lundi 24 février 2020

Emmanuel Macron dit non à la revalorisation des retraites des agriculteurs

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

LES AGRICULTEURS, FAUX GAGNANTS DE LA RÉFORME DES RETRAITES

"La réforme des retraites prévoit que le montant minimum des pensions agricoles soit augmenté pour atteindre 85 % du Smic (un peu plus de 1.000 euros mensuels) pour les nouveaux entrants, à partir de 2025. Mais, samedi 22 février en ouverture du salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a indiqué qu’il serait « impossible » de revaloriser à ce niveau les pensions des 1,3 million de retraités actuels et de leurs conjoints, comme le demandent les syndicats agricoles. « Cela coûterait 1,1 milliard », a-t-il justifié. Pour rattraper le tir, le secrétaire d’État aux retraites Laurent Pietraszewski a indiqué « qu’il faut discuter de cela de façon distincte du projet de loi » de réforme des retraites. « Nous pourrons envisager une mission parlementaire » qui se penchera en particulier sur « les conjoints collaborateurs, les aides familiaux, les cotisants solidaires », a-t-il suggéré.

Cette annonce a fait l’objet de vifs débats à l’Assemblée nationale, où le projet de réforme des retraites est en discussion. Le député communiste Sébastien Jumel a évoqué « une trahison sans nom » et le député socialiste Boris Vallaud « une immense honte ». Interviewé par Ouest-France, le député socialiste Guillaume Garot a fustigé que « les agriculteurs [soient] menés en bateau. La majorité ne trouve pas un milliard d’euros pour les retraites des agriculteurs alors que, dans le même projet de loi, elle exonère de cotisations les plus hauts cadres, se privant ainsi de trois milliards d’euros de budget ».

Il s’agit d’une déception supplémentaire pour les agriculteurs. L’adoption d’une proposition de loi du député communiste André Chassaigne, prévoyant la revalorisation à 85 % du Smic des pensions de tous les retraités agricoles et votée par l’Assemblée nationale et la commission des affaires sociales du Sénat, avait déjà été bloquée par le gouvernement en 2018. « Il ne serait pas raisonnable de statuer pour un seul corps » indépendamment de la réforme des retraites en préparation, avait justifié la ministre des Solidarités et de la santé Agnès Buzyn.

Avant cela, dans le cadre de la réforme des retraites d’août 2003, Jean-Paul Delevoye, alors ministre de la fonction publique, avait déjà promis aux agriculteurs une retraite minimum à 85 % du Smic à partir de 2008, pour une carrière complète. La promesse était restée non tenue. Finalement, en janvier 2014, une loi était adoptée pour garantir un montant minimum de pension à 75 % du Smic net pour une carrière complète – soit 903 euros mensuels.

Les syndicats agricoles ont reçu avec prudence le projet de réforme des retraites. Réuni le 22 janvier 2020, le Conseil d’administration de la caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (MSA) a pour sa part rendu un avis défavorable sur le texte, au motif qu’il exclue les retraités actuels et ne s’intéresse qu’aux chefs d’exploitation ayant cotisé une carrière complète à hauteur du Smic, laissant de côté agriculteurs aux revenus modestes et fluctuants, conjoints collaborateurs, aidants familiaux et cotisants de solidarité. « Ces règles excluent 40 % du monde agricole », a indiqué André Tissot, agriculteur retraité et membre de la Conférédation paysanne, au HuffPost."


https://reporterre.net/Partir-a-la-retraite-le-casse-tete-des-agriculteurs