lundi 16 décembre 2019

ARTISTE DE GAUCHE OU T’ES ?

ARTISTE DE GAUCHE OU T'ES ?


Pourtant artistes de gauches ou pas ton public c'est nous
Les manifestants
Les gilets jaunes
Les galériens
Les petits
Etc…

Vous ne nous méritez pas ?

Congratulons grave  les quelques exceptions qui se sont manifestées 
En notre faveur




1 commentaire:

Anonyme a dit…

LE PÈRE NOËL REJOINDRA-T-IL LA GRÈVE ?

La mise en scène est impayable, le vaudeville presque parfait, et le public au comble du suspense : mais que va faire Laurent Berger ? Edouard Philippe transigera-t-il sur l’âge pivot ? Jean-Paul Delevoye va-t-il enfin prendre sa retraite ? Emmanuel Macron devra-t-il « parler aux Français » avant le 31 décembre ? Les cortèges seront-ils plus fréquentés le 17 décembre que le 5 ? Que d’inconnues ! Que de retournements possibles ! Que d’impatience !

«Il était temps, il faut dire, que l’on restaure l’une ou l’autre des dramaturgies consacrées. Depuis une bonne décennie que l’étiquette du conflit social n’était plus respectée par personne, que les carrés de têtes syndicaux étaient relégués derrière des cohortes d’émeutiers et d’amis du débordement, que des hurluberlus crottés élevaient des prétentions politiques du fond de leurs «ZAD», que des ouvriers de Montbéliard se permettaient de venir saccager les Champs-Élysées et trouver à redire à la Constitution au simple motif qu’ils avaient revêtu un gilet jaune, que d’obscurs inconnus avaient pris l’habitude de créer des événements de milliers de manifestants sans attendre l’autorisation de personne ni rien déposer en préfecture - j’en passe et des meilleures. Il fallait mettre un terme à tout cela. D’autant que ce qui s’était curieusement agrégé autour de cette date du 5 décembre et de la grève à venir ne prenait pour point d’honneur la « réforme des retraites » qu’en vertu d’une détestation et d’une inquiétude bien plus générales. Abattre Macron, rendre son gouvernement impuissant à gouverner, tel était le désir légèrement enjoué qui se murmurait derrière des revendications plus convenues portant sur l’hôpital, l’enseignement, les transports, le désastre écologique, les « territoires », les services municipaux ou les retraites. Le plus terrible était que les centrales avaient dû appeler à la grève pour la pire raison qui soit : parce que leur « base » avait désormais plus confiance en elle-même qu’en sa « direction ». C’était donc, circonstance à la fois inédite et angoissante, la base, cette fois, qui indiquait la direction. On le voit : on se trouvait au plus mal. Il fallait d’urgence réduire la complexité d’une situation potentiellement incontrôlable, ramener de l’ordre dans cette anomie en gestation, restaurer la lisibilité déprimée et déprimante de la politique classique - celle qui fait fuir tous les gens un peu sains, et s’activer tous les pervers qu’un peu de pouvoir et de manœuvre tient toujours en haleine. Il fallait donc réduire toute la situation à un affrontement central - entre gouvernement et syndicats -, toutes les rébellions en germe à une seule question – celle des retraites -, puis tous les syndicats à un seul – l’accommodante CFDT – et la question des retraites à un détail – l’âge pivot. Aucun des moyens de propagande à disposition, ni le rabâchage audiovisuel ni les instruments d’influence plus sophistiqués, ne serait de trop pour faire rentrer ce satané réel dans sa boîte de Pandore.»
.../...

« […] Tout cela ne suffira pas à congédier l’époque. L’époque est celle des soulèvements contre l’aberration et l’imposture gouvernementales ; elle est celle de l’incrédulité face à la politique électorale et la parole officielle, celle de la détestation de la police et de la giletjaunisation générale, celle des bases rétives aux organisations, celle des petits groupes qui s’organisent par chaîne Telegram, celle du « Be water » et du « Blossom everywhere », celle des gilets jaunes sans gilet et des manifestations sauvages qui se forment en chantonnant à partir de l’innocente foule des consommateurs, celle des Noëls au dépôt avec les grévistes, des actions de blocage par milliers et des occupations en guise de réveillon. Quel plus beau cadeau pour tous les enfants que de s’offrir la tête du Président ?»


https://lundi.am/Le-pere-Noel-rejoindra-t-il-la-greve