-abri/