Du bon usage des symboles…

Avez-vous assisté chers amis Réboussiers à la présentation des vœux de l’équipe municipale d’Anduze en janvier dernier ? Voici un petit compte rendu qui parlant de la forme, traite de la vraie question de la légitimation des actions.

Dans une atmosphère pré-festive, la salle Pélico s’est remplie sans problème. Et la présentation de l’action de la nouvelle équipe durant son court mandat se déroule tranquillement. On pourrait dire bien des choses sur cet interminable défilé – et on a bien un peu mal aux pieds à force de rester debout - mais là n’est pas l’objet de cet article.
Non, l’objet c’est que pas un membre du Conseil Municipal ne porte l’écharpe tricolore qui l’institue publiquement dans son élection. Pas même M. le Maire.

La chose est surprenante. Il s’agit bien de présenter l’action de la Municipalité, c’est bien la bonne date ? Je ne me suis pas trompée ? Qui sont-ils tous ces orateurs ? Des élus ? Où sont leurs insignes ?

Ne croyez pas que cela soit sans importance sous prétexte que nous les connaissons personnellement, car en les élisant nous les avons distingués du commun et ils ont quitté leur habit de citoyen lambda. En portant les symboles de leur fonction, ils nous renvoient l’image de la distinction que nous avons faite en les choisissant et de leur consentement pour cette responsabilité. Ce n’est donc plus à titre personnel qu’ils agissent mais bien dans le cadre de leur charge, rendue publiquement visible à travers certains symboles telle que l’écharpe tricolore.

Une autre surprise de cette présentation a été de voir une photographie de tout le personnel municipal … sur les marches du temple. Compte tenu de ce qui précède, comment interpréter cette image ? A quel titre la municipalité pourrait-elle se réclamer d’une religion là où elle doit représenter la République, qui est constitutionnellement laïque ?
Encore une histoire de symbole. C’était pourtant facile : la Mairie est juste à côté et il suffisait de mettre quelques bancs pour que tout le monde soit bien visible sur la photo, qui aurait arboré en même temps et en l’occurrence à juste titre, la devise de notre pays. Souvenez-vous que tout le monde s’est réjoui de la voir enfin restaurée au fronton de la Mairie…

Jusqu’à plus ample signe, et laissant ainsi le bénéfice du doute, je préfère penser qu’il ne s’agit que de maladresses et d’erreurs de communication. Mais dans nos sociétés où les signes des actes ont souvent plus de poids que les actes eux-mêmes, notre municipalité devrait s’en préoccuper bien d’avantage et mettre à son service la boîte à outils symbolique dont elle dispose à tout moment pour étayer son action.

Nicole Magniez
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