Envoyé par Elton
La culture de la stévia rebaudiana, une plante miracle pour remplacer le sucre de table, pourrait bien se développer en Languedoc-Roussillon.
Car les premiers résultats d'expérimentations menées depuis 2009 par la chambre d'agriculture de l'Hérault démontrent que cette herbe de la famille des astéracées, originaire d'Amérique du Sud, supporte bien les climats méditerranéens : elle y pousse.
Une première bonne nouvelle, qui ouvre de grandes perspectives, dans la mesure où la stévia est une plante dans le vent. Motif : elle constitue une réponse, entre autres, au fléau de l'obésité qui se développe dans le monde.
"Le pouvoir sucrant de cette plante est 200 à 300 fois supérieur à celui du saccharose, les calories en moins", rappelle Charly Fabre, le chef de service des productions végétales à la chambre d'agriculture de l'Hérault.
En outre, la stévia apparaît comme un bon substitut à l'aspartame, un édulcorant artificiel qui fait toujours l'objet de vives controverses concernant ses éventuels effets secondaires sur la santé. La stévia, à l'inverse, est indemne de polémique. L'édulcorant qui en résulte est totalement naturel. Il est obtenu par simple extraction. Une infusion suffit, par exemple, à le récupérer. Seule vraie critique : son petit goût de réglisse qui peut incommoder.
Soutenus financièrement par le conseil général de l'Hérault, les essais lancés en 2009 sont menés au Centre horticole de Marsillargues et audomaine de Bayssan. Avec l'aide du conseil régional et d'autres chambres d'agriculture, les expérimentations sont désormais étendues à l'Aude, au Gard et aux Pyrénées- Orientales. Viennent également en appui de ces tests France AgriMer, l'établissement national des produits de l'agriculture et de la mer, ainsi que l'Union des distilleries de la Méditerranée et la société Stévia Natura, notamment.
"Rendre cette production viable"
Charly Fabre Sont testées différentes variétés de stévia, pour conserver les plus performantes d'entre elles. "Nous affinons les méthodes culturales pour rendre cette production économiquement viable", ajoute Charly Fabre. Sont ainsi expérimentés le choix des parcelles, les besoins en eau, la fertilisation, la densité des plantations, les méthodes de récolte, d'extraction... Car, actuellement, la Chine est le premier producteur de stévia. Suivent l'Inde et les pays sud-américains. Il faudra donc être concurrentiel.
Le jeu en vaut la chandelle
"Après les arrachages, beaucoup de terres sont devenues des friches que nous pourrions réutiliser", explique Jean-Charles Tastavy, un élu de la chambre d'agriculture de l'Hérault. Surtout, le marché qui se profile est considérable : pour faire simple, celui des édulcorants. Rien que cela.
PLANTE DES GUARANIS
La stévia a été utilisée pendant des siècles par les indiens guaranis du Paraguay, son pays d'origine. C'est un arbrisseau, haut d'environ 70 cm, large de 50 cm qui, en Amérique du sud, peut être récolté quatre à cinq fois par an. Sa durée de vie est d'environ cinq ans.
Aujourd'hui, ce sont les Japonais qui l'emploient le plus. En Europe, on peut désormais utiliser les produits qui en sont issus. Mais la France a été la première, en 2009, à autoriser l'usage d'un de ses composants.