Une trentaine de manifestants attendaient les conseillers généraux de Lozère ce lundi au parc du Gévaudan de Sainte-Lucie.
Le bras de fer n'est pas nouveau. "Le conseil général de Lozère s'est prononcé contre le tout éolien en Lozère le 21 décembre 2012. (Il a émis un avis défavorable au schéma régional éolien mais aussi et surtout un avis défavorable "à tout développement de l'éolien sur le territoire de la Lozère au regard de ses espaces dont la forte identité paysagère et environnementale est incompatible avec ce type d'implantation", NDLR). Pourtant aujourd'hui, les projets continuent…" Michel Cogoluègnes, président des Robins des bois de Margeride et du collectif des onze associations lozériennes de défense du patrimoine local, ne veut pas d'éoliennes sur son territoire. Il le crie haut et fort depuis des années. Un discours qui n'a pas changé, ce lundi, lorsqu'avec une trentaine d'opposants à cette énergie nouvelle, il a accueilli les conseillers généraux à Sainte-Lucie. "Nous les avons attendus avec des banderoles à la main et une sono qui diffuse en continu le bruit produit par les éoliennes."
"Nous avons trouvé la solution pour stopper les projets éoliens : il faut que le président du conseil général s'oppose au raccordement au réseau de transport d'électricité en interdisant l'accès aux voiries. C'est ce message que nous sommes venus délivrer à M. Pourquier", poursuit le porte-parole du mouvement. Réunis au parc à loups dans le cadre de la commission permanente du Département, les élus lozériens ont privilégié le dialogue, ouvrant sur place le débat avec le groupe d'anti-éolien. "Aucune promesse n'a été faite, mais le dialogue a été engagé, confirme Michel Cogoluègnes. Le message est passé, maintenant il faut que les élus cogitent. Mais on ne lâchera pas tant que le conseil général ne rejettera pas les demandes d'autorisations."
Une lettre contre le parc éolien de La Villedieu
Avant de partir à la rencontre des élus à Sainte-Lucie, Michel Cogoluègnes a écrit, le 16 juillet à chaque conseiller général, leur demandant "de faire barrage au projet désastreux du parc éolien de la Croix de Bor en refusant par voie délibérative l'accès à la voirie départementale pour ce raccordement nécessitant entre 15 et 30 km de création de réseau." Le projet, qui envisage l'installation de 9 éoliennes sur La Villedieu, est initié par la SAS Énergie de la Croix de Bor.
Rappelant la délibération du 21 décembre 2012 (lire ci-dessus) prise par le Département et insistant sur la disproportion du projet en lui-même - "le projet de La Villedieu -Estables prévoit une production pour 56 000 habitants alors que ce territoire, même élargi, n'en comprend que 500 au maximum" -, le président des Robin des bois de Margeride en appelle à la "libre administration des collectivités territoriales". "Dès lors qu'une demande de permis est à l'instruction, un refus anticipé du conseil général à toute demande de raccordement avant que le promoteur ait obtenu soit le permis de construire soit l'autorisation d'exploiter, permettra d'éviter tout contentieux devant le tribunal administratif (un recours contre ce permis de construire a été engagé le 6 juin devant le tribunal administratif de Nîmes, NDLR).
De plus, une telle décision dissuadera les promoteurs de prospecter sans cesse le nord Lozère avec les tensions sociales que cela entraîne pour chaque projet." Une lettre restée, à ce jour, sans réponse.
Le collectif lozérien veut maintenir la pression. D'autant qu'il y a une quinzaine de jours, le porte-parole des anti-éolien avait pu rencontrer le préfet de Lozère. Chacun avait fait valoir ses arguments, sans toutefois faire de concessions. Prochaine action : ce samedi 26 juillet sur le marché de Mende. Toute la matinée, les opposants feront souffler le bruit d'une éolienne devant la cathédrale. "Une façon de faire participer tout le monde aux nuisances de cette énergie. C'est notre version de l'éolien participatif…", termine le président des Robins de bois de la Margeride en réponse aux récents propos d'Alain Bertrand sur l'idée "d'un éolien participatif où privés et communes pourraient s'associer". Et ce combat, les anti-éolien veulent le poursuivre tant que les 260 éoliennes en projet sur le département menaceront encore de rejoindre les 20 déjà installées.
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