«La question du réchauffement climatique est un peu plus que banalement politique. La simple gestion du système actuel n’y suffira pas. L’écologie butte là sur quelque chose de profondément révolutionnaire.» .../...
«Le doute, dont Aristote disait qu’il est le « commencement de la sagesse », peut devenir poison quand il est instrumentalisé par des escrocs. À proprement parler, il n’y a d’ailleurs plus aujourd’hui de «climato-sceptiques» auxquels il faudrait donner acte d’une quelconque sincérité. Il nous reste en revanche des négationnistes du climat.» .../...
«Certes, les programmes témoignent d’une réelle évolution. Mais les mots sont souvent trompeurs. L’heure est au greenwashing, c’est-à-dire plus souvent à la récupération médiatique qu’à un engagement vrai. Nous n’avons pas à l’Élysée ou à Matignon de Trump, mais des orateurs appréciés des grands-messes internationales qui savent dire où sont les problèmes et ce qu’il faudrait faire pour les résoudre. Écologistes les jours de colloques, ils restent hélas productivistes le reste du temps. Ce qui situe la France dans le peloton de queue des pays occidentaux pour l’application des accords signés triomphalement à Paris en 2015. Nous sommes en retard sur le tableau de marche qui doit conduire à contenir à 1,5 °C le réchauffement climatique d’ici à 2100.» .../...
«La tension, qu’il ne sert à rien de nier, entre l’écologique et le social, ne peut se résoudre que par un autre partage des richesses. Un gouvernement qui s’apprête à précipiter 240 000 chômeurs dans le vide d’une précarité absolue va évidemment en sens inverse. Quelle transition écologique pourront opérer tous ceux qui, du fait de la réforme présentée la semaine dernière, n’auront plus ni emploi ni droit au chômage ? En appeler dans ces conditions aux changements de comportement de nos concitoyens relève d’une belle hypocrisie. Au moment où se nouent des alliances pour les municipales, il n’est pas inutile de rappeler que des alliances contre nature feraient gravement reculer la cause.»
.../... «La canicule n’est pas seulement un fait écologiquement nuisible. C’est un fait social. Elle accable et menace dans leur existence d’abord ceux qui ont le moins de moyens de se protéger d’elle. Ce sont ces pauvres gens abandonnés dans la rue sans accès à l’eau, prisonniers empilés dans des cellules exiguës, milliers de travailleurs en plein air ou dans des bâtiments inadaptés à de telles températures, personnes âgées dans des structures en surnombre, habitants des quartiers vers lesquels le vent pousse les mauvaises émanations dont la composition chimique s’aggrave pour les êtres humains avec la chaleur. Quand nous avons commencé à la France insoumise à parler « d’écologie populaire », nous sentions bien que nous touchions à une nécessité dont l’évidence paraîtrait bientôt plus étendue peut-être que nous l’avions d’abord imaginé. Nous y sommes.» .../...
Fais chaud et tais-toi !
.../...
« [...] La canicule actuelle est inédite pour le mois de juin depuis 1947. En raison du taux d’humidité dans l’air, la chaleur ressentie est supérieure à l’épisode de l’été 2003, qui avait provoqué la mort de 15 000 personnes. Ce genre d’épisode de chaleur est de plus fréquent et répandu. Dans un climat régulé, une canicule de ce type ne devrait arriver en France qu’une fois tous les 10 000 étés. Mais à 4 degrés de réchauffement, elle se répètera une fois tous les deux ans.»
«L’inaction du gouvernement Macron nous rapproche de cet abîme. Aucun des facteurs qui accélèrent le réchauffement n’est stoppé. Les députés insoumis ont demandé que l’état d’urgence climatique soit solennellement déclaré par l’Assemblée nationale, comme l’ont fait les députés britanniques et irlandais. Au lieu d’inscrire cette résolution à l’ordre du jour, les députés macronistes ont refusé dans les quinze derniers jours des amendements insoumis pour taxer davantage le kérosène des avions, étendre la gratuité dans les transports en commun ou donner le pouvoir aux préfets d’interdire dans certaines zones les paquebots de croisière polluants. [...] »
«Cette année, les conséquences de l’épisode caniculaire risquent d’être renforcées parce qu’il intervient après une décennie de démantèlement de l’État français. En ce moment même, un nombre record de services d’urgence sont en grève pour contester contre le délabrement des conditions de travail et d’accueil et revendiquer un plan d’investissement d’urgence. 100 000 lits ont été fermés dans nos hôpitaux depuis 20 ans. Dimanche 23 juin, ce sont sept syndicats de sapeurs-pompiers professionnels qui ont déposé un préavis de grève courant sur tout l’été. Eux aussi dénoncent les incessantes économies réalisées sur le dos du service public dont ils ont la charge. Depuis 2005, 5500 postes de pompiers volontaires ou professionnels ont disparu, 2200 centres de secours ont disparu et les dépenses d’investissement dans le matériel ont été réduites de 26%. Mais comment faire face à une canicule, son lot de risques sanitaires et d’incendies potentiels, sans un service de pompiers et des hôpitaux de qualité?»
«Sans l’État, c’est la loi du plus fort qui s’imposera. L’oligarchie fera sécession d’avec le reste de la population. Elle paiera le prix qu’il faudra pour être à l’abri des dangers tandis que tous les autres ne pourront compter que sur des services publics délabrés. Cela a déjà commencé. [...] » .../...
«L’Affaire Benalla sera racontée en Bande Dessinée ! L’histoire de l’ex-chargé de mission à l’Elysée et proche d’Emmanuel Macron, épinglé par le Monde avec un brassard de police alors qu’il molestait des manifestants le 1er mai, a connu depuis de nombreuses ramifications : usages illégaux de passeports diplomatiques, contrats de sécurité signés avec des oligarques russes proches de Poutine, ou encore la disparition suspecte de deux coffres-forts avant la perquisition de son domicile par la police le 20 juillet dernier...
Digne des meilleurs feuilletons politiques, cette histoire l’est aussi d’un scénario de bande dessinée. Signé par les journalistes Ariane Chemin et François Krug, publié au Seuil cet automne, il sera réalisé par l’un des dessinateurs du magazine d’actualité La Revue Dessinée. Magazine qui avait coédité avec Delcourt en janvier dernier un autre roman graphique intitulé Sarkozy-Kadhafi, des billets et des bombes. »
La multinationale Amazon pratique l’évasion fiscale et stimule une surconsommation désastreuse pour le climat, ont dénoncé les activistes, qui ont bloqué plusieurs de ses établissements mardi 2 juillet. .../...
« Il s’agit d’une action de convergence avec les Gilets jaunes, qui ont déjà bloqué 17 fois des entrepôts Amazon pour dénoncer l’évasion fiscale menée par le groupe, les conditions de travail et le bilan net négatif de créations d’emplois. Il était logique pour nous de nous associer à ces actions car on ne peut faire de l’écologie que sociale », a précisé Alma Dufour, chargée de campagne aux Amis de la Terre, en pressant le pas vers la « cible ». .../...
«Amazon est une cible des Gilets jaunes depuis décembre, a poursuivi Sand, venue de l’Yonne, près d’Auxerre, avec son gilet fluo. On a toujours voulu remettre de l’humain dans la société alors qu’Amazon n’est pas dans l’humain mais dans la surconsommation d’humains et de ressources. Il détruit des emplois, des petits vendeurs et réparateurs d’électronique du bas de la rue. On perd des ressources parce qu’on perd ces gens capable de réparer ces objets, alors que la réparation est un enjeu très important en ce moment. »
4 commentaires:
Les j’m’enfoutistes du climat et les hypocrites
«La question du réchauffement climatique est un peu plus que banalement politique. La simple gestion du système actuel n’y suffira pas. L’écologie butte là sur quelque chose de profondément révolutionnaire.»
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«Le doute, dont Aristote disait qu’il est le « commencement de la sagesse », peut devenir poison quand il est instrumentalisé par des escrocs. À proprement parler, il n’y a d’ailleurs plus aujourd’hui de «climato-sceptiques» auxquels il faudrait donner acte d’une quelconque sincérité. Il nous reste en revanche des négationnistes du climat.»
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«Certes, les programmes témoignent d’une réelle évolution. Mais les mots sont souvent trompeurs. L’heure est au greenwashing, c’est-à-dire plus souvent à la récupération médiatique qu’à un engagement vrai. Nous n’avons pas à l’Élysée ou à Matignon de Trump, mais des orateurs appréciés des grands-messes internationales qui savent dire où sont les problèmes et ce qu’il faudrait faire pour les résoudre. Écologistes les jours de colloques, ils restent hélas productivistes le reste du temps. Ce qui situe la France dans le peloton de queue des pays occidentaux pour l’application des accords signés triomphalement à Paris en 2015. Nous sommes en retard sur le tableau de marche qui doit conduire à contenir à 1,5 °C le réchauffement climatique d’ici à 2100.»
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«La tension, qu’il ne sert à rien de nier, entre l’écologique et le social, ne peut se résoudre que par un autre partage des richesses. Un gouvernement qui s’apprête à précipiter 240 000 chômeurs dans le vide d’une précarité absolue va évidemment en sens inverse. Quelle transition écologique pourront opérer tous ceux qui, du fait de la réforme présentée la semaine dernière, n’auront plus ni emploi ni droit au chômage ? En appeler dans ces conditions aux changements de comportement de nos concitoyens relève d’une belle hypocrisie. Au moment où se nouent des alliances pour les municipales, il n’est pas inutile de rappeler que des alliances contre nature feraient gravement reculer la cause.»
Denis Siefert.
https://www.politis.fr/articles/2019/06/les-jmenfoutistes-du-climat-et-les-hypocrites-40586/
Il ne fait pas chaud pareil pour tout le monde
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«La canicule n’est pas seulement un fait écologiquement nuisible. C’est un fait social. Elle accable et menace dans leur existence d’abord ceux qui ont le moins de moyens de se protéger d’elle. Ce sont ces pauvres gens abandonnés dans la rue sans accès à l’eau, prisonniers empilés dans des cellules exiguës, milliers de travailleurs en plein air ou dans des bâtiments inadaptés à de telles températures, personnes âgées dans des structures en surnombre, habitants des quartiers vers lesquels le vent pousse les mauvaises émanations dont la composition chimique s’aggrave pour les êtres humains avec la chaleur. Quand nous avons commencé à la France insoumise à parler « d’écologie populaire », nous sentions bien que nous touchions à une nécessité dont l’évidence paraîtrait bientôt plus étendue peut-être que nous l’avions d’abord imaginé. Nous y sommes.»
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Fais chaud et tais-toi !
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« [...] La canicule actuelle est inédite pour le mois de juin depuis 1947. En raison du taux d’humidité dans l’air, la chaleur ressentie est supérieure à l’épisode de l’été 2003, qui avait provoqué la mort de 15 000 personnes. Ce genre d’épisode de chaleur est de plus fréquent et répandu. Dans un climat régulé, une canicule de ce type ne devrait arriver en France qu’une fois tous les 10 000 étés. Mais à 4 degrés de réchauffement, elle se répètera une fois tous les deux ans.»
«L’inaction du gouvernement Macron nous rapproche de cet abîme. Aucun des facteurs qui accélèrent le réchauffement n’est stoppé. Les députés insoumis ont demandé que l’état d’urgence climatique soit solennellement déclaré par l’Assemblée nationale, comme l’ont fait les députés britanniques et irlandais. Au lieu d’inscrire cette résolution à l’ordre du jour, les députés macronistes ont refusé dans les quinze derniers jours des amendements insoumis pour taxer davantage le kérosène des avions, étendre la gratuité dans les transports en commun ou donner le pouvoir aux préfets d’interdire dans certaines zones les paquebots de croisière polluants. [...] »
«Cette année, les conséquences de l’épisode caniculaire risquent d’être renforcées parce qu’il intervient après une décennie de démantèlement de l’État français. En ce moment même, un nombre record de services d’urgence sont en grève pour contester contre le délabrement des conditions de travail et d’accueil et revendiquer un plan d’investissement d’urgence. 100 000 lits ont été fermés dans nos hôpitaux depuis 20 ans. Dimanche 23 juin, ce sont sept syndicats de sapeurs-pompiers professionnels qui ont déposé un préavis de grève courant sur tout l’été. Eux aussi dénoncent les incessantes économies réalisées sur le dos du service public dont ils ont la charge. Depuis 2005, 5500 postes de pompiers volontaires ou professionnels ont disparu, 2200 centres de secours ont disparu et les dépenses d’investissement dans le matériel ont été réduites de 26%. Mais comment faire face à une canicule, son lot de risques sanitaires et d’incendies potentiels, sans un service de pompiers et des hôpitaux de qualité?»
«Sans l’État, c’est la loi du plus fort qui s’imposera. L’oligarchie fera sécession d’avec le reste de la population. Elle paiera le prix qu’il faudra pour être à l’abri des dangers tandis que tous les autres ne pourront compter que sur des services publics délabrés. Cela a déjà commencé. [...] »
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https://melenchon.fr/2019/06/28/fait-pas-chaud-pareil-pour-tous/
«L’Affaire Benalla sera racontée en Bande Dessinée ! L’histoire de l’ex-chargé de mission à l’Elysée et proche d’Emmanuel Macron, épinglé par le Monde avec un brassard de police alors qu’il molestait des manifestants le 1er mai, a connu depuis de nombreuses ramifications : usages illégaux de passeports diplomatiques, contrats de sécurité signés avec des oligarques russes proches de Poutine, ou encore la disparition suspecte de deux coffres-forts avant la perquisition de son domicile par la police le 20 juillet dernier...
Digne des meilleurs feuilletons politiques, cette histoire l’est aussi d’un scénario de bande dessinée. Signé par les journalistes Ariane Chemin et François Krug, publié au Seuil cet automne, il sera réalisé par l’un des dessinateurs du magazine d’actualité La Revue Dessinée. Magazine qui avait coédité avec Delcourt en janvier dernier un autre roman graphique intitulé Sarkozy-Kadhafi, des billets et des bombes. »
https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-culture/journal-de-la-culture-emission-du-mardi-02-juillet-2019
La multinationale Amazon pratique l’évasion fiscale et stimule une surconsommation désastreuse pour le climat, ont dénoncé les activistes, qui ont bloqué plusieurs de ses établissements mardi 2 juillet.
.../...
« Il s’agit d’une action de convergence avec les Gilets jaunes, qui ont déjà bloqué 17 fois des entrepôts Amazon pour dénoncer l’évasion fiscale menée par le groupe, les conditions de travail et le bilan net négatif de créations d’emplois. Il était logique pour nous de nous associer à ces actions car on ne peut faire de l’écologie que sociale », a précisé Alma Dufour, chargée de campagne aux Amis de la Terre, en pressant le pas vers la « cible ».
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«Amazon est une cible des Gilets jaunes depuis décembre, a poursuivi Sand, venue de l’Yonne, près d’Auxerre, avec son gilet fluo. On a toujours voulu remettre de l’humain dans la société alors qu’Amazon n’est pas dans l’humain mais dans la surconsommation d’humains et de ressources. Il détruit des emplois, des petits vendeurs et réparateurs d’électronique du bas de la rue. On perd des ressources parce qu’on perd ces gens capable de réparer ces objets, alors que la réparation est un enjeu très important en ce moment. »
https://reporterre.net/240-activistes-ecolos-et-Gilets-jaunes-bloquent-le-siege-d-Amazon
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